jeudi 18 septembre 2014

Wally Buono


Né en Italie, c’est en bas âge que Pasquale "Wally" Buono déménagea à Montréal avec sa famille.  Son père étant décédé alors que Wally n’avait que huit ans, il grandit dans des conditions plutôt difficiles. 
 
Après avoir été initié à ce sport par Al Phaneuf, qui jouera plus tard pour les Alouettes, un parcours dans le football mineur le mena à gagner sa place avec les Bengals d’Idaho State University.
 
À l’issu de son stage universitaire, il retourna dans sa ville.  Il fit partie de la classe de 1972, alors que plusieurs autres recrues comme Larry Smith (voir texte du 29 septembre 2013), Junior Ah You (voir texte du 29 janvier 2013), Dan Yochum, Dickie Harris, Don Sweet et Glen Weir, se sont joints aux Alouettes en même temps que lui.
 
Buono, un secondeur et un botteur de dégagement, n’a jamais été un joueur étoile, mais il faisait son travail honnêtement.  Il n’a d’ailleurs jamais raté un match en dix ans.
 
Même si les choses n’allaient pas si bien à son arrivée, la majorité de sa carrière s’est passée pendant une période heureuse pour les Alouettes.  Il a donc fait partie de l’équipe qui a remporté la Coupe Grey en 1974 et 1977, en plus de participer à la finale en 1975, 1978 et 1979.
 
Buono a aussi eu l’occasion de jouer sous les ordres de Marv Levy. 
 
En bon étudiant, Buono a appris beaucoup et plusieurs coéquipiers étaient convaincus qu’il y avait un entraîneur en lui.
 
Buono a joué jusqu’en 1981, année catastrophique pour les Alouettes.  (voir texte du 8 septembre 2012)
 
Il ne prit par contre pas de temps à revenir dans le giron de l’équipe.  En 1983, il fut nommé assistant entraîneur de l’équipe qui portait dorénavant le nom de « Concordes ».  Il avait entre autres comme collègue Jacques Dussault.
 
En 1987, il se joignit aux Stampeders de Calgary, dans les mêmes fonctions.  Et c’est en 1990 qu’il devint entraîneur-chef.  À ce moment, l’équipe n’était pas mauvaise, mais il demeure qu’elle n’avait pas remporté sa division, ni gagné la Coupe Grey, ni même atteint la finale depuis dix-neuf ans.  Buono ne prendra pas de temps à changer les choses.
 
Dès sa première année, les Stamps terminèrent premiers de la division ouest.  En fait, ils termineront premiers de leur section huit fois en onze ans, incluant cinq saisons consécutifs (de 1992 à 1996).  À partir de 1992, il devint également directeur-gérant.
 
En treize saisons, son équipe participa à six finales de la Coupe Grey.  De celles-ci, ils en remportèrent trois, incluant celle de 2001 au Stade Olympique, où Buono a longtemps joué.  En fait, les équipes de Buono remportèrent plus de Coupes que toutes les équipes des Stampeders avant son arrivée réunies (deux Coupes en quarante-six ans).
 
Reconnu pour sa capacité à travailler avec les quarts, il en eut sous ses ordres au fil des ans d’excellents, comme Doug Flutie, Jeff Garcia et Dave Dickenson.
 
Suite à la saison 2002, Buono eut un différend avec le nouveau propriétaire et décida de quitter, lui qui montrait une fiche globale de 153-79-2.
 
Il se retrouva alors sur les lignes de côté des Lions de la Colombie-Britannique, en plus de cumuler les fonctions de directeur-gérant.  Encore une fois, le succès fut au rendez-vous.  Les Lions terminèrent premiers de la division ouest quatre fois consécutives (de 2004 à 2007).  Sous sa gouverne, les Lions firent trois apparitions à la Coupe Grey et en gagnèrent deux (2006 contre les Alouettes et 2011).
 
C’est à ce moment qu’il décida de laisser sa place comme entraîneur pour se concentrer sur son poste de directeur-gérant, poste qu’il occupe toujours d’ailleurs.
 
À ce moment, sa fiche était de 254-139-3.  Il s’agit toujours du plus haut total de victoires pour un entraîneur dans l’histoire de la LCF.
 
En plus de ses sept Coupes Grey, Buono a remporté quatre fois le Trophée Annis-Stukus (voir texte du 18 juillet 2014), remis à l’entraîneur de l’année.
 
Wally Buono deviendra membre du Temple de la renommée du football canadien cette année.  Les cérémonies auront lieu à Montréal, là où tout a commencé, les 20 et 21 septembre.
 
Sources : "Wally Buono’s unbelievable journey to Canadian Football Hall of Fame" de Cam Cole, 23 novembre 2013, Vancouver Sun (vancouversun.com), cflapedia.com, wikipedia.org.

dimanche 7 septembre 2014

Terry Evanshen

Originaire de Pointe-Saint-Charles, Terry Evanshen avait été recommandé par J.I. Albrecht, du personnel des Alouettes, à l’Université Utah State.  Suite à son stage universitaire, il revint dans sa ville natale et se tailla un poste avec l’équipe pour la saison 1965.  Il ne mit pas de temps à s’illustrer avec les Zoiseaux.  Malgré un physique peu imposant (5'10'' 185 lbs), il était fiable.  Il se mérita le titre de recrue de l’année dans la division est, en plus d’être nommé au sein de l’équipe d’étoiles de l’est, comme receveur de passes.

Par contre, les Alouettes étaient dans une période trouble, où l’administration prenait des décisions plutôt discutables.  Malgré que l’équipe venait d’afficher une fiche perdante pour une septième saison de suite où Evanshen représenta une rare attraction, elle échangea sa nouvelle sensation pendant le camp d’entraînement.  La direction ne voulait pas rencontrer les exigences salariales trop élevées de la part de son confiant jeune joueur.  De plus, apparemment qu’Evanshen ne s’entendait pas avec le nouvel entraîneur, Darrell Mudra. Il se retrouva ainsi dans l’uniforme des Stampeders de Calgary.  Tony Pajaczkowski, un joueur étoile d’origine montréalaise, mais en fin de carrière, prit le chemin inverse.
 
Sa nouvelle équipe l’utilisa plus que l’année précédente et Evanshen en profita.  Ses réceptions passèrent de 37 à 67 et ses verges accumulées, de 631 à 1200, un sommet dans l’ouest.
 
En 1967, Evanshen continua sur sa lancée, avec 96 réceptions (un record à l'époque), 1662 verges, 17 touchés, une nomination au sein de l’équipe d’étoiles de la ligue et le titre de meilleur joueur canadien.
 
L’année 1970 marqua un renouveau chez les Alouettes, avec un nouveau propriétaire (Sam Berger, voir texte du 5 novembre 2012), qui ramena les ancienne gloires Red O’Quinn (voir texte du 2 décembre 2013) comme dg et Sam Etcheverry (voir textes du 2 et du 6 juillet 2013) comme entraîneur.  La nouvelle administration s’affaira à corriger l’erreur de 1966 en rapatriant Evanshen, membre de l’équipe d’étoiles de sa division à chacune de ses cinq saisons.
 
L’équipe afficha un certain progrès, avant d’y aller de surprise en surprise en séries, jusqu’à gagner une première Coupe Grey en plus de vingt ans.  Il s’agissait de la deuxième de l’équipe.
 
La saison 1971 montra un retour aux vieilles habitudes.  Leur fiche de 6-8 fit rater les séries aux Alouettes.  Toutefois, ça n’empêcha pas Evanshen de s’illustrer.  Son total de 852 verges lui valut un deuxième titre de meilleur joueur canadien de la ligue.
 
Les années suivantes furent moins intéressantes pour Evanshen et ses performances allèrent en déclinant.  Pour la saison 1973, ses statistiques se limitèrent à 278 verges et un touché.  L’année suivante, il fut retranché pendant le camp, pour ensuite se retrouver avec Hamilton.  Il y fut pour quatre ans, incluant une très respectable saison 1975 (970 verges, 13 touchés et une autre nomination au sein de l’équipe d’étoiles de la division).

En 1978, il passa une dernière saison avec les Argonauts, avant de prendre sa retraite.  Au total, il capta 600 passes, pour 9670 verges et 80 touchés.
 
Il fut élu membre du Temple de la Renommée du football canadien en 1984.  À quarante ans, il était le plus jeune à recevoir cet honneur.
 
En 1988, Evanshen fut victime d’un grave accident d’automobile, lorsque sa jeep fut heurtée sévèrement.  Contre toute attente, il survécut.  Par contre, lorsqu’il sortit du coma deux semaines plus tard, il ne se souvenait de rien et ne pouvait même plus reconnaître son épouse et ses trois filles.  Le retour à la normale fut long et pénible.  Son parcours inspira un livre, “The Man Who Lost Himself”, qui fut adapté en téléfilm en 2005. 
 
Depuis 1992, il est conférencier, où il raconte son histoire.
 
En 1994, la LCF nomma le trophée récompensant le meilleur joueur de la division est le Trophée Terry Evanshen.
 
Sources: 
 
Lemay, Daniel, Montréal Football, un siècle et des poussières, Éditions La Presse, 2006, p.130 à 136, 181,
 
“Alouettes Get Pajaczkowski, Lose Evanshen In Trade” de Bob Scott, 20 mai 1966, Montreal Gazette, p.17,
 
cflapedia.com, terryevanshen.com, wikipedia.org.