vendredi 28 septembre 2012

Normie Kwong

Natif de Calgary, Normie Kwong fut le premier canadien d’origine chinoise à jouer dans ce qui est devenu la LCF.  Utilisé dans le champ arrière, il fit d’abord ses débuts avec les Stampeders de sa ville natale en 1948.  L’année suivante, il fut membre de l’équipe gagnante de la Coupe Grey, une première pour Calgary.
 

À partir de la saison 1951, il s’aligna avec leurs rivaux albertains, les Eskimos, à qui il avait été échangé.  Il fit alors partie de la puissante équipe qui donna tant de fil à retordre aux Alouettes de Sam Etcheverry.  Les Eskimos mirent la main sur la Coupe Grey en 1954, 1955 et 1956, chaque fois contre les Alouettes.



Au niveau individuel, celui qu’on surnommait le « China Clipper » fut désigné deux fois le meilleur canadien de la ligue (1955 et 1956) et fut membre de l’équipe d’étoiles quatre fois.


Il prit sa retraite comme joueur en 1960 et fut élu au Temple de la Renommée du football canadien en 1969.  Son numéro 95 a été retiré par les Eskimos en 1983.
 
Par la suite il a continué à se consacrer au sport.  Il fit d’abord partie du groupe de sept personnes (avec entre autres Nelson Skalbania) qui acheta les Flames d’Atlanta en 1980 pour les déménager à Calgary.  Comme il conserva ses actions jusqu’en 1994, il était donc là lorsque les Flames gagnèrent la Coupe Stanley en 1989.  Par le fait même, on retrouve donc son nom autant sur la Coupe Grey que sur la Coupe Stanley.

Il s’est également impliqué dans le sport qu’il avait pratiqué, étant directeur-gérant des Stampeders de Calgary de 1988 à 1991.

De 2005 à 2010, il servit comme lieutenant-gouverneur de l’Alberta.

Sources :  cflapedia.com, wikipedia.org

mardi 25 septembre 2012

samedi 22 septembre 2012

Luc Tousignant


Athlète doué, le trifluvien Luc Tousignant fit partie de l’équipe canadienne de handball aux Jeux Olympiques de Montréal, qui termina onzième.  Ce sont toutefois ses talents de footballeur qui le mèneront vers l’Université Fairmont State, en Virginie Occidentale. 

Il s’y illustra à la position de quart-arrière.  Il mena son équipe à un titre de conférence et y établit des records de l’établissement qui tinrent pendant quatorze ans.  Il a d’ailleurs été élu au Temple de la Renommée de l’université en 2008.

Ses performances attirèrent l’attention au niveau professionnel et il fut repêché par les Bills de Buffalo en huitième ronde (218e au total) en 1982.

De ce côté-ci de la frontière, les Alouettes se remettaient péniblement des folies de grandeur de Nelson Skalbania et du fiasco de Vince Ferragamo.  (Voir texte du 8 septembre)  L’équipe (qui suite à sa  faillite, s’appelait maintenant les Concordes) eut la chance de passer d’un gros nom américain (aux résultats pitoyables) à un quart local (déjà une rareté, francophone de surcroît, une première).  Elle ne laissa donc pas cette opportunité passer et Tousignant fut signé.

C’est Ken Johnson (acquis à la fin de la saison précédente) qui devait être le quart partant et Tousignant devait être un "projet."  Mais après quelques matchs, Tousignant devint partant, au sein d’une équipe en sérieuses difficultés.  Il perdit éventuellement son rôle de partant à Johnny Evans, mais c’est lui qui était en poste lors des deux seules victoires de l’année.  (Fiche globale de 2-14)

Il accumula 989 verges par la passe, 200 verges par la course, 4 passes de touché, mais accorda 11 interceptions.

Il se présenta au camp en 1983, mais fut ensuite libéré.

Il réorienta par la suite sa carrière vers l’informatique et agit maintenant comme pasteur jeunesse au sein d’une église évangélique de Terrebonne.
      
Sources : Turbis, Pierre et Bruneau, Pierre, La grande histoire des Alouettes de Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2007.

cflapedia.org, cfl-scrapbook.no-ip.org, ecem.ca, wikipedia.org.

mercredi 19 septembre 2012

John Forzani




Le 9 mai 2011, Canadian Tire a fait part de son intention d’acquérir le Groupe Forzani, qui opérait plusieurs bannières de magasins d’équipements de sports, dont Sport Experts, Hockey Experts et InterSport.  Le montant offert était de 771 millions.

Le but de la transaction était évidemment d’augmenter son pouvoir d’achat, mais aussi d’éviter qu’une entreprise américaine se serve de Forzani pour entrer dans le marché canadien. D’un point de vue marketing, Canadian Tire vend beaucoup d’équipements de débutant, mais elle semble perdre sa clientèle lorsqu’elle se raffine et veut de l’équipement plus spécialisé.  Elle entend la récupérer avec Forzani.

Mais saviez-vous qu’à la base, le plus important détaillant d’équipements de sport au Canada (1,5 milliard de vente, 534 points de vente) avait été fondé par un ex-joueur de ligne offensive des Stampeders de Calgary? John Forzani a profité de son passage à l’Université Utah State, en plus de jouer au football, pour compléter un bac en administration. Diplôme dont il se servira plus tard.

Il alla ensuite rejoindre son frère Joe, qui jouait déjà pour l’équipe de leur ville natale. (Leur frère Tom suivra en 1973.) Il fera partie de l’équipe gagnante de la Coupe Grey de 1971 et y jouera jusqu’en 1976.

C’est toutefois en 1974 qu’il ouvrira avec trois coéquipiers (ses deux frères et l’ex-Alouette Basil Bark) un petit magasin de 1200 pi2 spécialisé dans les chaussures de sport nommé « Forzani’s Locker Room ». L’entreprise a ensuite commencé à vendre des vêtements. Elle prendra ensuite de l’expansion et fera de nombreuses acquisitions, dont Sport Chek en 1991 et Sports Experts en 1994.  C’est ensuite elle qui est devenue la cible d’une acquisition.

John Forzani prit sa retraite de la haute direction en 2007, mais au moment de la vente, il demeurait président du conseil. Il fait partie depuis 2005 du groupe de propriétaires des Stampeders.

Son neveu, Johnny (le fils de Tom), a débuté sa carrière avec les Stampeders en 2010. Le numéro 22 de Tom a été retiré par l’équipe.

Sources : "Canadian Tire achète le Groupe Forzani" de Myriam Bacon, 10 mai 2011, Le Nouvelliste (cyberpresse.ca), forzanigroup.com, wikipedia.org, cflapedia.com
 
Initialement publié sur pucktavie.blogspot.com

dimanche 16 septembre 2012

Pause Pub #1 - Jeu Coleco

À une certaine époque, pratiquement tous les petits garçons avaient une table de hockey semblable à celle-ci.

J'avoue toutefois que je ne me souviens pas de la version football...

vendredi 14 septembre 2012

Peter Lougheed


En 1949 et en 1950, alors qu’il étudiait toujours à l’Université de l’Alberta (et après avoir joué pour leurs Golden Bears), Peter Lougheed trouva le temps de jouer avec les Eskimos d’Edmonton.  Évoluant au poste de demi défensif, sa carrière fut relativement courte.  C’est plutôt par la suite qu’il fit réellement sa marque.
 
Après avoir terminé son droit à l’Université de l’Alberta et fait un MBA à Harvard, il alla travailler dans le secteur privé, avant de se tourner vers la politique.  En 1965, il prit la tête du Parti Progressiste-conservateur de l’Alberta, un parti qui n’avait aucun député à la législature et qui faisait face au gouvernement du Crédit social, en place depuis 35 ans, sans interruption.

À sa première élection, il devint chef de l’opposition. À sa deuxième, en 1971, il devint premier ministre, poste qu’il conserva jusqu’en 1985.  Son parti, quant à lui, est toujours en place, régnant sans partage sur l’Alberta depuis 41 ans.

Sous sa gouverne, il lutta avec le gouvernement fédéral au sujet du contrôle des ressources pétrolières.  De plus, il mit sur pied le Heritage Fund, qui avait pour but de recueillir et d’investir 30% des redevances tirées des ressources naturelles non-renouvelables de la province.
 
Considéré par plusieurs comme l'un des meilleurs premiers ministres provinciaux, Peter Lougheed est décédé le 13 septembre dernier, à l’âge de 84 ans.
Sources : “Golden Bears Football History” (bears.ualberta.ca), “Football Footprint”, 1er septembre 2010, (newtrail.ualberta.ca), wikipedia.org.

mardi 11 septembre 2012

Dexter Manley


Pendant plusieurs années, Dexter Manley fut considéré comme une terreur par les quarts de la NFL.  Repêché par les Redskins de Washington en 1981, il fit sa marque en accumulant de nombreux sacs du quart.
En 1983 et en 1988, il fut membre des équipes championnes du Super Bowl.  Au niveau individuel, il participa au Pro Bowl en 1986.

Au niveau personnel toutefois, Manley développa une forte dépendance à la cocaïne.  Il fut pris à quelques reprises et fut suspendu.  Au troisième test failli, en 1989, la ligue le suspendit à vie, avec la possibilité de demander une réadmission un an plus tard.  Les Redskins en eurent assez et il se retrouva avec les pauvres Cardinals de Phoenix pour la saison 1990, avec qui il ne joua que quatre matchs.

En 1991, c’est avec une autre équipe misérable de cette période, les Buccaneers de Tampa Bay, qu’il se retrouva.  À la fin de la saison, il faillit un autre test et fut cette fois suspendu à vie par la NFL. 

En 1993, c’est une autre équipe plutôt misérable qui lui fit signe, mais cette fois au nord de la frontière.  Les Rough Riders d’Ottawa lui offrirent donc un contrat, que Manley accepta.  Toutefois, la motivation n’y était pas vraiment et il trouva rapidement le chemin du Marché By, où il pouvait se procurer tout ce dont ses narines avaient besoin.  Il tomba en disgrâce aux yeux de l’entraîneur et joua peu.

En 1994, il fut plus sobre, il y avait un autre entraîneur en place, mais il ne joua pas beaucoup plus.  Quant aux résultats de l’équipe, ils ne furent guère mieux (4-14 pour les deux années).  Ce fut la fin de sa carrière de footballeur.  Il retourna alors dans la région de Houston, d’où il est originaire.
Manley retomba par la suite dans ses problèmes.  Après neuf mois, il n’avait plus un sou et vivait pratiquement dans la rue.  Il fut arrêté en 1995 pour possession de cocaïne et condamné à quatre ans de prison.  (Il en purgea quinze mois.)
En 1998, il se souvient avoir vendu une bague du Super Bowl à un prêteur sur gage pour 1000$, argent qu’il alla immédiatement engloutir dans son nez.
C’est finalement en 2006, après une chirurgie au cerveau majeure (le retrait d’un kyste colloïde) qu’il décida de se prendre en main pour de bon et de se débarrasser de cette addiction qui, selon ses dires, lui aurait coûté plus de 2 millions $.

En plus de ses multiples problèmes de drogue, Manley a également soulevé une grande controverse dans le monde du football.  En 1989, il avoua que, malgré qu'il ait fréquenté pendant quatre ans l’Université Oklahoma State, il était illettré fonctionnel.  Ceci souleva la question de la valeur réelle des diplômes qu’obtiennent certains athlètes chez nos voisins du sud.  Il a depuis remédié à la situation.

Récemment, il a ajouté son nom à la liste des anciens joueurs qui ont déposé une poursuite contre la NFL au sujet des blessures à la tête et des séquelles qu’elles entraînent.     

Sources: “Dexter Manley’s highs and lows” de Tim Baines, 21 juillet 2012 (slam.canoe.ca), “Dexter Manley is latest Redskin to sue NFL over concussion” de Mark Maske, 17 juillet 2012 (washingtonpost.com), “Views of Sport: How Illiteracy Makes Athletes Run” de Diana Nyad, 28 mai 1989 (nytimes.com).

samedi 8 septembre 2012

Nelson Skalbania

Originaire de Vancouver, Nelson Skalbania a à la base une formation en génie civil. À partir de 1964, il fut d’ailleurs partenaire dans une firme. Ce domaine le mena vers l’immobilier, où il se monta une fortune colossale en peu de temps. De 1971 à 1981, il réalisa plus de 1000 transactions (pour en moyenne 500 millions $ par année) pour entre autres des tours à bureaux, des centres commerciaux et des hôtels. Mais l’immobilier n’était pas le seul domaine où il enfilait les transactions les unes après les autres. Il avait aussi une passion pour le sport, bien que le secteur lui réussissait moins bien.

En 1976, il acheta les Oilers d’Edmonton (alors dans l’AMH) du Dr. Charles Allard pour la somme de 300 000$. À l’automne de la même année, étant un peu déçu du rendement que lui apportait son investissement, il décida de se trouver un partenaire, quelqu’un avec qui il avait déjà fait des affaires, Peter Pocklington. C’est alors que ce dernier mangeait au restaurant avec sa femme Eva que Skalbania lui en fit la proposition. Le tout se régla rapidement. Pocklington échangea une Rolls-Royce Phantom (ayant apparue dans le film « The Great Gadsby »), une toile de Maurice Utrillo et la bague à diamant que portait ce soir-là Eva (les trois items ayant une valeur d’environ 700 000$ selon Pocklington) contre la moitié des Oilers et la moitié de leurs dettes de 1,6 millions $.

En 1977, il dirigea des pourparlers avec la LNH au sujet d’une fusion avec l’AMH. Voyant que le dossier ne se réaliserait pas, il vendit sa moitié restante des Oilers à Pocklington.

Il revint toutefois à la charge en achetant les Racers d’Indianapolis, toujours de l’AMH. Pour revitaliser l’équipe en grande difficulté, il décida de signer le jeune prodige des Greyhounds de Sault-Ste-Marie de la OHL, Wayne Gretzky. À 17 ans, ce dernier n’était pas encore éligible au repêchage de la LNH, scrupule que n’avait pas l’AMH.

Il l’invita avec ses parents à son superbe manoir de Vancouver, où il le convainquit de signer un contrat non pas avec les Racers, mais avec Skalbania personnellement. Le contrat avait deux options : 4 ans pour 1,125 millions ou 7 ans pour 1,75 millions. Mais Gretzky ne suffit pas à ressusciter les Racers. Il n’y jouera que 8 matchs, avant que Skalbania ne le vende à Pocklington (avec Ed Mio et Peter Driscoll) pour 700 000$. Ceci ne se fit toutefois pas avant d’avoir offert à Michael Gobuty, propriétaire des Jets, de jouer le contrat de Gretzky au backgammon, alors que Gretzky était déjà dans l’avion. L’argent permit aux Racers de survivre quelque temps, mais après 25 matchs, l’équipe cessa ses activités.

En 1980, il acheta les Bruins de New Westminster de la WHL, qu’il revendit après un an à Pocklington, pour les déménager à Kamloops. Il acheta aussi (avec d’autres investisseurs) les Flames d’Atlanta pour 16 millions $ (un record à ce moment-là, surtout que l’équipe était très loin d’être rentable), qu’il déménagea à Calgary. Ses partenaires le rachetèrent un an plus tard.

En 1981, ce fut au tour du soccer, en acquérant les Rogues de Memphis de le NASL, qu’il déménagea à Calgary également. Les Boomers (leur nouveau nom) ne durèrent qu’un an et disparurent.

Cette même année, il acheta les Alouettes de Sam Berger. C’est ce dernier qui détenait l’équipe pendant la période glorieuse des années 1970. Il décida alors de garnir à grands frais son alignement de joueurs de premier plan de la NFL comme James Scott, Billy « White Shoes » Johnson et surtout Vince Ferragamo, le quart qui venait de mener les Rams à la finale du Super Bowl. Il y ajouta des choix de première ronde de l’année comme David Overstreet (premier choix des Dolphins) et Keith Gary (premier choix des Steelers), en plus de déjà compter sur le tout premier choix de 1979, Tom Cousineau, repêché par les Bills. Une tentative fut même faite avec George Rogers, le tout premier choix du repêchage de 1981, qui signera finalement avec les Saints.

Le tout coûta une fortune et les résultats furent catastrophiques. L’équipe qui devait tout rafler sur son passage termina la saison avec une fiche de 3-13. L’assistance chuta dramatiquement et l’équipe fit faillite. Ferragamo, qui avait dû céder son poste de quart numéro un à Gerry Dattilio avant la fin de la saison tellement il éprouvait des difficultés, retourna promptement avec les Rams. Charles Bronfman, à ce moment propriétaire des Expos, vint alors à la rescousse en démarrant une équipe (rebaptisée les Concordes) sur les cendres des Alouettes.

En 1982, suite à ses déboires dans le monde du sport, à l’importante récession qui sévissait, à la hausse des taux d’intérêt et la crise dans le secteur immobilier qui en découla, Skalbania déclara faillite.

Il tenta de se refaire, mais lorsque le marché immobilier de Vancouver connut des difficultés au début des années 1990, Skalbania fut bien sûr affecté. En 1996, il tenta de revenir dans le monde du sport en achetant les Lions de la Colombie-Britannique, mais l’aventure ne dura que six mois, avant d'avoir à remettre l’équipe à un syndic.

Il fut la même année condamné à un an de prison (qu’il purgea chez lui, avec un moniteur à sa cheville) pour avoir volé 100 000$ à un partenaire potentiel (argent qu’il a remboursé, plus 4000$).

Il se consacre aujourd’hui à une entreprise du Nouveau-Mexique, Solar Energy Ltd, tout en étant encore impliqué dans son domaine de prédilection, l’immobilier. Il attire toutefois moins l'attention qu'à une certaine époque…

Sources: Turbis, Pierre et Bruneau, Pierre, La grande histoire des Alouettes de Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2007

"Collected Woes" de Paul Waldie, 26 novembre 2006 (theglobeandmail.com), oilersheritage.com, lessignets.com, wikipedia.org

Initialement publié sur pucktavie.blogspot.com

mercredi 5 septembre 2012

Warren Moon


Étant plus jeune, Warren Moon décida rapidement qu’il voulait jouer à la position de quart-arrière.  Lorsque vint le temps de prendre le chemin de l’université, cela sembla lui nuire.  On lui conseillait plutôt de changer de position, les quarts noirs n’étant vraiment pas la norme à ce moment.  Devant son refus, Moon dut se rabattre sur un « junior college » (West Los Angeles College) pour continuer son cheminement.
Malgré les records établis à West L.A. en 1974-75, il ne reçut que quelques offres pour passer du côté universitaire.  Il opta finalement pour l’Université de Washington, à Seattle.  Il y mena entre autres les Huskies à une surprenante victoire au Rose Bowl de 1978 contre les Wolverines de Michigan et y fut nommé joueur du match.

Éligible au repêchage suivant de la NFL, Moon affirma encore qu’il tenait à jouer au quart et malgré ses succès récents au Rose Bowl, il fut complètement ignoré par toutes les équipes.
Il prit alors le chemin d’Edmonton, où il partagea la tâche avec le vétéran Tom Wilkinson au sein d’une équipe qui laissa sa marque.  De 1978 à 1982, les puissants Eskimos remportèrent cinq Coupes Grey consécutives, un record inégalé.

Moon fut second, derrière Wilkinson pour les éditions de 1978 et 1979, avant de devenir partant, avec Wilkinson pour l’épauler, en 1980 et 1981.  (Wilkinson prit sa retraite après la saison 1981.)

En 1980, Moon fut choisi le joueur offensif le plus utile du match de la Coupe Grey.  Il répéta l’exploit en 1982.

Cette même saison 1982 le vit atteindre le plateau des 5000 verges par la passe, une première dans la LCF.  En 1983, il battit ce record, en  accumulant 5648.  Il se vit alors décerné le Trophée Schenley du joueur le plus utile à son équipe.  Cette saison, sa dernière dans la LCF, fut toutefois la seule où il ne gagna pas la Coupe Grey.

Ayant accumulé plus de 20 000 verges et 144 passes de touché, il décida de finalement montrer qu’il pouvait, noir ou pas, jouer dans la NFL comme quart.  N’ayant jamais été repêché, il devint dans les faits agent libre, ce qui entraîna une surenchère.  Il signa finalement avec les Oilers de Houston, une équipe faible, mais maintenant dirigé par son ancien entraîneur chez les Eskimos, Hugh Campbell.

Moon eut des ajustements à faire, puisque le grand terrain canadien convenait mieux à son style très axé sur la passe, que le terrain plus petit du côté américain.  Mais à partir de 1986, les Oilers retournèrent à la respectabilité.  Il y resta pendant dix ans. 

Il passa ensuite trois ans avec les Vikings, deux avec les Seahawks et deux autres avec les Chiefs, avant de prendre sa retraite en 2000, sa dix-septième saison dans la NFL.

Il fut sélectionné neuf fois pour le Pro Bowl.  Il accumula 49 325 verges par la passe et 291 passes de touché dans la NFL.  En incluant ses statistiques de la LCF, on obtient 70 553 verges (troisième derrière Anthony Calvillo et Brett Favre) et 435 passes de touchés.

Lui et Bud Grant sont les seuls joueurs à avoir été intronisés au Temple de la Renommée du Football autant au Canada qu’au Etats-Unis.  Dans le cas de la NFL, il est le premier quart noir à y parvenir.
Il travaille maintenant à la couverture des matchs des Seahawks.

Sources : “Retro Profile : Warren Moon” de Brian Snelgrove, 4 août 2010 (cfl.ca), “MacLean’s Interview: Warren Moon” de Colin Campbell, 23 juillet 2009 (macleans.ca), wikipedia.org.

dimanche 2 septembre 2012

Angelo Mosca



Ayant grandi dans un foyer où l’alcool était omniprésent, Angelo Mosca a appris rapidement à se débrouiller seul.  À l’école secondaire, il trouva dans le football un endroit où se dépasser et où passer sa frustration.  Son style agressif et son physique imposant lui valurent une bourse d’étude dans le prestigieux programme de l’Université Notre Dame.  Étant d’origine italienne, où dans sa région de Boston, il passa beaucoup de temps à se frotter à des groupes d’irlandais, il devint un « Fighting Irish ».

Son passage à Notre Dame ne dura toutefois pas.  Il décida de se marier après sa deuxième saison, chose que les boursiers ne pouvaient pas faire.  Notre Dame est une université catholique qui n’était pas mixte à l’époque.  De plus, l’université s’était rendue compte que Mosca organisait des soirées de cartes, chose qu’il avait vu son père faire à de nombreuses reprises.

Il se retrouva donc à l’Université du Wyoming, où on lui offrait de l’argent (bien que ce n’était pas permis).  Considérant qu’il avait maintenant une femme et un enfant en chemin, ce fut la bienvenue.  L’université fut plus tard prise.  Mosca aussi, puisqu’il fut impliqué dans une affaire de vol de dactylos.

Éjecté à nouveau d’un programme universitaire mais pas encore éligible au repêchage de la NFL et ayant une famille à faire vivre, il se retrouva en 1958 avec les Tiger-Cats d’Hamilton.  À la base, il en connaissait bien peu sur le Canada, mais l’argent tombait pile, d’autant plus que dans bien des cas à cette époque, la LCF payait mieux que la NFL.

Il se fit rapidement un nom avec les Ticats grâce à son style très robuste et à la limite de la légalité.  Ceci attira également l’attention d’Eddie Quinn, promoteur de lutte de Montréal.  Après quelques réticences, il finit par se laisser convaincre.  Comme les joueurs avaient souvent un autre emploi pendant la saison morte, Mosca devint donc lutteur à temps partiel.

Les Ticats aimaient plus ou moins son implication dans la lutte, mais surtout, Mosca avait un mode de vie plutôt dissipé et aimait un peu trop faire la fête.  C’est pourquoi avant la saison 1960, il fut échangé aux Rough Riders d’Ottawa.  Il n’aima pas vraiment les deux ans qu’il passa à Ottawa, mais il y gagna tout de même sa première Coupe Grey en 1960 (après deux défaites en finale avec Hamilton en 1958 et 1959).

Avant la saison 1962, il passa aux Alouettes, mais il ne s’entendait pas avec son entraîneur Perry Moss.  Après cinq matchs dans leur uniforme, il insulta Moss au cours d’une pratique.  Mis à l’amende, il défia Moss de le mettre à la porte, ce qu’il fit.  C’est ainsi que Mosca se retrouva de nouveau à Hamilton.

Il y resta jusqu’à la fin de sa carrière en 1972.  Il fut de retour à la finale de la Coupe Grey en 1962, 1963, 1964, 1965, 1967 et 1972, pour un record de neuf présences (dont cinq victoires, 1960, 1963, 1965, 1967 et 1972).    

Mosca fut d’ailleurs impliqué dans un jeu controversé au cours de celle de 1963.  Avec un contact encore une fois à la limite de la légalité, il blessa Willie Fleming, la vedette des Lions, qui jouaient devant leurs partisans.  Presque cinquante ans plus tard, Joe Kapp, le quart des Lions, garda toujours une rancœur envers Mosca, étant convaincu qu’il avait blessé Fleming intentionnellement.  Il en résulta une escarmouche plutôt disgracieuse entre les deux aînés que sont devenus Kapp et Mosca au cours des festivités de la Coupe Grey de 2011.

La Coupe de 1972 fut aussi particulière pour Mosca.  Sachant qu’il s’agissait de son dernier match, Mosca souleva la Coupe Grey devant ses partisans à Hamilton.

Par la suite, il devint lutteur à temps plein, du côté des « méchants » principalement.  Il lutta pendant un bon moment sous le nom de King Kong Mosca, dans une carrière qui le mena un peu partout au Canada et États-Unis, mais aussi au Japon et en Afrique du Sud.  Il lutta jusqu’au milieu des années 1980.  À la fin de sa carrière, il lutta un moment en équipe avec son fils Angelo Jr.
Il habite aujourd’hui dans le sud de l’Ontario.

Sources : Mosca, Angelo & Milton, Steve, Tell Me To My Face, Lulu Books, 2011,
cflapedia.com, wikipedia.org.

samedi 1 septembre 2012

Léo Dandurand

Né en 1889, à Bourbonnais, en Illinois, Léo Dandurand déménage au Canada avec sa famille à l’âge de 16 ans. Pendant ses études au Collège Sainte-Marie, il joue au hockey, au baseball et à la crosse. Après sa graduation, il s’implique d’abord dans l’immobilier et le commerce de gros du tabac. Il est toutefois aussi fasciné par le monde du sport et décide d’y investir. Son premier investissement sera la piste de course de Kempton Park de La Prairie. Avec ses partenaires Joseph Cattarinich (un ancien joueur des Canadiens) et Louis Létourneau, il a aussi acheté la piste de course De Lorimier et une autre à Cleveland.

En 1921, il se porte acquéreur, toujours avec les mêmes partenaires, des Canadiens de Montréal. Pour mettre la main dessus, le trio verse la somme de 11 000$ à la veuve de George Kennedy. S’impliquant à fond dans la gestion de l’équipe, cet ancien arbitre de la National Hockey Association (NHA) occupe le poste d’entraîneur jusqu’en 1926 et de directeur-gérant jusqu’en 1935. Sous sa gouverne, les Canadiens remportent trois Coupes Stanley (1923-24, 1929-30, 1930-31). C’est d’ailleurs Dandurand et ses partenaires qui ont suggéré de créer le Trophée Vézina, pour honorer la mémoire de Georges Vézina, le gardien des Canadiens qui venait de mourir de la tuberculose. Il est aussi à l’origine de la signature d’Howie Morenz avec Montréal.

En 1932, c’est la piste de Blue Bonnets qu’ils achètent. À un moment, ils ont possédé jusqu’à 17 hippodromes, au Québec, en Ontario et un peu partout aux États-Unis. Dandurand a aussi été promoteur de lutte et de boxe à Montréal, en plus d’être impliqué au baseball, en étant directeur des Royaux.

Toutefois, les temps sont durs durant les années 1930, où on tente péniblement de se relever de la grande dépression. Létourneau vend ses parts de l’équipe en 1930. En 1934-35, les pertes des Canadiens s’élèvent à 40 000$ pour cette seule saison. Dandurand et Cattarinich décident de vendre à un groupe de propriétaires qui comprend Ernest Savard, un courtier en valeurs mobilières et actionnaire des Royaux, pour la somme de 165 000$.

(Décidément, le monde financier du sport est tissé serré à Montréal dans ces années. Un des partenaires de Savard avec les Royaux est Athanase David, avocat, membre du gouvernement Taschereau à Québec et futur grand-père de Françoise David de Québec Solidaire. C’est ce même David que Dandurand et compagnie ont nommé président des Canadiens lors de l’acquisition de l’équipe en 1921. Il occupera ce poste jusqu’à la vente en 1935.)

En 1946, « Monsieur Léo » (comme on l’appelle souvent) se lance dans un nouveau projet. Après une période d’instabilité dans le football montréalais, où plusieurs équipes tentent leur chance sous divers noms (Indians, Bulldogs, Royals, etc.), Lew Hayman est abandonné par ses partenaires propriétaires des Hornets (la dernière version du club de football). Reconnaissant qu’il devait conquérir le marché francophone pour finalement avoir du succès (le football était jusque là très anglophone), il convainc donc Dandurand de s’associer au projet (avec également Eric Cradock). Monsieur Léo devient donc fondateur des Alouettes (à noter le nom francophone). Ce sera d’ailleurs Dandurand qui décidera d’établir l’équipe dans l’est, au Stade De Lorimier. Il conserve ses parts de l’équipe jusqu’en 1952 et est donc là lors de la conquête de la Coupe Grey de 1949.

Il est devenu membre du Temple de la Renommée du Hockey comme bâtisseur en 1963. Il est décédé d’une crise cardiaque en 1964, à l’âge de 74 ans.

Depuis 1974, la LCF remet annuellement le Trophée Léo Dandurand au meilleur joueur de ligne de la division est.

Sources : Lemay, Daniel, Montréal Football, Un siècle et des poussières, Les Éditions La Presse, 2006.

« Léo Dandurand, Sports équestres » (rds.ca/pantheon), « Léo Dandurand (1892-1964), Homme d’affaires » (bilan.usherbrooke.ca), wikipedia.org, sportslogos.net
 
Initialement publié sur pucktavie.blogspot.com