mercredi 27 novembre 2013

Gino Berretta

Gino Berretta ne se destinait pas à une carrière de footballeur.  Natif de l’Italie, il était plutôt un joueur de soccer.  Il joua toutefois un an avec l’équipe de son école secondaire de Notre-Dame-de-Grâce.  À la fin de la saison, son équipe se retrouva au Garbage Bowl du Club Rotary.  Berretta réussit alors un placement de 37 verges dans une épaisse couche de neige.  C’est ainsi qu’il attira l’attention de Perry Moss, l’entraîneur des Alouettes à l’époque, qui était sur place.
 
Berretta se retrouva donc, à 19 ans et contre toute attente, au camp des Alouettes.  Il était petit pour une autre position (c’était avant l’époque des botteurs spécialistes), mais la force de son coup de pied incita l’équipe à lui donner une chance.  Il dut néanmoins changer son style pour les plus petits bottés (droit devant), mais put garder sa technique de soccer (avec l’arche du pied en s’élançant de côté, comme c’est la norme aujourd’hui) pour les bottés plus longs.
 
Il parvint à jouer huit parties et eut des résultats corrects.  Au mois d’octobre, il connut toutefois un mauvais match et fut laissé de côté pour les dernières rencontres de la saison.  Il gagna quand même le titre de recrue de l’année dans l’est en 1961, mais ce ne fut pas suffisant.  L’année suivante, il ne fut pas invité au camp et il se retrouva alors au niveau junior avec les Maple Leafs de NDG.
 
Il refit surface en 1963, toujours avec les Alouettes.  Des blessures lui permirent de jouer non seulement comme botteur de dégagement, mais aussi comme botteur de précision et sur la ligne offensive.  Il marqua d’ailleurs 47 points.  Il occupa également divers rôles en 1964, 1965 et 1966.
 
 
Coupé au camp de 1967, il se retrouva alors avec les Beavers de Montréal de la Ligue Continentale, une ligue américaine qui tenta une percée au Canada.  À la fin de la saison, les Beavers prirent le chemin d’Indianapolis et Berretta se retrouva avec Ottawa.

Berretta eut un rôle limité avec les Rough Riders, mais il fit quand même partie de l’équipe championne de la Coupe Grey.
Il revint pour une troisième fois avec les Alouettes en 1969.  Une blessure persistante l’incita toutefois à prendre sa retraite avant la saison 1970.
Sa carrière sportive a sûrement contribué à l’orienter pour son après-carrière puisqu’il est devenu orthésiste.  Il a été co-inventeur de l’une des premières orthèses du genou et  il opère toujours son entreprise dans le domaine (J.E. Hanger), située dans la région montréalaise.  L’entreprise aurait parmi sa clientèle plusieurs équipes sportives.
Sources :  cflapedia.com, jehanger.ca, wikipedia.org.

vendredi 22 novembre 2013

St-Hyacinthe, gagnante de la Coupe Grey


Avec les années qui passent et le nombre de personnes qui l’ont vécu qui diminue, on oublie parfois l’impact qu’a eu la mobilisation totale durant la Deuxième Guerre Mondiale.  Bien qu’il y ait eu des répercussions beaucoup plus sérieuses dans d’autres sphères de la société, le sport professionnel n’a pas été épargné.
 
En 1942, 1943 et 1944, les activités habituelles du « Big Four » (aujourd’hui la division est de la LCF) furent suspendues et des équipes de militaires participèrent à la quête de la Coupe Grey.
 
Débutée initialement dans le but de divertir ses hommes, une équipe fut formée par des marins stationnés à la base NCSM Donnacona, sur la Drummond, à Montréal.  À ce groupe s’ajouta des marins de l’école de signaleurs, située à St-Hyacinthe.  Comme l’équipe comprenait des membres de deux régiments différents, on décrivit l’équipe comme un « combine ».  L’alignement changea au fil des assignations de chacun, puisque le premier focus demeurait ce qui se passait du côté militaire et évidemment, au front.  Les pratiques donnèrent également lieu à des scènes cocasses.  Sur le terrain, tous étaient égaux.  Il arriva que des reproches furent adressés à des (nouveaux) coéquipiers qui s’avérèrent être… des commandants.
 
On retrouva parmi l’alignement autant des joueurs qui avaient déjà joué au niveau professionnel, comme Jack Wedley, qui avait joué avec les Argonauts ou Louis Segatore, qui joua à Montréal dans les années 1930, que d’autres qui connurent plus tard des carrières professionnelles, comme John Taylor, qui gagna la Coupe Grey avec les Alouettes en 1949 et Pat Santucci, qui la gagna avec les Argos en 1946.
 
Glen Brown, en plus de jouer sur ligne, autant offensive que défensive, était l’entraîneur de l’équipe.  À noter que Brown fut plus tard, de 1956 à 1973, député libéral de Brome à l’Assemblée nationale.
 
L’équipe prit d’abord part aux activités de la Quebec Rugby Football Union (QRFU, niveau senior) en 1943 et montra une fiche de 6-4.  En 1944, elle termina première, ce qui lui permit de jouer pour la Coupe Grey contre les Flying Wildcats de Hamilton de l’Ontario Rugby Football Union (ORFU).
 
L’équipe adverse était loin d’être complètement dépourvue de talent, puisqu’elle comptait sur Joe Krol, qui connaîtra par la suite une carrière tout étoile avec les Argonauts.
 
La guerre qui s’éternisait n’était par contre pas de nature à créer une fièvre de la Coupe Grey.  Les gens avaient la tête ailleurs.  De plus, Hamilton était largement favori, avec comme résultat que l’événement reçut peu de couverture médiatique.  Un seul journaliste fut envoyé de Montréal pour couvrir l’événement.  Il arrêta à Toronto pour couvrir le match des Leafs et décida ensuite de ne pas se rendre à Hamilton.  La foule, au nombre de 3871, fut aussi l’une des plus petites de l’histoire.
 



En bout de ligne, St-Hyacinthe-Donnacona créa la surprise et remporta un duel défensif 7-6.  Par contre, la reconnaissance de cette victoire ne fut pas immédiate.  L’administration de la Marine refusa la Coupe Grey, puisqu’elle avait comme politique de ne pas reconnaître les matchs joués contre des civils.  Il n’y eut donc pas de récompense.  Ce n’est qu’en 1969 que le commissaire de la LCF, Jake Gaudaur, permit aux gagnants de débourser 300$ pour se procurer une bague.

 
En 1994, la victoire du Combine fut soulignée dans le cadre des festivités de la Coupe Grey.  L’équipe fait depuis partie du Temple de la Renommée des Sports des Forces Armées.
 
Sources :
 
Januska, Michael, Grey Cup Century, Dundurn, 2012, p.85 à 87,
 
"Combines won Montreal’s second Grey Cup" de Ian MacDonald, 25 novembre 2005, Montreal Gazette (canada.com), "St-Hyacinthe remporte la Coupe Grey!" de Paul Foisy, 20 novembre 2008 (rds.ca), "Former Navy vet was one of youngest to win Grey Cup title", 22 juillet 2011, Oakville Beaver (insidehalton.com), assnat.qc.ca, wikipedia.org.

 

lundi 18 novembre 2013

Bob Geary

Originaire de Pointe-Saint-Charles, c’est par le football senior, avec les Sham-Cats de Verdun, que Bob Geary se fit remarquer.  Malgré sa petite taille (5’9’’), il était joueur de ligne et attira l’attention des Alouettes.  Il se rendit au camp mais n’impressionna pas suffisamment l’entraîneur « Peahead » Walker.  Il se retrouva plutôt avec les Stampeders de Calgary, avec qui il joua de 1955 à 1957.

C’est finalement en 1958 qu’il joua ses premiers matchs avec Montréal.  En 1960, il ne joua que trois matchs en raison d’une blessure et ne put reprendre sa place par la suite.  Il retourna donc passer la saison 1961 avec les Sham-Cats.


En 1962, il revint avec les Alouettes, où il ouvrit la voie à la grande étoile de l’équipe à ce moment, le porteur de ballon George Dixon. (voir texte du 15 octobre 2013)
 
Avant la saison 1964, il fut libéré par les Alouettes, mais il n’eut pas à aller bien loin pour se trouver un autre emploi.  Une équipe de la United Football League s’était installée au Stade Delorimier.  Dirigé par Sam « The Rifle » Etcheverry, de retour à Montréal après son passage dans la NFL, l’équipe se nommait les « Rifles » du Québec.  Il s’agissait de la première équipe professionnelle basée au Canada à jouer selon les règles américaines.  L’expérience ne fut toutefois pas concluante.  À la fin de la saison, la ligue se sépara en deux.  Les Rifles déménagèrent à Toronto, pour jouer au sein de la nouvelle Ligue Continentale et Geary prit sa retraite comme joueur.

Après avoir été entraîneur au niveau mineur, Geary a été engagé comme entraîneur adjoint des Alouettes en 1969.  En 1972, il monta au deuxième étage, pour devenir directeur gérant adjoint, sous J.I. Albrecht, puis sous Marv Levy.  En 1975, ce dernier se concentra sur sa tâche d’entraîneur et Geary devint donc directeur gérant.  Il occupa ce poste jusqu’en 1981 et était donc là lorsque l’équipe gagna la Coupe Grey en 1977.  Ne faisant pas dans la dentelle et aimant quand ça bouge, celui qui avait déjà travaillé comme videur faisait le bonheur des journalistes.
La saison 1981 s’étant révélée catastrophique (voir texte du 8 septembre 2012), il y eut un grand ménage au sein de l’équipe qui se nommait désormais les Concordes.  C’est Joe Galat qui assuma alors le poste d’entraîneur et Sam Etcheverry celui de directeur gérant.  Geary reviendra en 1983 comme directeur des opérations.
Bob Geary est décédé en 2001, à l’âge de 68 ans.
Sources :

Lemay, Daniel, Montréal Football, Un siècle et des poussières, Éditions La Presse, 2006, p.181,222,

cflapedia.com, wikipedia.org.

jeudi 14 novembre 2013

Mike Webster

Si certains ont de la difficulté à se réorienter après leur carrière de joueur, ce n’est pas le cas de tous.  Mike Webster l’a fait.  Deux fois.

Référé par les Lions de la Colombie-Britannique, Mike Webster fit son passage universitaire avec l’Université Notre Dame, en Indiana.  Il revint par la suite se joindre à eux pour la saison 1966.  Toutefois, son passage avec l’équipe de sa ville fut de courte durée.  Avant le début de la saison suivante, il fut échangé aux Alouettes contre le quart Bernie Faloney, en fin de carrière.  Faloney y passa sa dernière saison, année où les Lions terminèrent derniers dans l’ouest.

De son côté, Webster passa quatre ans comme joueur de ligne à Montréal.  Les premières années furent au sein d’une équipe en difficulté (sept victoires en trois ans), mais l’année 1970 fut différente.  Maintenant la propriété de Sam Berger, gérée par Red O’Quinn et entraînée par Sam Etcheverry, l’équipe, dorénavant vêtue de vert, montra une fiche respectable de 7-6-1.  Mais surtout, elle causa la surprise en ramenant la Coupe Grey à Montréal pour la première fois depuis 1949.

C’est sur cette note que se termina la carrière de footballeur de Webster.  Impliqué dans l’organisation pour l’établissement de l’association des joueurs, Webster croit que ça lui a nui.  Il a ensuite brièvement appartenu aux Tiger-Cats, mais jamais joué de match régulier dans leur uniforme.  Il s’est ensuite orienté vers la lutte.


Iron Mike Webster a principalement lutté en équipe et a détenu quelques ceintures.  Il a principalement œuvré en Floride et sur la Côte Ouest.  Il s’est aussi servi de ses études en psychologie (qu’il avait poursuivies à McGill lors de son passage avec les Alouettes) pour raffiner son personnage de « méchant ».

Une fois admis à la maîtrise à Western Washington University, il dut réduire son implication dans la lutte et par conséquent « perdre » sa ceinture.  Il obtint son diplôme en 1976.

Il continua à lutter à temps partiel, en étant masqué ou pour remplacer un autre lutteur malade, tout en continuant ses études.  Il obtint son doctorat, toujours en psychologie,  en 1981.

Il s’est ensuite spécialisé au niveau policier.  Il a entre autres enseigné à l’Académie de Police de la Colombie-Britannique et pour le FBI.  On a aussi fait appel à ses services lors des événements impliquant la secte des Davidiens, à Waco, au Texas, en 1993 et lors de l’assaut de l’ambassade japonaise au Pérou, en 1997.

Impliqué dans des mandats impliquant la GRC ou certains de ses agents, il eut des différends avec l'institution.  Il s’est montré critique quant à leur utilisation des pistolets taser, à la culture de l’organisation et des nombreux rôles que l’organisation est appelée à remplir.  En août 2012, cette dernière a d’ailleurs émis un communiqué indiquant à ses employés qui suivaient un traitement avec le Dr. Webster qu’en raison de son manque d’objectivité, de se trouver un autre docteur ou sinon, leurs traitements ne seraient plus remboursés.

Sources : “The evolution of Mike Webster : Football” de Marty Goldstein, 4 septembre 2011 (slam.canoe.ca), “The evolution of Mike Webster : Wrestling” de Marty Goldstein, 14 septembre 2011 (slam.canoe.ca), “The evolution of Mike Webster: Psychologist” de Marty Goldstein, 20 septembre 2011, “RCMP should leave municipal policing: Commissioner candidate” de Dan Burritt, 25 août 2011 (news1130.com), “RCMP blacklist B.C. psychologist critical of force” 10 août 2012, CBC News (cbc.ca).

jeudi 7 novembre 2013

La première Coupe Grey de Montréal


C’est à Montréal qu’est née la Coupe Grey, dans les ateliers de Birks & Sons, pour être décernée pour la première fois en 1909.  Pourtant, il faudra plusieurs années avant qu’une équipe de la métropole mette la main dessus.
La ville de Montréal n’a pas toujours été représentée par les Alouettes / Concordes au football.  Il y eut d’abord le Montreal Football Club.  Le club eut toutefois un passage à vide au début du 20e siècle.  Après plusieurs saisons médiocres au sein de l’IRFU (Interprovincial Rugby Football Union ou « Big Four », aujourd’hui la division est de la LCF), le club cesse ses activités après la saison 1915.   Comme tous les autres, il suspend ses activités en raison de la Première Guerre Mondiale.
À la reprise des activités en 1919, ce sont toutefois les représentants du club sportif Montreal Amateur Athletic Association (MAAA) qui prennent la place de Montréal dans le « Big Four ».  L’équipe est surnommée les « Winged Wheelers ».  Leur logo a d’ailleurs influencé James Norris, un montréalais d’origine, lorsqu’il renomma son équipe de hockey les « Red Wings », après l’avoir acheté d’un comité de créanciers.  Le club MAAA existe toujours.

En 1931, la Canadian Rugby Union (CRU, aujourd’hui Football Canada) autorise finalement la passe vers l’avant.  La tactique est déjà permise depuis quelques temps aux États-Unis.  Ce n’est toutefois pas le cas dans la version canadienne, plus près du rugby.

Au même moment, Warren Stevens, un américain issu de l’Université Syracuse, où il a excellé au baseball, au basketball et au football, s’inscrit à McGill, où il compte s’initier au hockey.  Il se retrouve toutefois aussi au sein des Winged Wheelers, où il met à profit son habileté avec la passe avant.  Montréal se retrouve alors avec un clair avantage par rapport aux autres équipes, puisque l’apprentissage de la technique y commence à peine.  (Il faut se rappeler qu’à ce moment, les joueurs sont essentiellement des amateurs, même si certains reçoivent une forme de compensation, et que la présence d’américains est rarissime.) 
Les Winged Wheelers font d’énormes progrès.  Ils terminent la saison avec une fiche de 6-0, au grand déplaisir des autres équipes, qui ne trouvent pas la chose vraiment fairplay.  À l’issu de leur parcours en séries, les Winged Wheelers se retrouvent à la dix-neuvième Coupe Grey, qui comporte de nombreuses premières.
Elle est disputée pour la première fois à l’extérieur de l’Ontario, la seule fois où elle fut disputée au Stade Percival-Molson.  Warren Stevens y lance la première passe de touché, à Kenny Grant.  Et comme les Roughriders de Régina ne sont pas de taille, il s’agit de la première victoire d’une équipe montréalaise, 22-0.
 
L’année suivante, de moins en moins amateur, le Montreal Football Club n’est plus affilié au MAAA.  Il conserve toutefois le nom de Winged Wheelers.  De son côté, Warren Stevens quitte pour devenir entraîneur à l’Université de Toronto.  L’équipe se maintient quelque peu pour quelques années, mais en 1935, elle termine avec une fiche de 0-9 et ferme les livres à la fin de la saison.
S’en suit ensuite une série de clubs aux noms divers (Cubs, Indians, Royals, Bulldogs) qui prennent la place de Montréal au sein du Big Four et qui sont invariablement mauvais.  De 1942 à 1944, les activités sont suspendues en raison de la Deuxième Guerre Mondiale.  La Coupe Grey est alors disputée par des équipes de militaires.
En 1945, un autre mauvais club, les Hornets, représente Montréal.  C’est finalement à partir de 1946 que la situation se stabilise.  L’ancien entraîneur, directeur-géant et propriétaire des Canadiens, Léo Dandurand, s’implique et les Alouettes sont fondées.  (voir texte du 1er septembre 2012)  
Sources : Currie, Gordon, 100 Years of Canadian Football, Pagurian Press, 1968, p.88-98,  Lemay, Daniel, Montréal Football, Un siècle et des poussières, Éditions La Presse, 2006, p.35-42, legendsofhockey.com, wikipedia.org.

vendredi 1 novembre 2013

Gizmo Williams


Le sort n’est pas toujours équitable avec tous et certains sont éprouvés plus que d’autres.  Henry Williams est né dans une famille pauvre de Memphis, au Tennessee.  Alors qu’il avait six ans, sa mère est décédée des conséquences de la sclérose en plaques pendant la période des fêtes.  L’année suivante, toujours pendant la période de Noël, son père trouva la mort dans un incendie.  Son frère Edgar prit alors la relève, avant d’être lui aussi victime de la sclérose en plaques.  Ce ne fut qu’un début, puisqu’en bout de ligne, sept de ses dix frères et sœurs sont décédés de la même maladie.  À ce compte, on ajoute une sœur décédée d’une surdose de drogue et un frère tué par balle.  À l’exception de lui, personne dans sa famille n’a vécu plus longtemps que l’âge de 35 ans.
Le football représentait donc son échappatoire, qui lui permit de fréquenter l’Université East Carolina.

Malgré sa très petite taille (5’6’’), il fut embauché en 1985 par les Showboats de Memphis de la USFL.  Il eut parmi ses coéquipiers Reggie White, qui lui accola le surnom de « Gizmo » (ceux qui ont vu le film "Gremlins" comprendront la référence), qui devint sa marque de commerce.
L’aventure de la USFL ne dura qu’un an, puisque la saison 1985 s’avéra être la dernière de la ligue.  Il se retrouva alors au nord de la frontière, avec les Eskimos d’Edmonton.  Il fut utilisé comme receveur de passes, mais c’est surtout comme retourneur de bottés qu’il laissa sa marque, avec sa rapidité et son style spectaculaire.  Avant, être retourneur était une tâche connexe.  Toutefois, l'impact de Gizmo et de ses retours était tel, qu'on lui fit une place principalement dans ce but.  Être retourneur est devenu une spécialité.

À l’exception de l’année 1989, qu’il passa avec les Eagles de Philadelphie de la NFL, il fut avec les Eskimos jusqu’à sa retraite, en 2000.  Il y accumula des statistiques impressionnantes.  Il retourna 1003 bottés, pour 11 177 verges (ce qui était au moment de sa retraite un record).  Il fut aussi nommé sur l’équipe d’étoiles de la ligue à cinq reprises.    
En quatorze saisons, il participa aux séries à chaque occasion.  Il participa à cinq finales de la Coupe Grey, la remportant en 1987 et en 1993.  Lors de celle de 1987, il retourna une tentative de placement ratée sur 115 verges pour un touché (un record), qui fit la différence dans une victoire de 38-36 contre les Argonauts.
 
Il a été élu au Temple de la Renommée du Football Canadien et son numéro #2 se retrouve sur le Mur d’honneur des Eskimos.
Il est aujourd’hui conférencier motivateur.
Sources : cfhof.ca, mcpspeakers.com, wikipedia.org.