lundi 30 décembre 2013

Larry Pfohl


Après un stage universitaire partagé entre Penn State et Miami, Larry Pfohl se présenta à Montréal en 1979.  Après avoir été éjecté du programme de Miami suite à une dispute avec son entraîneur, il obtint un essai avec les Alouettes.  Il fit l’équipe comme joueur de ligne offensive, mais prit un certain temps à faire sa place.  Au cours de la saison, il ne joua que deux matchs : le premier, ainsi que celui de la Coupe Grey (perdue aux mains des Eskimos).
En 1980, l’absence de Dan Yochum, un joueur étoile, lui donna l’opportunité de jouer plus souvent (onze matchs).
La saison 1981 fut horrible à plusieurs points de vue.  Les ambitieux plans de Nelson Skalbania (voir texte du 8 septembre 2012) se révélèrent catastrophiques et l’équipe fit faillite.  De son côté, Pfohl vit peu d’action, étant limité à deux matchs.
Lorsque Charles Bronfman (à ce moment propriétaire des Expos) accepta de récupérer les restes des Alouettes et de redémarrer sous le nom de « Concordes », il fut entendu que deux éléments seraient exclus : l’imposant contrat du décevant quart Vince Ferragamo et celui de Pfohl, qui était en dispute salariale.  C’est ainsi que se termina sa carrière dans la LCF.
Il se tourna alors vers les Packers de Green Bay, mais il joua de malchance.  Il fut sur la liste des blessés pour toute la saison 1982 et fut libéré pendant le camp d’entraînement en 1983.  Il n’a donc joué aucun match régulier dans leur uniforme.  La saison suivante, il se retrouva dans la USFL, où il joua avec les Showboats de Memphis, les Bulls de Jacksonville et les Bandits de Tampa Bay.  Il se tourna ensuite vers la lutte.
Il débuta d’abord en Floride et prit immédiatement le nom de « Lex Luger ».  Son physique bien développé et découpé fut pour lui un atout important dans sa carrière, même s’il n’était pas entièrement naturel.  Il recevait l’apport de stéroïdes, qu’il consommait déjà lors de sa carrière de footballeur.
Il a ensuite lutté dans la WCW et la WWE.  Il a d’abord été du coté des « méchants », mais aussi été du côté des « bons ».  Il gagna également quelques titres de champion, tout en ayant un mode de vie pas très sain, comme ce fut le cas de plusieurs du milieu de la lutte de ces années.  Alcool, stéroïdes, anti-douleurs et autres drogues, combinés à un agenda de lutteur très chargé constituaient son quotidien.  De son propre aveu, il est venu près d’une surdose à des douzaines de reprises.
Il eut ensuite une relation plutôt houleuse, parsemée de violence, avec Elizabeth Hulette, l’ex Miss Elizabeth de Randy « Macho Man » Savage (et son ex-conjointe dans la vie).  En mai 2003, celle-ci fut retrouvée morte dans leur foyer, des suites d’une consommation d’un cocktail fatal de médicaments, de stéroïdes et de vodka.  Une quantité impressionnante de drogues et de stéroïdes fut alors retrouvée sur place.  Luger / Pfohl ne fut alors pas tenu responsable de la mort d’Elizabeth, mais fut arrêté en raison du contenu de sa pharmacie.  Il en reçut une amende et une peine de probation en 2005.
Lorsqu’il brisa sa probation en 2006, il fit un bref séjour en prison.  Il fit alors des efforts pour reprendre sa vie en main et devint « born again christian ».
En 2007, il eut des problèmes avec ses nerfs au niveau du cou qui le laissèrent paralysé pendant un moment.  Il s’en remit, mais pas complètement, ayant toujours besoin d’une canne.
 Il habite aujourd’hui dans la région d’Atlanta et tente de partager son expérience avec les autres pour les sensibiliser à ces problèmes.
Sources : ‘It’s over!” de Arnie Tiefenbach, 15 mai 1982, Regina Leader-Post, page B-16, “Pfohl still a hit with Packers” de Mike Christopulos, 4 août 1982, The Milwaukee Sentinel, page 4, “Lex Luger’s confessions of a drug abuse survivor” de Mike Fish, 13 septembre 2007 (sports.espn.go.com), cflapedia.com, wikipedia.org.

lundi 23 décembre 2013

Hal Patterson


Repêché par les Eagles de Philadelphie en 1954, Hal Patterson préféra l’offre des Alouettes.  Il faut dire que pendant cette période, la compétition était forte entre les deux côtés de la frontière pour attirer les meilleurs joueurs.  Se battant pratiquement à armes égales, il arrivait que la meilleure offre vienne du nord.  De plus, en tant que receveur de passes, Patterson jugeait que le jeu plus ouvert et le grand terrain du côté canadien lui conviendraient mieux.
 
 
Le moment ne pouvait pas être plus à point.  Déjà appuyé par Red O’Quinn, Sam Etcheverry se servit amplement de son bras canon pour alimenter le rapide Patterson.  Les Alouettes dominèrent alors le Big Four (ce qui est aujourd’hui la division est de la LCF) au cours des trois premières saisons de Patterson (1954, 1955 et 1956) et se rendirent à la finale de la Coupe Grey.  Par contre, en ces trois occasions, ils rencontrèrent les Eskimos sur le chemin.  Les Zoiseaux perdirent le premier match sur un jeu controversé (voir texte du 16 février 2013) et les deux suivants de façon moins serrée.
 
Sur le plan individuel, Patterson attira amplement l’attention.  En 1956, il fut le premier pointeur du Big Four (exploit qu’il répétera en 1957) et il se mérita le Trophée Schenley du meilleur joueur au Canada.  Au cours de cette saison, il réalisa des performances tout à fait mémorables.  Le 22 septembre, il réalisa un touché de 109 verges, une marque depuis égalée, mais qui pourrait difficilement être battue. 

La semaine suivante, le 29, il accumula des gains par la passe pour pas moins de 338 verges, une marque qui tient toujours et qui surpasse son équivalent dans la NFL.  Il battit aussi le record de la ligue pour les verges par la passe en une saison (1914), une marque qui tiendra jusqu’en 1983, même si Patterson accomplit son exploit dans une saison qui comptait seulement 14 matchs.  Son grand total de 2858 verges constitua un autre record, qui tiendra celui-là jusqu’en 1984.  Comme il jouait également en défense, il réalisa 5 interceptions.
 
Patterson n’était pas seulement apprécié pour ses exploits.  Sa grâce et sa classe lui valurent comme surnom « le Prince ».  Alors qu’il était célibataire, il avait jugé qu’il n’avait pas besoin d’une augmentation de salaire et demanda qu’on l’offre plutôt aux joueurs canadiens, qu’il jugeait sous-payés.
 
Le 9 novembre 1960, le monde du football montréalais fut fortement secoué par une nouvelle.  Une nouvelle administration prenait place chez les Alouettes et décida de donner un grand coup de barre.  On annonça que le formidable duo Etcheverry – Patterson prenait le chemin de Hamilton.  Suite à un cafouillage administratif (voir texte du 2 juillet 2013), Etcheverry se retrouva finalement avec les Cardinals de St.Louis de la NFL, mais Patterson prit quant à lui le chemin de la ville de l’acier, contre Don Paquette.
 
Les Alouettes prirent des années à se remettre de ce fiasco, qui fut total.  Paquette eut très peu d’impact lors de ses deux passages à Montréal (de 1961 à 1963 et en 1965) et comme si ce n’était pas assez, il fut plus tard condamné pour homicide involontaire, lorsqu’un homme avec qui il s’était battu mourut. 
 
De son côté, Patterson se joignit à une équipe déjà forte à Hamilton.  Malgré que ses dernières années à Montréal furent marquées par des blessures, il y montra alors qu’il était toujours au sommet de sa forme, en faisant partie de l’équipe d’étoiles de la ligue en 1962, 1963 et 1964.  Mais surtout, il put enfin mettre la main sur la Coupe Grey.  En sept saisons à Hamilton, les Ticats atteignirent la finale à six reprises, remportant les grands honneurs en 1963, 1965 et 1967.
 
Il prit sa retraite suite à la victoire à la Coupe Grey en 1967.  Il a par la suite été élu membre du Temple de le Renommée du Football Canadien en 1971.  Les Alouettes ont retiré son numéro 75 en 2008.  Le Prince est décédé en 2011, à l’âge de 79 ans.
 
Sources :

Lemay, Daniel, Montréal Football : un siècle et des poussières, Éditions La Presse, 2006, p.86-87,
 
« Hal Patterson 1932-2011 : le Prince Hal est mort » de Daniel Lemay, 22 novembre 2011, La Presse (cyberpresse.ca), « Murder warrant out for ex-Al Paquette » Canadian Press, 4 septembre 1972, Montreal Gazette, p.22, cflapedia.com, wikipedia.org.

mardi 17 décembre 2013

Gerry James


En 1952, alors qu’il n’avait pas encore 18 ans et qu’il venait de terminer son secondaire, Gerry James devint le deuxième plus jeune joueur à faire sa place au football canadien.  (Le plus jeune fut Tommy Manastersky, voir texte du 16 octobre 2012.)  Il se joignit alors aux Blue Bombers de Winnipeg, suivant ainsi les traces de son père Eddie, qui joua pour les Bombers dans les années 1930.
 
 
Au début, il fut principalement utilisé sur les unités spéciales, mais son utilisation augmenta avec les années.  En 1954, ses 576 verges accumulées au sol, additionnées aux 138 par la passe et aux 483 sur des retours de botté lui valurent de recevoir le premier Trophée Schenley remis au meilleur joueur canadien de la ligue.
 
Cette saison compta aussi d’autres premières.  James avait continué à jouer au hockey.  Une fois la saison de football terminée, il s’alignait avec les Marlboros de Toronto.  Au cours de la saison 1954-55, il joua son premier match dans la LNH lorsqu’il fut rappelé par les Maple Leafs pour un match à Montréal.  De retour avec les Marlboros, il fit partie de l’équipe championne de la Coupe Memorial.
 
À son retour avec les Bombers en 1955, il se surpassa avec 1205 verges au sol et une nomination au sein l’équipe d’étoiles de l’Ouest.  Une fois sa saison terminée, il se joignit sur une base régulière aux Leafs, pour une campagne néanmoins amputée et limitée à 46 matchs.

Il dut renoncer à sa saison 1956 de football en raison d’une blessure, mais il revint en force en 1957, avec un total de 1661 verges et 19 touchés, un de moins que le record à ce moment.  Par contre, ses 18 touchés au sol constituaient quant à eux un record, qui ne fut égalisé qu’en 1981, avant d’être battu par Mike Pringle en 2000.  Sa performance lui valut une autre nomination au sein de l’équipe d’étoiles et un autre Schenley pour le meilleur joueur canadien.  Les Bombers se rendirent à la finale de la Coupe Grey, mais perdirent contre Hamilton 32-7, dans un match d’après-midi.  Comme le match était disputé à Toronto, il put ensuite se rendre au Gardens pour jouer son premier match de l’année avec les Leafs.  James termina sa journée avec une victoire et une défaite, puisque Toronto battit Boston, 3-2.

James remporta sa première Coupe Grey en 1958, mais une blessure de football lui fit rater sa saison de hockey au complet.  Après une autre Coupe Grey en 1959 (il en ajoutera deux autres, en 1961 et en 1962), il devait prendre un peu de répit.  Par contre, les Leafs eurent encore besoin de lui et il reprit le collier.  Et comme ils se rendirent jusqu’en finale, James devint le seul à participer aux finales de la Coupe Grey et de la Coupe Stanley la même année.  (L’unique Lionel Conacher a réalisé cet exploit, mais durant des années différentes.)  Toronto perdit toutefois la finale contre les Canadiens, qui gagnèrent ainsi leur cinquième Coupe consécutive.
 
C’est de cette façon que se termina la carrière de James dans la Ligue Nationale.  Il alla par contre ensuite jouer un peu en Suisse, avant de jouer au niveau senior.
 
Pour ce qui est du football, il demeura avec les Bombers jusqu’en 1962, où il joua de moins en moins dans le champ arrière et de plus en plus comme botteur.  (Ce n’est que plus tard qu’être botteur devint une spécialité.)  Il fut ensuite libéré par l’entraîneur Bud Grant, chose qu’il n’a pas vraiment appréciée.
 
Il revint en 1964 avec les Roughriders de la Saskatchewan, une autre équipe avec qui son père avait jouée. 
 
Il fut par la suite entraîneur de hockey au niveau junior A en Saskatchewan.   Il fut aussi derrière le banc des Warriors de Moose Jaw de la WHL en 1988-89.
 
En 1981, il alla rejoindre son père au Temple de la Renommée du Football Canadien.
 
Sources : “Gerry James did it all in storied sports career” de Jim Bender, 21 octobre 2011, Winnipeg Sun (winnipegsun.com), cflapedia.com, legendsofhockey.net, wikipedia.org.

jeudi 12 décembre 2013

Kaye Vaughan


Originaire du Kansas, Kaye Vaughan fut repêché en 1953 par les Colts de Baltimore en 12e ronde.  Il se dirigea toutefois plutôt vers Ottawa, avec les Rough Riders.

 
Joueur de ligne, il jouait des deux côtés, ce qui était assez courant à l’époque.  Il fut nommé à six reprises sur l’équipe d’étoiles de l’est en offensive et quatre fois pour son travail défensif.  (À noter qu’à cette époque, il n’y avait pas d’équipe d’étoiles pour la ligue, chose qui ne viendra qu’à partir de 1962.  Il y en avait seulement une pour chacune des deux divisions.)  Il fut aussi nommé meilleur joueur de ligne de la ligue à deux reprises : en 1956 et en 1957.

 
Il demeura à Ottawa pendant douze saisons, au cours desquels il ne marqua des points qu’une seule fois.  Il sut toutefois choisir son occasion, puisqu’il recouvrit un échappé pour ensuite marquer un touché au cours du quatrième quart de la Coupe Grey de 1960.  Le match se termina par une victoire des Riders, 16-6.
Il prit sa retraite en 1964, mais tenta un retour en 1966 avec les Alouettes.  S’étant blessé après deux matchs, il se retira alors définitivement.
Reconnu comme un gentleman, il forma au cours de sa carrière un couple tout étoile du monde du sport, en épousant la skieuse québécoise Lucille Wheeler.  Cette dernière est la gagnante d’une médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Cortina d’Ampezzo en 1956 et championne du monde en descente et en slalom géant de 1958, année où elle s’est également méritée le Trophée Lou-Marsh.  Le ski est dans la famille Wheeler depuis un moment, puisque c'est son grand-père qui avait construit le Centre Gray Rocks de Mont-Tremblant, en 1905.
Le couple, qui a eu deux enfants, habite toujours dans les Cantons de l’Est.
Sources : cflapedia.com, wikipedia.org.

samedi 7 décembre 2013

Don Getty


Né à Westmount pendant la Grande Dépression, Don Getty passa son enfance dans plusieurs villes, ayant à suivre sa famille.
 
Rendu à l’université, il s’inscrivit en administration à Western Ontario, à London.  Il fut aussi quart-arrière des Mustangs, qu’il mena au championnat universitaire de l’est deux ans de suite.  Il joua aussi au basketball.
 
Il débuta ensuite une carrière professionnelle avec les Eskimos d’Edmonton.  De 1955 à 1965, il joua comme quart-arrière.  Son rôle consistait principalement à être le substitut du grand Jackie Parker.  (voir texte 16 février 2013)  Par contre, comme ce dernier était très versatile, il arrivait relativement fréquemment que Parker joue comme demi offensif, pendant que Getty jouait au poste de quart. 
 
En tant que canadien à cette position, Getty est troisième dans l’histoire de la ligue pour le nombre de verges gagnées par la passe, derrière Russ Jackson et Gerry Dattilio, avec 8952.  Il a fait partie de l’équipe gagnante de la Coupe Grey en 1955 et 1956 (les deux fois contre les Alouettes).  Getty marqua d’ailleurs deux touchés lors de la finale de 1956.
 
En 1959, il fut désigné meilleur joueur canadien de ce qui est aujourd’hui la division ouest.
 
En 1965, Peter Lougheed (aussi un ex-joueur des Eskimos voir texte du 14 septembre 2012) devint chef du Parti Progressiste-Conservateur de l’Alberta et le convainquit d’être candidat.  À ce moment, le parti n’avait aucun député à la législature et faisait face au gouvernement du Crédit social, en place depuis 35 ans, sans interruption.  L’élection eut lieu en 1967, où Lougheed devint chef de l’opposition.  De son côté, Getty remporta son élection et devint député. 
 
En 1971, son parti prit le pouvoir et il devint ministre des affaires intergouvernementales, et plus tard ministre de l’énergie (portefeuille des plus importants pour l’Alberta).  Il siégea à la législature jusqu’en 1979.
 
En 1985, il revint en politique pour devenir chef du parti et premier ministre de l’Alberta et ce, jusqu’en 1992.  Pendant son règne, il a vu le prix du pétrole baisser et a dû gérer les finances de la province productrice en conséquence.  Il a aussi été un supporter de l’Accord du Lac Meech et de l’Accord de Charlottetown.
 
En 1992, Getty fut honoré par les Eskimos, en étant intégré à leur mur d’honneur.
 
Pour ce qui est du Parti Progressiste-Conservateur de l’Alberta, il est toujours au pouvoir, sans interruption depuis 1971.
 
Sources :  assembly.ab.ca, cflapedia.com, wikipedia.org.

lundi 2 décembre 2013

Red O'Quinn


John « Red » O’Quinn débuta sa carrière professionnelle en 1950 avec les Bears de Chicago.  Au cours de l’année suivante, il fut échangé aux Eagles de Philadelphie.
En 1952, il traversa la frontière pour venir rejoindre « Peahead » Walker, son entraîneur lors de son passage universitaire à Wake Forest.  Walker était nouvellement installé à la tête des Alouettes et fit signe à plusieurs de ses anciens joueurs, comme Ray Cicia (voir texte du 10 avril 2013), Ed Bradley et Jim Staton.
L’équipe connut une saison difficile, mais l’arrivée d’O’Quinn et de surtout, Sam Etcheverry (voir texte du 2 juillet 2013), donnait de l’espoir.  Dès sa première saison, O’Quinn fut nommé sur l’équipe d’étoiles, honneur qu’il se méritera également les trois années suivantes, pour un total de cinq au cours de sa carrière.
En 1954, l’arrivée de Hal Patterson lui permit de former un duo de receveurs du tonnerre pour capter les passes d’Etcheverry.  Les résultats ne se firent pas attendre.   O’Quinn accumula 1024 verges et 6 touchés, pendant que Patterson en accumula de son côté 709, pour 5 touchés.  L’équipe se retrouva en finale de la Coupe Grey avec le statut de favoris face aux Eskimos, mais perdit le match sur un jeu à la toute fin.  (voir texte du 16 février 2013)  O’Quinn ne pouvait par contre aucunement être blâmé pour la défaite, lui qui y a capté 13 passes pour 316 verges (un record), incluant une de 90.
Les années 1955 et 1956 furent semblables.  O’Quinn, Patterson et Etcheverry s’illustrèrent.  O’Quinn fut d’ailleurs le meneur au niveau de la ligue pour le nombre de passes captées, titre qu’il répéta en 1957 et en 1958.  Les Alouettes obtinrent ainsi des résultats plus qu’enviables, mais se heurtèrent aux Eskimos en finale de la Coupe Grey.  
Après la saison 1959, même s’il était toujours le meneur dans l’est pour le nombre de passes captées, il prit sa retraite.  En carrière, il capta 499 passes, pour 7699 verges et 34 touchés.  Ses marques pour les verges et les passes constituèrent un sommet d’équipe pendant longtemps, mais elles sont maintenant surpassées par Ben Cahoon.

Il collabora pendant un moment à la Gazette et travailla au niveau promotionnel pour Pratt & Whitney, mais en 1963, il fut nommé directeur-gérant des Rough Riders d’Ottawa.  Il les aida alors à finalement avoir le dessus sur les Ticats qui dominaient l’est depuis un moment, en les menant à trois finales de la Coupe Grey (1966, 1968 et 1969, dont les deux dernières furent remportées par Ottawa).
Suite à ce dernier triomphe, O’Quinn causa une surprise en reprenant la route de Montréal.  Sam Berger (voir texte du 5 novembre 2012) venait de vendre les Rough Riders pour acheter les Alouettes, alors en grande difficulté.  Pour redonner du lustre aux Oiseaux, il amena avec lui O’Quinn, qui avait connu la gloire à Montréal avec Etcheverry, qui fut de son côté nommé entraîneur-chef.  La décision ne fut pas très bien accueillie à Ottawa…
Les Alouettes ne tardèrent pas à en récolter des dividendes.  L’équipe montra une fiche de 7-6-1, ce qui était une amélioration par rapport à la décennie de médiocrité que venait de subir les partisans.  Et comme si ce n’était pas assez, Montréal se faufila jusqu’en finale et causa une surprise en remportant sa première Coupe depuis 1949.  Pour O’Quinn, avec les deux qu’il avait gagnées à Ottawa, ça en faisait trois de suite.
Par contre, les Alouettes retombèrent sur terre assez vite.  Au cours de la saison 1971, ils montrèrent une fiche de 6-8 et ils ratèrent les séries.  Les relations entre O’Quinn et Etcheverry furent par moments tendues et avant la saison suivante, O’Quinn fut congédié.
Élu au Temple de la Renommée de Wake Forest en 1975, à celui du Football Canadien en 1981 et à celui des Sports de Caroline du Nord en 1982, Red O’Quinn est décédé en 2002, à l’âge de 76 ans.
Sources : Sources : Lemay, Daniel, Montréal Football, Un siècle et des poussières, Éditions La Presse, 2006, p.163 à 171,
“Red O’Quinn Interested in Possible Job With Rough Riders” de Vern De Geer, 9 novembre 1962, Montreal Gazette, p.19, ”Berger says contract a legal issue” de Doug Gilbert, 15 juillet 1972, Montreal Gazette, p.21, cflapedia.com, wikipedia.org.

mercredi 27 novembre 2013

Gino Berretta

Gino Berretta ne se destinait pas à une carrière de footballeur.  Natif de l’Italie, il était plutôt un joueur de soccer.  Il joua toutefois un an avec l’équipe de son école secondaire de Notre-Dame-de-Grâce.  À la fin de la saison, son équipe se retrouva au Garbage Bowl du Club Rotary.  Berretta réussit alors un placement de 37 verges dans une épaisse couche de neige.  C’est ainsi qu’il attira l’attention de Perry Moss, l’entraîneur des Alouettes à l’époque, qui était sur place.
 
Berretta se retrouva donc, à 19 ans et contre toute attente, au camp des Alouettes.  Il était petit pour une autre position (c’était avant l’époque des botteurs spécialistes), mais la force de son coup de pied incita l’équipe à lui donner une chance.  Il dut néanmoins changer son style pour les plus petits bottés (droit devant), mais put garder sa technique de soccer (avec l’arche du pied en s’élançant de côté, comme c’est la norme aujourd’hui) pour les bottés plus longs.
 
Il parvint à jouer huit parties et eut des résultats corrects.  Au mois d’octobre, il connut toutefois un mauvais match et fut laissé de côté pour les dernières rencontres de la saison.  Il gagna quand même le titre de recrue de l’année dans l’est en 1961, mais ce ne fut pas suffisant.  L’année suivante, il ne fut pas invité au camp et il se retrouva alors au niveau junior avec les Maple Leafs de NDG.
 
Il refit surface en 1963, toujours avec les Alouettes.  Des blessures lui permirent de jouer non seulement comme botteur de dégagement, mais aussi comme botteur de précision et sur la ligne offensive.  Il marqua d’ailleurs 47 points.  Il occupa également divers rôles en 1964, 1965 et 1966.
 
 
Coupé au camp de 1967, il se retrouva alors avec les Beavers de Montréal de la Ligue Continentale, une ligue américaine qui tenta une percée au Canada.  À la fin de la saison, les Beavers prirent le chemin d’Indianapolis et Berretta se retrouva avec Ottawa.

Berretta eut un rôle limité avec les Rough Riders, mais il fit quand même partie de l’équipe championne de la Coupe Grey.
Il revint pour une troisième fois avec les Alouettes en 1969.  Une blessure persistante l’incita toutefois à prendre sa retraite avant la saison 1970.
Sa carrière sportive a sûrement contribué à l’orienter pour son après-carrière puisqu’il est devenu orthésiste.  Il a été co-inventeur de l’une des premières orthèses du genou et  il opère toujours son entreprise dans le domaine (J.E. Hanger), située dans la région montréalaise.  L’entreprise aurait parmi sa clientèle plusieurs équipes sportives.
Sources :  cflapedia.com, jehanger.ca, wikipedia.org.

vendredi 22 novembre 2013

St-Hyacinthe, gagnante de la Coupe Grey


Avec les années qui passent et le nombre de personnes qui l’ont vécu qui diminue, on oublie parfois l’impact qu’a eu la mobilisation totale durant la Deuxième Guerre Mondiale.  Bien qu’il y ait eu des répercussions beaucoup plus sérieuses dans d’autres sphères de la société, le sport professionnel n’a pas été épargné.
 
En 1942, 1943 et 1944, les activités habituelles du « Big Four » (aujourd’hui la division est de la LCF) furent suspendues et des équipes de militaires participèrent à la quête de la Coupe Grey.
 
Débutée initialement dans le but de divertir ses hommes, une équipe fut formée par des marins stationnés à la base NCSM Donnacona, sur la Drummond, à Montréal.  À ce groupe s’ajouta des marins de l’école de signaleurs, située à St-Hyacinthe.  Comme l’équipe comprenait des membres de deux régiments différents, on décrivit l’équipe comme un « combine ».  L’alignement changea au fil des assignations de chacun, puisque le premier focus demeurait ce qui se passait du côté militaire et évidemment, au front.  Les pratiques donnèrent également lieu à des scènes cocasses.  Sur le terrain, tous étaient égaux.  Il arriva que des reproches furent adressés à des (nouveaux) coéquipiers qui s’avérèrent être… des commandants.
 
On retrouva parmi l’alignement autant des joueurs qui avaient déjà joué au niveau professionnel, comme Jack Wedley, qui avait joué avec les Argonauts ou Louis Segatore, qui joua à Montréal dans les années 1930, que d’autres qui connurent plus tard des carrières professionnelles, comme John Taylor, qui gagna la Coupe Grey avec les Alouettes en 1949 et Pat Santucci, qui la gagna avec les Argos en 1946.
 
Glen Brown, en plus de jouer sur ligne, autant offensive que défensive, était l’entraîneur de l’équipe.  À noter que Brown fut plus tard, de 1956 à 1973, député libéral de Brome à l’Assemblée nationale.
 
L’équipe prit d’abord part aux activités de la Quebec Rugby Football Union (QRFU, niveau senior) en 1943 et montra une fiche de 6-4.  En 1944, elle termina première, ce qui lui permit de jouer pour la Coupe Grey contre les Flying Wildcats de Hamilton de l’Ontario Rugby Football Union (ORFU).
 
L’équipe adverse était loin d’être complètement dépourvue de talent, puisqu’elle comptait sur Joe Krol, qui connaîtra par la suite une carrière tout étoile avec les Argonauts.
 
La guerre qui s’éternisait n’était par contre pas de nature à créer une fièvre de la Coupe Grey.  Les gens avaient la tête ailleurs.  De plus, Hamilton était largement favori, avec comme résultat que l’événement reçut peu de couverture médiatique.  Un seul journaliste fut envoyé de Montréal pour couvrir l’événement.  Il arrêta à Toronto pour couvrir le match des Leafs et décida ensuite de ne pas se rendre à Hamilton.  La foule, au nombre de 3871, fut aussi l’une des plus petites de l’histoire.
 



En bout de ligne, St-Hyacinthe-Donnacona créa la surprise et remporta un duel défensif 7-6.  Par contre, la reconnaissance de cette victoire ne fut pas immédiate.  L’administration de la Marine refusa la Coupe Grey, puisqu’elle avait comme politique de ne pas reconnaître les matchs joués contre des civils.  Il n’y eut donc pas de récompense.  Ce n’est qu’en 1969 que le commissaire de la LCF, Jake Gaudaur, permit aux gagnants de débourser 300$ pour se procurer une bague.

 
En 1994, la victoire du Combine fut soulignée dans le cadre des festivités de la Coupe Grey.  L’équipe fait depuis partie du Temple de la Renommée des Sports des Forces Armées.
 
Sources :
 
Januska, Michael, Grey Cup Century, Dundurn, 2012, p.85 à 87,
 
"Combines won Montreal’s second Grey Cup" de Ian MacDonald, 25 novembre 2005, Montreal Gazette (canada.com), "St-Hyacinthe remporte la Coupe Grey!" de Paul Foisy, 20 novembre 2008 (rds.ca), "Former Navy vet was one of youngest to win Grey Cup title", 22 juillet 2011, Oakville Beaver (insidehalton.com), assnat.qc.ca, wikipedia.org.

 

lundi 18 novembre 2013

Bob Geary

Originaire de Pointe-Saint-Charles, c’est par le football senior, avec les Sham-Cats de Verdun, que Bob Geary se fit remarquer.  Malgré sa petite taille (5’9’’), il était joueur de ligne et attira l’attention des Alouettes.  Il se rendit au camp mais n’impressionna pas suffisamment l’entraîneur « Peahead » Walker.  Il se retrouva plutôt avec les Stampeders de Calgary, avec qui il joua de 1955 à 1957.

C’est finalement en 1958 qu’il joua ses premiers matchs avec Montréal.  En 1960, il ne joua que trois matchs en raison d’une blessure et ne put reprendre sa place par la suite.  Il retourna donc passer la saison 1961 avec les Sham-Cats.


En 1962, il revint avec les Alouettes, où il ouvrit la voie à la grande étoile de l’équipe à ce moment, le porteur de ballon George Dixon. (voir texte du 15 octobre 2013)
 
Avant la saison 1964, il fut libéré par les Alouettes, mais il n’eut pas à aller bien loin pour se trouver un autre emploi.  Une équipe de la United Football League s’était installée au Stade Delorimier.  Dirigé par Sam « The Rifle » Etcheverry, de retour à Montréal après son passage dans la NFL, l’équipe se nommait les « Rifles » du Québec.  Il s’agissait de la première équipe professionnelle basée au Canada à jouer selon les règles américaines.  L’expérience ne fut toutefois pas concluante.  À la fin de la saison, la ligue se sépara en deux.  Les Rifles déménagèrent à Toronto, pour jouer au sein de la nouvelle Ligue Continentale et Geary prit sa retraite comme joueur.

Après avoir été entraîneur au niveau mineur, Geary a été engagé comme entraîneur adjoint des Alouettes en 1969.  En 1972, il monta au deuxième étage, pour devenir directeur gérant adjoint, sous J.I. Albrecht, puis sous Marv Levy.  En 1975, ce dernier se concentra sur sa tâche d’entraîneur et Geary devint donc directeur gérant.  Il occupa ce poste jusqu’en 1981 et était donc là lorsque l’équipe gagna la Coupe Grey en 1977.  Ne faisant pas dans la dentelle et aimant quand ça bouge, celui qui avait déjà travaillé comme videur faisait le bonheur des journalistes.
La saison 1981 s’étant révélée catastrophique (voir texte du 8 septembre 2012), il y eut un grand ménage au sein de l’équipe qui se nommait désormais les Concordes.  C’est Joe Galat qui assuma alors le poste d’entraîneur et Sam Etcheverry celui de directeur gérant.  Geary reviendra en 1983 comme directeur des opérations.
Bob Geary est décédé en 2001, à l’âge de 68 ans.
Sources :

Lemay, Daniel, Montréal Football, Un siècle et des poussières, Éditions La Presse, 2006, p.181,222,

cflapedia.com, wikipedia.org.

jeudi 14 novembre 2013

Mike Webster

Si certains ont de la difficulté à se réorienter après leur carrière de joueur, ce n’est pas le cas de tous.  Mike Webster l’a fait.  Deux fois.

Référé par les Lions de la Colombie-Britannique, Mike Webster fit son passage universitaire avec l’Université Notre Dame, en Indiana.  Il revint par la suite se joindre à eux pour la saison 1966.  Toutefois, son passage avec l’équipe de sa ville fut de courte durée.  Avant le début de la saison suivante, il fut échangé aux Alouettes contre le quart Bernie Faloney, en fin de carrière.  Faloney y passa sa dernière saison, année où les Lions terminèrent derniers dans l’ouest.

De son côté, Webster passa quatre ans comme joueur de ligne à Montréal.  Les premières années furent au sein d’une équipe en difficulté (sept victoires en trois ans), mais l’année 1970 fut différente.  Maintenant la propriété de Sam Berger, gérée par Red O’Quinn et entraînée par Sam Etcheverry, l’équipe, dorénavant vêtue de vert, montra une fiche respectable de 7-6-1.  Mais surtout, elle causa la surprise en ramenant la Coupe Grey à Montréal pour la première fois depuis 1949.

C’est sur cette note que se termina la carrière de footballeur de Webster.  Impliqué dans l’organisation pour l’établissement de l’association des joueurs, Webster croit que ça lui a nui.  Il a ensuite brièvement appartenu aux Tiger-Cats, mais jamais joué de match régulier dans leur uniforme.  Il s’est ensuite orienté vers la lutte.


Iron Mike Webster a principalement lutté en équipe et a détenu quelques ceintures.  Il a principalement œuvré en Floride et sur la Côte Ouest.  Il s’est aussi servi de ses études en psychologie (qu’il avait poursuivies à McGill lors de son passage avec les Alouettes) pour raffiner son personnage de « méchant ».

Une fois admis à la maîtrise à Western Washington University, il dut réduire son implication dans la lutte et par conséquent « perdre » sa ceinture.  Il obtint son diplôme en 1976.

Il continua à lutter à temps partiel, en étant masqué ou pour remplacer un autre lutteur malade, tout en continuant ses études.  Il obtint son doctorat, toujours en psychologie,  en 1981.

Il s’est ensuite spécialisé au niveau policier.  Il a entre autres enseigné à l’Académie de Police de la Colombie-Britannique et pour le FBI.  On a aussi fait appel à ses services lors des événements impliquant la secte des Davidiens, à Waco, au Texas, en 1993 et lors de l’assaut de l’ambassade japonaise au Pérou, en 1997.

Impliqué dans des mandats impliquant la GRC ou certains de ses agents, il eut des différends avec l'institution.  Il s’est montré critique quant à leur utilisation des pistolets taser, à la culture de l’organisation et des nombreux rôles que l’organisation est appelée à remplir.  En août 2012, cette dernière a d’ailleurs émis un communiqué indiquant à ses employés qui suivaient un traitement avec le Dr. Webster qu’en raison de son manque d’objectivité, de se trouver un autre docteur ou sinon, leurs traitements ne seraient plus remboursés.

Sources : “The evolution of Mike Webster : Football” de Marty Goldstein, 4 septembre 2011 (slam.canoe.ca), “The evolution of Mike Webster : Wrestling” de Marty Goldstein, 14 septembre 2011 (slam.canoe.ca), “The evolution of Mike Webster: Psychologist” de Marty Goldstein, 20 septembre 2011, “RCMP should leave municipal policing: Commissioner candidate” de Dan Burritt, 25 août 2011 (news1130.com), “RCMP blacklist B.C. psychologist critical of force” 10 août 2012, CBC News (cbc.ca).

jeudi 7 novembre 2013

La première Coupe Grey de Montréal


C’est à Montréal qu’est née la Coupe Grey, dans les ateliers de Birks & Sons, pour être décernée pour la première fois en 1909.  Pourtant, il faudra plusieurs années avant qu’une équipe de la métropole mette la main dessus.
La ville de Montréal n’a pas toujours été représentée par les Alouettes / Concordes au football.  Il y eut d’abord le Montreal Football Club.  Le club eut toutefois un passage à vide au début du 20e siècle.  Après plusieurs saisons médiocres au sein de l’IRFU (Interprovincial Rugby Football Union ou « Big Four », aujourd’hui la division est de la LCF), le club cesse ses activités après la saison 1915.   Comme tous les autres, il suspend ses activités en raison de la Première Guerre Mondiale.
À la reprise des activités en 1919, ce sont toutefois les représentants du club sportif Montreal Amateur Athletic Association (MAAA) qui prennent la place de Montréal dans le « Big Four ».  L’équipe est surnommée les « Winged Wheelers ».  Leur logo a d’ailleurs influencé James Norris, un montréalais d’origine, lorsqu’il renomma son équipe de hockey les « Red Wings », après l’avoir acheté d’un comité de créanciers.  Le club MAAA existe toujours.

En 1931, la Canadian Rugby Union (CRU, aujourd’hui Football Canada) autorise finalement la passe vers l’avant.  La tactique est déjà permise depuis quelques temps aux États-Unis.  Ce n’est toutefois pas le cas dans la version canadienne, plus près du rugby.

Au même moment, Warren Stevens, un américain issu de l’Université Syracuse, où il a excellé au baseball, au basketball et au football, s’inscrit à McGill, où il compte s’initier au hockey.  Il se retrouve toutefois aussi au sein des Winged Wheelers, où il met à profit son habileté avec la passe avant.  Montréal se retrouve alors avec un clair avantage par rapport aux autres équipes, puisque l’apprentissage de la technique y commence à peine.  (Il faut se rappeler qu’à ce moment, les joueurs sont essentiellement des amateurs, même si certains reçoivent une forme de compensation, et que la présence d’américains est rarissime.) 
Les Winged Wheelers font d’énormes progrès.  Ils terminent la saison avec une fiche de 6-0, au grand déplaisir des autres équipes, qui ne trouvent pas la chose vraiment fairplay.  À l’issu de leur parcours en séries, les Winged Wheelers se retrouvent à la dix-neuvième Coupe Grey, qui comporte de nombreuses premières.
Elle est disputée pour la première fois à l’extérieur de l’Ontario, la seule fois où elle fut disputée au Stade Percival-Molson.  Warren Stevens y lance la première passe de touché, à Kenny Grant.  Et comme les Roughriders de Régina ne sont pas de taille, il s’agit de la première victoire d’une équipe montréalaise, 22-0.
 
L’année suivante, de moins en moins amateur, le Montreal Football Club n’est plus affilié au MAAA.  Il conserve toutefois le nom de Winged Wheelers.  De son côté, Warren Stevens quitte pour devenir entraîneur à l’Université de Toronto.  L’équipe se maintient quelque peu pour quelques années, mais en 1935, elle termine avec une fiche de 0-9 et ferme les livres à la fin de la saison.
S’en suit ensuite une série de clubs aux noms divers (Cubs, Indians, Royals, Bulldogs) qui prennent la place de Montréal au sein du Big Four et qui sont invariablement mauvais.  De 1942 à 1944, les activités sont suspendues en raison de la Deuxième Guerre Mondiale.  La Coupe Grey est alors disputée par des équipes de militaires.
En 1945, un autre mauvais club, les Hornets, représente Montréal.  C’est finalement à partir de 1946 que la situation se stabilise.  L’ancien entraîneur, directeur-géant et propriétaire des Canadiens, Léo Dandurand, s’implique et les Alouettes sont fondées.  (voir texte du 1er septembre 2012)  
Sources : Currie, Gordon, 100 Years of Canadian Football, Pagurian Press, 1968, p.88-98,  Lemay, Daniel, Montréal Football, Un siècle et des poussières, Éditions La Presse, 2006, p.35-42, legendsofhockey.com, wikipedia.org.