vendredi 25 octobre 2013

Peter Dalla Riva


Bien qu’il soit né en Italie, Peter Dalla Riva déménagea à Hamilton avec le reste de sa famille à l’âge de 7 ans.  Habitant près du Stade Ivor Wynne, il se consacra au football, mais sans négliger le hockey, le basketball et le baseball.
Passant par le football junior, ce n’est pas l’équipe locale qui lui fit signe, mais bien les Alouettes. Ils lui offrirent 6000$, soit plus que les 5000$ qu’il gagnait en travaillant à l’aciérie Stelco, et avec qui il débuta en 1968.  L’équipe était alors encore dans une période sombre, mais les choses étaient sur le point de changer.  (voir texte du 5 novembre 2012)
Ayant passé sa carrière complète de quatorze saisons avec les Alouettes (un record d’équipe jusqu'à ce qu'Anthony Calvillo ne le surpasse), il fut un rouage important de la décennie dorée des années 1970.  En plus d’être une tête d’affiche de l’équipe, il fut un modèle de constance.  Il participa aux victoires de la Coupe Grey de 1970 (la Coupe inattendue), 1974 et 1977, en plus de participer aux finales de 1975, 1978 et 1979.  Il marqua d’ailleurs un touché sur le terrain glacé du Stade Olympique lors de celle de 1977 (celle qui a été surnommée le Ice Bowl).
Alors que les ailiers rapprochés étaient surtout utilisés pour bloquer pendant cette période, Dalla Riva, ainsi que Tony Gabriel (voir texte du 5 juin 2013) changèrent la perception de cette position en étant mis plus à contribution offensivement.  D’ailleurs, ils sont tous les deux originaires du même coin et ont tous deux joué pour la même équipe junior.
Au niveau individuel, il s’est illustré en amassant 450 passes pour 6413 verges (dans les deux cas, le troisième total de l’histoire de l’équipe) et 54 touchés (deuxième derrière Ben Cahoon).  Il a de plus fait partie de l’équipe d’étoiles de l’est à trois reprises (1972, 1973 et 1975), en plus d’être désigné joueur du match lors du match des étoiles en 1973 (le premier canadien à remporter cet honneur).
Suite à la saison catastrophique qu’a connue l’équipe en 1981, Dalla Riva prit sa retraite.  Toujours établi à Montréal, Dalla Riva a travaillé pendant un moment aux relations publiques de la Brasserie Carling O’Keefe, en compagnie de Henri Richard.  D’ailleurs, pendant cette période où autant les Alouettes que les Canadiens avaient de bonnes équipes, des relations se sont forgées entre les joueurs des deux organisations.  Il travailla ensuite dans le domaine du courtage de douane.
Il a été élu au Temple de la Renommée du Football Canadien en 1993 et fait partie de son comité de sélection depuis 1994.  Il fait également partie du Panthéon des Sports du Québec depuis 1997.  Son numéro 74 a été retiré par l’équipe et il agit maintenant pour elle à titre d’ambassadeur.  Toujours gentleman, il demeure impliqué dans la communauté et participe régulièrement à des oeuvres de charité.
Sources : « CFL pays tribute to Alouettes legends » de Herb Zurkowsky, 14 février 2007, Montreal Gazette (canada.com), « Retro Profile : Peter Dalla Riva » de Brian Snelgrove, 3 août 2010 (cfl.ca), « Peter Dalla Riva – Football », 21 janvier 1997 (rds.ca/plus/pantheon), cfhof.ca.

dimanche 20 octobre 2013

Tom Cousineau


En 1979, le tout premier choix du repêchage de la NFL appartenait aux Bills de Buffalo.  Bien que les Bills étaient loin d’être une puissance depuis quelques années, ce n’est pas en raison de leurs mauvaises performances sur le terrain que ce choix leur revenait.  L’année précédente, ils avaient échangé le demi étoile O.J. Simpson aux 49ers contre des choix, incluant celui-ci.  Les Bills se tournèrent alors vers un secondeur d’Ohio State, Tom Cousineau.
 
La relation entre l’équipe et leur nouveau protégé n’a pas très bien débuté.  Suite au repêchage au Waldorf Astoria de New York, les Bills devaient emmener Cousineau au restaurant pour faire plus ample connaissance.  Toutefois, les représentants de l’équipe ne se sont jamais présentés et n’ont jamais tenté de le contacter.  Cousineau était irrité, mais pas autant que son agent, le même qui représentait Joe Namath.  Il lui a alors dit qu’il connaissait un certain Sam Berger, propriétaire des Alouettes de la Ligue Canadienne et qu’il le contacterait.
 
Quelques jours plus tard, suite à une rencontre à Montréal, Cousineau avait une offre d’un million pour trois ans.  L’agent tenta ensuite d’utiliser l’offre comme levier face aux Bills, une organisation qui avait à ce moment la réputation d’être chiche.  Buffalo offrit 1,2 million pour cinq ans.  Cousineau s’attendait à mieux et il voulait jouer dans la NFL, mais les Bills ne bougeaient pas et l’offre des Alouettes était plus attrayante.  Il choisit donc cette dernière.
Les réactions n’ont pas toutes été des plus positives.  Les partisans des Bills, bien sûr, étaient en furie de voir partir un joueur qui aurait logiquement dû les aider à devenir une équipe un peu plus respectable.  L’image de Cousineau changea également, passant de celle d’un joueur talentueux et travaillant à celle d’un égoïste uniquement préoccupé par l’argent.  La décision n’a pas non plus été bien reçue à la maison.  Jouer dans la NFL était évidemment le rêve de Cousineau.  Mais il s’agissait aussi du rêve de son père, un entraîneur au niveau secondaire.  Il en résulta un froid entre les deux qui dura quelques années.
 
Cousineau eut une carrière honnête dans la LCF, sans toutefois être dominant.  Il fut nommé le joueur défensif du match de la Coupe Grey de 1979 (perdue 17-9 par les Alouettes contre les Eskimos) et sur l’équipe d’étoiles de l’est en 1980.  Il tenta ensuite de se libérer de son contrat, mais sans succès.
 
Il joua donc la dernière année de son contrat en 1981, année catastrophique pour les Alouettes. (voir texte du 8 septembre 2013)  De son côté, Cousineau fut blessé et ne joua que quatre matchs.
 
Maintenant libre, il se mit à la recherche d’un contrat d’une équipe de la NFL où il jugeait qu’il pourrait le mieux s’insérer.  Il opta finalement pour les Oilers de Houston, qui lui offraient 3,5 millions pour cinq ans, le plus gros contrat de la NFL à ce moment.  Toujours leur propriété, les Bills avaient le droit d’égaler l’offre.  Mais étant donné leur réputation, Cousineau ne s’attendait pas à ce qu’ils le fassent.  Pourtant, ils l’ont fait.  Ensuite, ils l’échangèrent aux Browns, l’équipe de son coin de pays.  À titre de consolation pour les Bills, un des choix reçus leur permit de repêcher Jim Kelly.
 
Sa rencontre avec son nouveau coordonnateur défensif ne fut pas des plus chaleureuses.  Marty Schottenheimer lui dit immédiatement qu’il trouvait que c’était trop d’argent pour un seul joueur.  Apparemment que Schottenheimer n’aurait pas non plus été consulté par le propriétaire Art Modell avant de ramener l’enfant du pays au bercail.
 
Les choses ne se passèrent malgré tout pas si mal.  Il eut des nominations sur la deuxième équipe d’étoiles en 1983 et 1984, bien qu’il ne parvenait pas vraiment à remplir les énormes attentes à son endroit, créées par son colossal contrat.   Au milieu de la saison 1984, les choses se gâchèrent.  À ce moment, l’entraîneur-chef fut congédié et c’est Schottenheimer qui prit sa place.  Par la suite, les deux ne se parlaient pratiquement jamais.  Cousineau fut éventuellement libéré par les Browns pendant le camp de 1986.  Il se retrouva alors avec les 49ers où, souvent blessé, il ne joua que neuf matchs en deux ans, puis prit sa retraite.
 
Cousineau a eu pendant un moment une firme de construction.  Maintenant, en plus de passer du temps avec sa famille, il travaille avec une firme de logiciels reliés à la santé. 
 
En 2006, il fut candidat républicain pour un siège à la Chambre des Représentants de l’Ohio, mais sans succès.   
 
Sources :  “Tom Cousineau, Chosen One in 1979, Reflects on Bold Decision” de Paul McNamon, 21 avril 2010 (aolnews.com), “Tom Cousineau Dodges the Draft (Pro Football's) by Going to Canada, and An Angry Buffalo Burns Him in Effigy” de Steve Kowch, 6 aoùt 1979, People (people.com), “Where Are They Now?  Tom Cousineau” de Mike Diegnan, 13 décembre 2002 (espn.go.com), cflapedia.com, wikipedia.org.

mardi 15 octobre 2013

George Dixon

Repêché par les Packers de Green Bay en 1959, George Dixon s’est illustré lors d’un match pré-saison en retournant un botté d’envoi sur 95 verges pour un touché.  Ça n’a toutefois pas été suffisant pour impressionner l’entraîneur-recrue des Packers, Vince Lombardi.  Dixon a été retranché et il s’est retrouvé à Montréal à la mi-saison.

Porteur de ballon spectaculaire pouvant changer de direction facilement, il est parvenu à s’illustrer au sein d’une équipe faible, qui ne pouvait pas lui fournir tout l’appui nécessaire dont son grand talent aurait pu bénéficier.  Au cours des sept saisons passées à Montréal, l’équipe n’a connu aucune saison gagnante, parvenant au mieux à une fiche de 6-8.  Ça ne l’empêcha pas malgré tout d’établir plusieurs records et exploits. 

 
Le 5 septembre 1960, il marqua quatre touchés, aidant les Alouettes à battre Ottawa, les éventuels champions de la Coupe Grey, 39-22.  Cette même année, au sein d’une équipe de 5-9, il marqua 18 touchés.  Ce fut d’ailleurs la seule saison complète où il bénéficia de l’apport de Sam Etcheverry au poste de quart, puisqu’il quitta par la suite.

Pour la saison 1962, les Alouettes présentèrent une fiche médiocre de 4-7-3, mais ça n’empêcha pas Dixon de remporter le Trophée Schenley remis au meilleur joueur de la ligue.  Il amassa 1520 verges au sol, 393 par la passe et 292 sur les retours de bottés et marqua 15 touchés.  Il fut bien sûr choisi sur l’équipe d’étoiles.
Le 2 septembre 1963, toujours contre Ottawa, il réalisa une course de 109 verges, un record de la ligue qui a été égalisé par Willie Fleming l’année suivante, mais qui tient toujours.  Au cours de ce même match, il amassa 235 verges au sol, un record d’équipe.  Toujours membre de l’équipe d’étoiles, il récolta au total 1812 verges et 11 touchés.

En 1964, sa saison fut écourtée par des blessures.  En 1965, il fut limité à six matchs, lorsqu’une blessure au genou mit fin à sa carrière.
Dixon n’a donc évidemment jamais participé à un match de la Coupe Grey.  En fait, malgré ses prouesses, au cours de son passage de sept saisons, les Alouettes n’ont remporté qu’un seul match éliminatoire.

Demeuré à Montréal après sa carrière, il se joignit au personnel d’entraîneurs des Warriors de Loyola College (faisant aujourd’hui partie de l’Université Concordia).  Après deux saisons comme adjoint, il devint entraîneur-chef.  Il prit alors les rênes d’une équipe qui se relevait d’une fiche de 0-7.  Le revirement de situation fut complet.  L’équipe termina la saison avec une fiche de 6-0 et se rendit jusqu’en demi-finale nationale.  Il fut avec l’équipe jusqu’au début des années 1970.

En 1974, il fut admis au Temple de la Renommée du Football canadien.  Il vit également les Alouettes retirer son numéro 28, qu'il porta la majeure partie de sa carrière.

Il est devenu par la suite homme d’affaires, en plus d'être analyste des matchs des Alouettes à la radio de CJAD.  Il fut par après frappé d’un cancer au cerveau, qui l’emporta en août 1990, à l’âge de 56 ans.
Sources : “George Dixon: un porteur de ballon unique” de François Ferland, 18 juillet 2009 (montrealalouettes.com), “Loyola to open two-week camp” de Ray Shank, 30 août 1968, Montreal Gazette, p.22, ”1968 Football Team” (athletics.concordia.ca/halloffame), cflapedia.com, wikipedia.org.

jeudi 10 octobre 2013

Chuck McMann

Suite à son passage à l’Université Wilfrid Laurier, Charles McMann fut choisi par les Alouettes au troisième tour (24e au total) au repêchage de 1976.  Il était donc avec l’équipe lorsque celle-ci s’installa au Stade Olympique et se mit à attirer des foules considérables.  Pour le premier match dans leur nouveau domicile, le 26 septembre de cette même année, 68 505 spectateurs franchirent les tourniquets.

Utilisé comme demi offensif et ailier rapproché, McMann fut à Montréal pour toute sa carrière de joueur, qui dura dix saisons.  Il était donc aussi là lors de la victoire de la Coupe Grey dans ce même Stade Olympique en 1977 et lors des finales de 1978 et 1979.  Il a également vécu l’arrivée de Nelson Skalbania et la catastrophique saison 1981 qui en a découlée (voir texte du 8 septembre 2012), ainsi que le passage aux Concordes en 1982.  Il fut donc l'un de ceux qui vécut autant le sommet que la drastique chute aux enfers.  Lors de sa dernière saison, en 1985, il fut utilisé comme joueur-entraîneur, ce qui l’aida à préparer son après-carrière.
 
Il fit d’abord ses classes comme entraîneur au collégial, avec le Vieux-Montréal et Vanier.  De 1988 à 1991, il se retrouva ensuite avec l’Université de Waterloo.  C’est alors que son ancien coéquipier avec les Alouettes et maintenant entraîneur des Stampeders, Wally Buono, fit de lui son adjoint.  McMann a été en Alberta jusqu’en 2000.  Pendant cette période, les Stamps mirent la main sur la Coupe à deux reprises.
En 2001, il remit le cap sur Montréal, étant désigné pour prendre la relève du vénérable Charles Baillie (voir texte du 13 septembre 2013) à la tête des Redmen de McGill.  Les succès furent initialement au rendez-vous, McGill remportant la Coupe Dunsmore (le titre de la division québécoise) en 2002.  Cette même saison valut à McMann le titre d’entraîneur de l’année au football universitaire canadien.
Son passage à McGill fut toutefois terni par le scandale des initiations en 2005.  Suite à une plainte d’un joueur recrue, il fut établi que l’initiation avait été beaucoup trop loin. Conséquemment, McGill annula la fin de la saison de son équipe de football et les deux derniers matchs furent concédés par forfait.  McMann demeura malgré tout en poste, avant de remettre sa démission suite à la saison 2006, soit un an avant la fin de son contrat.
Il retourna avec les Stampeders en 2007, avant de retrouver une fois de plus Wally Buono, avec les Lions cette fois.  Il y est toujours, où il s’occupe des porteurs de ballons et des unités spéciales.  Il était donc présent lors de la victoire des Lions à la Coupe Grey en 2011.

Sources : “Coach Chuck McMann keeps the faith” de Randy Philips, 1er octobre 2005, Montreal Gazette, “Hazing Punished” de Ian Busby, 19 octobre 2005, Calgary Sun (slam.canoe.ca), “McMann steps down as McGill’s football coach“ 24 janvier 2007, Canadian Press, The Globe and Mail (theglobeandmail.com), bclions.com, wikipedia.org.

vendredi 4 octobre 2013

Hugh Campbell

Bien qu’il ait été un choix de quatrième ronde des 49ers de San Francisco en 1963, c’est vers la Saskatchewan que Hugh Campbell se dirigea.  Il s’agit de la même saison où arriva le porteur de ballon tout étoile George Reed (voir texte du 11 janvier 2013), aussi issu de l’Université Washington State.  Receveur de passes aux mains fiables, son arrivée coïncida également avec celle de Ron Lancaster (voir texte du 17 août 2013) au poste de quart, qui put ainsi l’alimenter amplement.

 
Campbell resta avec les Riders jusqu’en 1967, prit la saison 1968 pour s’initier au poste d’entraîneur au niveau collégial, avant de revenir pour une dernière année, en 1969.  Au cours de ses six saisons, toujours avec Lancaster derrière la ligne de mêlée, il accumula 5425 verges et marqua 60 touchés.  Il fut aussi membre de l’équipe d’étoiles de la ligue en 1965 et 1966.  Quant à l’équipe, elle remporta en 1966 sa première Coupe Grey en plus de cinquante ans d’histoire et ce, à sa neuvième tentative.
 
Suite à sa carrière de joueur, il retourna faire ses classes au niveau collégial comme entraîneur.  Il se retrouva comme entraîneur-chef des Eskimos en 1977.  Dès sa première année, il les mena à la finale de la Coupe Grey, perdue contre les Alouettes.  L’année suivante toutefois, soit celle de l’arrivée de Warren Moon (voir texte du 5 septembre 2012) à titre de quart substitut, Edmonton prit sa revanche.  Il s’agissait de la première des cinq Coupes consécutives, un record qui tient toujours.  Comme 1982 fut sa dernière saison à la barre des Eskimos, c’est donc dire qu’il les mena à la finale à chacune de ses six saisons.  Sa fiche globale est de 70-21-5 en saison régulière et de 11-1 en séries.


 
En 1983, il tenta l’aventure de la USFL, se retrouvant avec l’Express de Los Angeles.  L’équipe obtint par contre des résultats moyens (8-10) et il y eut un changement de propriétaire et d’administration à la fin de la saison, chose assez commune dans cette ligue.
 
L’année suivante, il se retrouva à la tête des misérables Oilers de Houston de la NFL.  Ils firent alors signer un contrat à l’ancien quart de Campbell, Warren Moon.
 
Le revirement de situation ne se produisit toutefois pas immédiatement.  L’équipe partait de loin et Moon dut s’ajuster au petit terrain de la NFL.  Les Oilers compilèrent une fiche de 3-13 en 1984 et Campbell fut congédié avant la fin de la saison 1985.
 
Il retourna alors dans la capitale albertaine, comme directeur gérant cette fois.  En poste jusqu’en 1997, il ajouta deux autres bagues de la Coupe Grey, en 1987 et en 1993.
 
Il fut ensuite président de l’équipe, jusqu’à sa retraite en 2006.  En ajoutant les deux autres gagnées à ce poste (2003 et 2005), il a donc remporté le précieux trophée à dix reprises.
 
Il est bien sûr membre du Temple de la Renommée du Football Canadien, depuis 2000.
 
Sources : cflapedia.com, wikipedia.org.