samedi 28 novembre 2015

Le Mud Bowl


En 1950, la Coupe Grey a eu lieu à Toronto, au Varsity Stadium.  Le stade de l’Université de Toronto n’avait déjà pas le plus beau terrain à ce moment.  Mais ce n’était pas tout.  Chose inhabituelle pour Toronto à la fin novembre, vingt centimètres de neige étaient tombés.  Un camion devait dégager le terrain, mais lorsque la neige s’est changée en pluie, il s’est embourbé.  Un autre camion a dû intervenir pour le tirer de là, avec l’effet que l’on peut imaginer sur l’état du terrain.
 
Au début du match, les conditions étaient déjà affreuses.  Il y avait des flaques de boue et des morceaux de glace.
 
Au niveau sportif, les Argonauts étaient légèrement favoris face aux Blue Bombers.  La pluie constante n’allait pas arranger les choses à l’attaque portée vers la passe de Winnipeg.
 
Au premier quart, un botté de Joe Krol s’est retrouvé dans la zone des buts pour ouvrir la marque avec un simple, 1-0 Argos.

Au deuxième quart, le botteur Nick Volpe a enchaîné avec deux placements et porté le pointage à 7-0 à la demie.
 
https://www.youtube.com/watch?v=qSXLROlS1S4

Les Bombers ont alors demandé une permission spéciale pour changer leurs uniformes complètement souillés, ce qui pouvait impliquer de changer de numéro des joueurs.  La permission leur a été accordée.  Les deux équipes ont ainsi retourné sur le terrain, qu’aucune toile ne protégeait pendant la pause.
 
S’est ensuite passé un événement qui a marqué l’imaginaire.  L’arbitre Hec Creighton a aperçu Buddy Tinsley allongé, face au sol.  Creighton a alors retourné l’imposant joueur de ligne des Bombers sur le dos.  La légende veut que Tinsley était sur le point de se noyer dans une marre d’eau.  Tinsley a plus tard assuré que ce n‘était pas le cas.  Selon sa version des faits, il avait aggravé une blessure et comme on avait enrubanné son genou de façon très serrée, il avait de la difficulté à bouger.
 
Le quart des Argos Al Dekdebrun a eu le dessus sur son vis-à-vis Jake Jacobs, qui a accordé quelques revirements dans des conditions lamentables.  Dekdebrun a marqué lui-même le seul touché du match sur une course de quatre verges.  Ce dernier avouera plus tard qu’il avait pu mieux contrôler les éléments en demandant au soigneur d’enrubanner des broches à ses doigts pour pouvoir avoir une meilleur emprise sur le ballon.
 
 
Toronto l’a emporté 13-0, dans ce qui a été la première de cinq Coupes Grey de l’entraîneur Frank Clair.  Il s’agit de la dernière fois qu’une équipe ait été blanchie à la Coupe Grey.
 
Sources :
 
Currie, Gordon, 100 Years of Canadian Football, Pagurian Press, 1968,
 
Drake, Stephen, Weird facts about Canadian Football: Strange, wacky & hilarious stories, OverTime Books, 2009, p.31 à 33,
 
Januska, Michael, Grey Cup Century, Dundurn, 2012, p.97 à 99,
 
« Canadian-born players in Limelight » de Vern DeGeer, 26 novembre 1950, Montreal Gazette, p.20.

vendredi 13 novembre 2015

Le Canadian Football Act



 

Nous sommes au début des années 70 et fort de son expérience à avoir lancé la American Basketball Association et la World Hockey Association (Association mondiale de hockey), Gary Davidson, l'homme à l'origine de ces ligues rivales, décide de s'attaquer au football professionnel. Il faut dire qu'à l'époque, la NFL était celle qui, dans les 20 dernières années, avait eu le plus à se battre contre des ligues rivales, assimilant la AFL (American Football League) et poussant la moins célèbre Continental Football League (qui avait une équipe à Montréal) vers le néant. Davidson par contre avait de son côté des alliés de taille dans la plupart des villes nord-américaines en ce que des propriétaires d'équipes de ses autres circuits l'aidèrent à mettre sur pied des équipes. La première saison de la ligue était prévue pour 1974.
 
Parmi ces alliés, il y avait un dénommé John F. Bassett.  Bassett était une ancienne star canadienne du tennis provenant d'une famille très riche de la région de Toronto.  Son père avait entre autres créé CFTO, la première station de télé privée de Toronto, qui devint la station phare du réseau CTV.  Bassett fils était alors en affaire avec Davidson en ce qu'il était le propriétaire des Toros de Toronto, équipe de la WHA supposée rivaliser le marché de Toronto avec les Leafs. 




Ainsi, lors de l'annonce des premières équipes de la WFL, une équipe de Toronto pilotée par Bassett, les Northmen de Toronto, était supposée entrer dans la ligue lors de la saison initiale. Allant encore plus de l'avant, Bassett mit la main dans son portefeuille et alla chercher trois joueurs vedettes des puissants Dolphins de Miami, Larry Csonka, Jim Kiick et Paul Warfield.  Rappelons qu'à l'époque, les Dolphins sortaient de ce qui constitue toujours la seule saison parfaite de l'histoire de la NFL, remportant tous les matchs jusqu'au Super Bowl VIII.
 
Alors que tout le monde aurait dû être heureux de voir cette équipe arriver en ville, d'autant plus que les Argonauts étaient dans des années de vaches maigres, le discours alla à l'inverse. L'arrivée du football américain était alors perçu comme une menace au football canadien même, véritable institution de la culture pan-canadienne (selon certains). Ainsi, l'arrivée d'une équipe de football américain à Toronto défiait le football canadien en menaçant l'existence des Argonauts de Toronto et du même coup probablement l'existence de la LCF tout court.  Sans équipe à Toronto, cette ligue pan-canadienne perdait un de ses ports d'attache les plus important.
 
La chose alla si loin que le gouvernement fédéral de monsieur Pierre Elliott Trudeau déposa en chambre une loi nommée le Canadian Football Act.  Cette loi voulait protéger le caractère unique du football canadien et ainsi interdire le football américain en sol canadien.  On se rappellera des efforts de Trudeau pour constituer, construire une sorte de nationalisme canadien, une identité propre aux canadiens, voulant ainsi se distinguer de la culture britannique et américaine.  Ainsi, en votant une loi qui allait garantir le monopole de LCF au Canada, Trudeau voulait signifier que le football canadien était une grande constituante de la culture canadienne, ce qui nous distinguait de la culture américaine. 
 
Devant toute cette commotion, on ne veut pas nécessairement finir par avoir une loi fédérale contre vos projets d'affaire dans la vie.  Bassett décida donc de prendre ses clics et ses claques et déménagea l'équipe à Memphis.  L'équipe prit le nom Southmen et prit un ours brun comme logo au lieu d'un ours polaire. Étrangement, la deuxième fois qu'une équipe partira du Canada pour Memphis, elle aura un ours également comme logo, les Grizzlies de la NBA. Et justement, le surnom de l'équipe fut les Grizzlies... Après le "déménagement" de l'équipe, le texte de loi qui était rendu en deuxième lecture fut abandonné...
 
Depuis, une seule équipe de football américain joua au Canada, la Machine de Montréal... 
 
Les Southmen jouèrent deux saisons dans la WFL avant que cette ligue ne disparaisse...
 
Toujours étrangement, le football professionnel revint à Memphis sous les offices de la CFL au début des années 90, avec les éphémères Mad Dogs.
 
Des trois ligues rivales que Gary Davidson mit sur pied, la WFL fut la seule dont aucune ne fut incorporée à la ligue avec qui elle voulait rivaliser... Les Southmen et les Americans de Birmingham, les deux équipes les plus stables de la ligue, tentèrent fortement de joindre la NFL, allant même en cour avec la chose, mais en vain... Une bonne partie de l'alignement et l'entraîneur des Southmen se joignirent aux Giants de New York pour la saison 1976.

L'équipe de Washington de la WFL était supposée se nommer les Capitals de Washington, mais l'équipe d'expansion de la LNH avait les droits pour ce nom...

Les Argonauts de Toronto ne remportèrent aucune Coupe Grey durant les années 70...
 
Le Canadian Football Act allait aussi loin que de mentionner que personne ne peut posséder, diriger ou opérer une équipe de football professionnel au Canada en dehors de la LCF... 
 
Les maires de Toronto, Montréal et Vancouver s'étaient ouvertement opposés à cette loi... 
 
Texte de Martin Itfor, initialement publié sur pucktavie.blogspot.ca
 

jeudi 5 novembre 2015

Bill Baker


Du milieu des années 1960 au milieu des années 1970, les Roughriders de la Saskatchewan avaient une bonne équipe, mais pour toutes sortes de raisons, elle semblait incapable de mettre la main sur la Coupe Grey.  En fait, ce n’est qu’en 1966 qu’elle y est parvenue.
 
C’est au sein de cette équipe qu’arrive Bill Baker en 1968.  Dès son année recrue, l’ailier défensif se joignit à la défensive la plus avare de points de la ligue, même par rapport aux équipes de l’est, qui jouent pourtant deux matchs de moins.  En 1969, Saskatchewan, qui s’était encore mérité le titre dans l’ouest et avait encore été la meilleure défense de la ligue, atteignit une fois de plus la finale, contre les autres Rough Riders cette fois.  Le match, qui s’est déroulé à l’Autostade de Montréal, a finalement permis au quart d’Ottawa, Russ Jackson (voir texte du 4 décembre 2012), de s’illustrer dans ce qui fut le dernier match de sa carrière.  Saskatchewan s’est incliné 29-11.
 
 En 1971, on souligna le travail de Baker en le nommant au sein de l’équipe d’étoiles de l’ouest.
 
En 1972, il fut choisi sur l’équipe d’étoiles de la ligue.  De leur côté, les Riders montrèrent une fiche ordinaire de 8-8, mais ils se faufilèrent quand même jusqu’en finale.  Ils s’inclinèrent par contre à nouveau, cette fois devant Hamilton, dans ce qui fut le dernier match d’Angelo Mosca (voir texte du 2 septembre 2012).  La défensive avait fait le boulot du côté des Riders, mais l’attaque a été contenue, dans une défaite de 13-10.
 
L’année suivante, Baker fut encore choisi au sein de l’équipe d’étoiles de la ligue, avant de se retrouver ensuite avec les Lions de la Colombie-Britannique, une équipe moins forte.  Ça ne l’empêcha pas d’être de nouveau sélectionner sur l’équipe d’étoiles de la ligue.  En 1976, au sein d’une équipe médiocre, Baker fut non seulement choisi sur l’équipe d’étoiles, mais il reçut également le titre de joueur défensif de la ligue.
 
En 1977, il retourna en Saskatchewan, mais ce fut à leur tour d’éprouver des difficultés.  Baker passa ses deux dernières campagnes avec des formations très ordinaires.  En bout de ligne, malgré une carrière remarquable de onze ans, Baker n’a jamais remporté la Coupe Grey.
 
Baker refit surface avec les Riders en 1987, mais ceux-ci étaient toujours dans leur mauvais cycle.  Nommé directeur-gérant, l’équipe connut une saison difficile en 1987 (5-12-1), mais une bien meilleure en 1988 (fiche de 11-7).  Toutefois, après deux ans, il poursuivit d’autres projets.
 
Baker ne disparut par contre pas du monde du football.  Il suivit les traces de Jake Gaudaur (voir texte du 11 novembre 2012) et Doug Mitchell et fut suivi plus tard par Larry Smith (voir texte du 29 septembre 2013) en tant qu’ex-joueur qui prit la tête de la Ligue canadienne.  Il sera président pendant un an, en 1989.  Ironiquement, c’est au cours de cette même année que les Riders se méritèrent finalement leur deuxième Coupe Grey, mais Baker n’y était plus.
 
Celui qu’on surnommait "The Undertaker" (le fossoyeur) lorsqu’il jouait fut admis au Temple de la renommée du football canadien en 1994.
 
Sources : cflapedia.com, wikipedia.org.

jeudi 29 octobre 2015

Johnny Bright


Après avoir accepté une bourse de Michigan State, Johnny Bright décida après un an d’opter pour une université plus petite, Drake University, en Iowa.  Il y reçut une autre offre de bourse, en athlétisme, qui lui permit également de pratiquer le football et le basketball.
 
Sur le terrain hachuré, alors qu’il jouait autant comme quart que comme demi offensif, il accumula en 1949 975 verges par la course, en plus compléter des passes pour la même distance.  Son offensive totale fit de lui le meneur au pays.
 
L’année suivante, il augmenta ses totaux à 1232 et 1168 verges.  Leur somme de 2400 verges constitua alors un record de la NCAA.
 
La saison 1951 se présentait bien et Bright était considéré comme un aspirant au Trophée Heisman.  Au cours des cinq premiers matchs de la saison, Bright continua de briller.
 
Le 20 octobre 1951, Drake devait se rendre en Oklahoma pour affronter les Aggies d’Oklahoma A&M, une université qui commençait à peine à accueillir des noirs.  Il devint ensuite évident que Bright, lui-même un noir, était un joueur marqué.  Les journaux étudiants en firent même mention.  Au cours du match, certains spectateurs auraient entendu l’entraîneur d’Oklahoma A&M s’exclamer "Get that nigger!"
 
Au cours des sept premières minutes, le joueur de ligne défensive Wilbanks Smith le frappa si fort qu’il le laissa inconscient pendant un moment à trois reprises.
 
C’est ce même Smith qui lui asséna ensuite un coup de coude qui lui fractura la mâchoire.  Malgré tout, Bright demeura sur le terrain pour quelques jeux, complétant au passage une passe de touché, avant de devoir quitter pour des raisons évidentes.  Par contre, des photographes d’un journal de l’Iowa prirent une séquence de clichés qui démontrèrent clairement que Smith avait agi alors que le jeu était terminé.  Cette séquence de photos valut d’ailleurs à leurs auteurs un prix Pulitzer.
 
Toutefois, ce ne fut pas suffisant.  L’université nia catégoriquement que son équipe avait ciblé un joueur, et encore moins pour des motifs racistes.  La Missouri Valley Conference refusa quant à elle d’imposer quelque sanction que ce soit à Oklahoma A&M.  À titre de représailles, Drake et Bradley University s’en retirèrent à la fin de la saison.  Néanmoins, la NCAA modifia ses règles et recommanda l’utilisation de protecteurs faciaux.
 
Bright compléta tant bien que mal sa saison, mais son efficacité fut bien sûr affectée.  Il termina cinquième au scrutin pour le Heisman.
 
Au repêchage de la NFL de 1952, Bright fut choisi cinquième au total par les Eagles de Philadelphie.  Une place au sein de l’équipe aurait ainsi fait de lui le premier noir avec les Eagles.  Ne sachant pas quel traitement l’attendait, Bright préféra plutôt se diriger vers le nord, en acceptant l’offre des Stampeders de Calgary.  Dans la LCF, comme c’était commun à l’époque, il fut utilisé autant en attaque (dans le champ arrière) qu’en défensive (comme secondeur), en plus de retourner des bottés.
 
 Au cours de la saison 1954, il fut échangé à leurs rivaux albertains, les Eskimos d’Edmonton, avec qui il se révéla l’une des pièces manquantes.  Avec Bright et Normie Kwong (voir texte du 28 septembre 2012) dans le champ arrière et Jackie Parker comme quart-arrière, l’attaque d’Edmonton était redoutable.  Les Eskimos remportèrent leurs trois premières Coupes Grey en 1954, 1955 et 1956. (voir texte du 16 février 2013)
 
Quant à lui, Bright fut désigné meilleur joueur de la division ouest en 1957, 1958 et 1959.  En 1958, il remporta également le titre de meilleur joueur de la ligue, année où il accumula 1722 verges au sol.
 
Au fil de sa carrière, il reçut de nombreuses offres pour aller dans la NFL, mais celles-ci ne parvenaient jamais à égaler ce qu’il gagnait en combinant son salaire d’athlète à ce qu’il gagnait comme professeur à Edmonton.  Il s’y établit donc et y demeura même après sa carrière de football.
 
À sa retraite, en 1964, Bright avait accumulé 10 909 verges au sol, ce qui constituait à l’époque le record de tous les temps au football canadien.  (Cette marque a depuis été battue par George Reed, voir texte du 11 janvier 2013 et Mike Pringle.)  Sa moyenne de 5,5 verges par course demeure encore aujourd’hui la plus élevée du football professionnel.  Très résistant, il joua 197 matchs consécutifs.
 
Depuis 1970, il est membre du Temple de la renommée du football canadien.
 
En 1983, une crise cardiaque l’emporta, à l’âge de 53 ans.
 
Ce n’est que 22 ans après son décès, 54 ans après l’incident, qu’Oklahoma A&M (devenu Oklahoma State) s’excusa auprès de Drake University.
 
Depuis, le stade de Drake a été renommée en l’honneur de Bright, tout comme une école d’Edmonton.
 
Sources : Currie, Gordon, 100 Years of Canadian Football, Pagurian Press, 1968, p.127,
 
cflapedia.com, wikipedia.org.

jeudi 22 octobre 2015

Cookie Gilchrist


Chester "Cookie" Gilchrist n’est pas passé par l’université, ce qui n’est pas si courant pour un joueur américain.  Après l’école secondaire, il fut recruté par Paul Brown, l’entraîneur des Browns de Cleveland.  Lorsqu’il fut statué que le contrat contrevenait aux règles, Gilchrist décida d’aller jouer au nord de la frontière, au niveau senior.  Il passa donc la saison 1954 avec les Imperials de Sarnia et la saison 1955 avec les Dutchmen de Kitchener-Waterloo.  Dans les deux cas, il se mérita le titre de joueur le plus utile de son équipe, en plus de mener les Dutchmen au championnat en 1955.
 
Ses performances parvinrent à attirer l’attention des Tiger-Cats d’Hamilton de la LCF et il ne déçut pas.  Dans le champ arrière, il avait un style particulièrement robuste, où il n’hésitait à se créer lui-même son propre chemin.  Dès sa saison recrue, il fut nommé au sein de l’équipe d’étoiles, chose qui deviendra chez lui une véritable tradition.  Bien que principalement identifié comme champ arrière, il jouait aussi en défense (ce qui était commun à l’époque).  Il excellait également comme secondeur, en plus de retourner des bottés et d’être par moment botteur de précision. 
 
Sa polyvalence ne se limitait pas au terrain, puisqu’à l’extérieur, il démarra plusieurs entreprises.  Il ouvrit entre autres le premier restaurant d’Hamilton avec un service à l’auto.
 
 À sa deuxième saison, il aida les Ticats à remporter la Coupe Grey.  Au cours de la saison, il accumula 958 verges au sol, en plus d’en ajouter 82 par la passe et 105 sur des retours de botté.
 
Suite à une dispute salariale, il passa ensuite aux Roughriders de la Saskatchewan, avec qui il accumula 1254 verges, mais où il ne passa que la saison.1958.  Réputé pour avoir une personnalité difficile, il fut échangé aux Argonauts de Toronto, avec qui il passa trois autres saisons.  En 1960, il fut finaliste de la division est au titre de meilleur joueur de la ligue.
 
En 1962, l’American Football League avait complété deux saisons entières.  Pour la troisième, les Bills de Buffalo se cherchait un demi offensif.  Pour ce faire, ils avaient repêché Ernie Davis, le gagnant du Trophée Heisman en 1961.  Ce dernier choisit finalement la NFL, mais un diagnostic de leucémie mit fin abruptement non seulement à sa carrière, mais également à sa vie.  Gilchrist, qui constituait un plan B, hérita du poste et l’occupa avec brio.
 
Dès sa première saison dans l’AFL, il termina au sommet de la ligue pour les verges au sol, avec 1096, en plus d’être désigné le joueur le plus utile.
 
En 1963, il connut un match de 243 verges (un record à ce moment) et 5 touchés contre les Jets de New York.
 
En 1964, il termina encore en tête pour les verges au sol (avec 981), en plus d’aider les Bills à se mériter le titre de l’AFL.  Malgré cela, les Bills le laissèrent aller, ce qui lui laissa une certaine rancœur envers l’organisation.
 
Il joua ensuite avec les Broncos de Denver et les Dolphins de Miami.  Au cours de la saison 1965, il mena la charge pour un boycott des joueurs noirs du match des étoiles.  Comme des joueurs noirs eurent de la difficulté être servis à l’hôtel et dans certains commerces de la Nouvelle-Orléans, ils exigèrent que le match ait lieu ailleurs.  C’est finalement à Houston qu’il fut disputé.
 
En 1968, il devait finalement jouer sous les ordres de Paul Brown (depuis à la tête des nouveaux Bengals de Cincinnati).  Par contre, des problèmes de genou mirent fin à sa carrière.
 
À ses dix premières saisons professionnelles, Gilchrist fit partie de l’équipe d’étoiles à neuf reprises et ce, dans deux ligues différentes et dans cinq uniformes distincts.
 
Il est le seul athlète à avoir refusé d’être admis au Temple de la renommée du football canadien.  À ses yeux, il a été exploité en étant sous-payé, en plus d’être victime de racisme.  Il a de plus refusé de faire partie du "Wall of Fame" (mur d’honneur) des Bills, parce qu’il voulait qu’on le paie pour sa présence.  Il finit par changer d’idée, mais son cancer de la gorge finit par l’emporter en 2011, avant que le tout ne se concrétise.
 
Conscient qu’il était possible qu’il souffre d’encéphalopathie traumatique chronique, Gilchrist avait fait don de son cerveau.  L’autopsie confirma le diagnostic, ce qui pourrait expliquer certains de ses comportements.
 
Sources : ″Cookie Gilchrist dies at 75 after battle with cancer″, Canadian Press, 10 janvier 2011 (cfl.ca), ″Cookie Gilchrist, Early Star of the A.F.L., Dies at 75″ de Richard Goldstein, 10 janvier 2011, The New York Times (nytimes.com), cflapedia.com, wikipedia.org.

jeudi 15 octobre 2015

Chuck Ealey

Malgré ses prouesses à l’école secondaire, Chuck Ealey, un quart-arrière, ne reçut pas une multitude d’offres d’universités.  Puisqu’il avait la possibilité de devenir quart numéro 1, Ealey choisit finalement l’offre d’une université de son état natal de l’Ohio, celle de Toledo.

Ealey ne les déçut pas, puisque de 1969 à 1971, il les mena à pas moins de 35 victoires consécutives.  (La séquence se termina au premier match sans Ealey, au début de la saison 1972.)  Au passage, les Rockets remportèrent trois fois le Tangerine Bowl.  Ealey fut nommé le joueur du match à chaque reprise et Toledo fut classé dans le Top 20 des universités aux États-Unis à chacune de ces années.  En 1971, Ealey termina huitième au scrutin pour le Trophée Heisman.
 
Avant le repêchage de la NFL, Ealey fit savoir que c’est comme quart qu’il désirait jouer, une position pratiquement inaccessible pour les noirs à ce moment.  Ealey fut donc complètement ignoré.  442 joueurs furent sélectionnés, mais aucune des 26 équipes ne réclama Ealey.  Il signa donc avec les Tiger-Cats d’Hamilton de la Ligue canadienne.
 
Il débuta la saison 1972 comme réserviste, mais il parvint rapidement à s’imposer.  Hamilton avait été une équipe dominante dans les années 1960, mais le noyau commençait à vieillir.  Avec Ealey aux commandes, les Ticats connurent une saison de 11-3, qui culmina avec une victoire de la Coupe Grey, qui se déroulait cette année-là à Hamilton.  Ses 291 verges par la passe, ainsi que son touché et ses 63 verges au sol valurent à Ealey le titre de joueur du match.
 
Pour ce qui est de sa saison, il fut désigné recrue de l’année, en plus d’être nomme au sein de l’équipe d’étoiles de l’est.
 
Après avoir passé une autre saison à Hamilton, il eut un lent départ en 1974, en plus d’une dispute salariale.  Les Ticats décidèrent alors de l’échanger aux Blue Bombers de Winnipeg, contre le vétéran Don Jonas.  (voir texte du 14 juillet 2013)  Son passage à Winnipeg fut par contre de courte durée, puisque l’année suivante, le jeune Dieter Brock prenait de plus en plus de plus place.  Il retourna ensuite dans le sud de l’Ontario, lorsqu’il fut échangé aux Argonauts de Toronto.
 
Ealey y connut des saisons intéressantes statistiquement, bien que l’équipe n’était pas dans ses meilleures années.
 
La carrière d’Ealey connut toutefois une fin abrupte lorsqu’en octobre, une blessure aux côtes lui causa un affaissement du poumon.  Il fut ensuite libéré par les Argos et sa tentative de retour l’année suivante fut sans succès.
 
 
Bien qu’elles ne furent réalisées qu’en sept saisons, les statistique d’Ealey montrent tout de même 13 326 verges accumulées par la passe et 82 passes de touchés.
 
Demeuré en Ontario, Ealey est par la suite devenu conseiller financier et a même tenu une chronique d’investissement à la radio.  Il a également enseigné.
 
Malgré ses accomplissements, Ealey n’a pas été retenu par le Temple de la renommée du football collégial.
 
Sources : ″Blue Bombers deal Chuck Ealey to Argonauts″, Canadian Press, 15 octobre 1975, Ottawa Citizen, p.25, ″Ealey sparks Toronto″, 23 octobre 1975, The Toledo Blade, p.20, ″Free Agent Ealey Seeks Canadian Huddle″ de Jack Hayes, 15 août 1979, The Toledo Blade, p.32, cflapedia.com, wikipedia.org.

jeudi 8 octobre 2015

Bobby Kuntz


Alors qu’il était enfant, Bobby Kuntz déménagea avec sa famille de Cleveland à Kitchener.  Il fit ses études à l’Université McMaster, à Hamilton, où il joua bien sûr au football.
 
Après quelques saisons à jouer au niveau senior à Kitchener, Kuntz signa un contrat avec les Argonauts de Toronto en 1955.  Comme c’était commun à l’époque, il jouait autant en défensive (comme secondeur) qu’en attaque (comme centre arrière).
 
Dès 1957, Kuntz fut désigné joueur canadien par excellence de la division est, en plus de faire partie de l’équipe d’étoiles.  Il avait la réputation d’être très résistant, en plus d’être versatile.
 
Suite à la saison 1961, où Kuntz remporta un deuxième titre de joueur canadien par excellence de la division est, il dut prendre une décision difficile.  Son frère aîné, qui gérait l’entreprise familiale d’électroplacage, mourut.  Il se résolut donc à abandonner le football.  La situation fut par contre de courte durée.  Jim Trimble, l’entraineur des Tiger-Cats d’Hamilton, le convainquit de reprendre ses crampons, d’autant plus qu’Hamilton est plus près de l’usine, à Kitchener.  Les Argos durent donc se résoudre à échanger Kuntz à leurs éternels rivaux, eux qui étaient déjà à ce moment l’équipe dominante de la division est.
 
Kuntz devint un rouage important de la déjà puissante équipe des Ticats.  Il fut choisi au sein de l’équipe d’étoiles de l’est en 1962 et 1964, en plus de collaborer à leur victoire en finale de la Coupe Grey en 1963 et 1965.
 
C’est suite à la saison 1966 qu’il prit sa retraite, pour de bon cette fois, pour finalement se joindre de façon définitive à l’entreprise familiale, qui prenait de l’ampleur.
 
C’est en 2000 que Kuntz reçut un diagnostic de la maladie de Parkinson.  Il dut passer les dernières années de sa vie dans une résidence.  Il mourut en 2011, à l’âge de 79 ans, quelques mois après son frère.
 
Par contre, l’entreprise leur a survécu et elle appartient toujours à la famille.  Son chiffre d’affaire est de plus de 50 millions $, a plus de 675 employés et elle compte parmi ses clients la plupart des fabricants automobiles.
 
Sources : ″CFL mourns the loss of Bobby Kuntz″, Canadian Press, 7 février 2011 (cfl.ca), ″Toughest Ticat, Bobby Kuntz dies″, 8 février 2011, Hamilton Spectator (thespec.com), cflapedia.com, ic.gc.ca, kuntz.com, wikipedia.org.

jeudi 1 octobre 2015

Chuck Zapiec


Chuck Zapiec fit partie d’une des plus puissantes équipes de l’Université Penn State.  Jouant d’abord comme garde, puis comme secondeur, il aida les Nittany Lions à obtenir deux saisons parfaites, en 1968 et en 1969. Il participa également à deux victoires à l’Orange Bowl et une autre au Cotton Bowl.   Lors de la victoire à l’Orange Bowl de 1969, Zapiec réalisa un jeu clé qui permit à son équipe de marquer un converti de deux points à la toute fin du match et qui fit pencher la balance en faveur de Penn State.
 
Pendant son passage avec les Nittany Lions, son équipe cumula une fiche globale de 34-1.
 
Lors du repêchage de 1972, il fut choisi en quatrième ronde (93e au total) par les Cowboys de Dallas, dans une séance où ils ne choisirent pas moins de cinq secondeurs.  L’embouteillage à cette position nuit à Zapiec, qui fut éventuellement libéré.  Il obtient une deuxième chance avec les Dolphins de Miami, mais il ne vit pas d’action, avant d’être à nouveau libéré.
 
Il se dirigea alors au nord de la frontière, où il joua quelques matchs avec les Rough Riders d’Ottawa.  Il fit de même en 1973, mais suite à une blessure, l’équipe tenta de le soumettre temporairement au ballotage, mais les Alouettes le réclamèrent aussitôt.
 
C’est donc finalement en 1974 que le ciel s’éclaircit pour Zapiec.  Il fit enfin sa place à Montréal.  Dirigées par Marv Levy, ceux-ci amorçaient une des meilleures périodes de leur histoire.  Nommé au sein de l’équipe d’étoiles de l’est, il aida les Alouettes à se mériter la Coupe Grey, en ayant le dessus sur les Eskimos d’Edmonton, par la marque de 20-7.  Les deux mêmes équipes se donnèrent rendez-vous en 1975, mais avec le résultat inverse.
 
En 1977, les Alouettes montrèrent une fiche de 11-5 et rencontrèrent à nouveau en finale les Eskimos, pour y disputer ce qui est passé à l’histoire comme étant le "Ice Bowl".  (voir texte du 14 novembre 2014)  Les Alouettes furent plus rusés, parvinrent à maîtriser les conditions difficiles et eurent le dessus, 41-6.  De son côté, Zapiec fut nommé au sein de l’équipe d’étoiles de la ligue, exploit qu’il répéta en 1978.
 
En 1979, il tenta à nouveau sa chance dans la NFL, lorsqu’il alla rejoindre son ancien entraîneur à Montréal, Marv Levy.  Ce dernier avait depuis pris la tête des Chiefs de Kansas City.  Malheureusement, Zapiec se blessa au cou pendant le camp et c’est ainsi que se termina sa carrière.  Décidément, il n’était pas destiné à jouer dans la NFL…
 
 
Zapiec a la distinction d’avoir joué (bien que brièvement dans certains cas) pour plusieurs entraîneurs légendaires.  Au niveau universitaire, il a joué pour Joe Paterno.  Malgré sa triste fin de carrière, il demeure l’entraîneur ayant accumulé le plus de victoire au football universitaire américain.   Dans la NFL, c’est Don Shula qui détient ce titre, lui que Zapiec a côtoyé à Miami.  
 
À Dallas, Tom Landry était en charge, alors qu’à Montréal et à Kansas City, c’était Marv Levy.  Ces deux derniers font partie du Temple de la renommée du football américain.
 
Après le football, Zapiec réussit bien son après-carrière.  Il avait appris le français et avait pris des cours à l’Université de Montréal et à McGill.  En plus d'avoir été analyste lors de la transmission des matchs des Alouettes à CJAD, il travailla à Montréal dans le secteur de l’assurance.  Il a ensuite été transféré par Confederation Life dans sa ville natale de Philadelphie.  Plus tard, il oeuvra pour Merrill Lynch, avant de fonder sa propre firme d’investissement.  Celle-ci investit dans plusieurs entreprises reliées à l’internet et eu du succès.
 
En 1997, suite à des problèmes médicaux, il alla se reposer à Hilton Head, en Caroline du Sud.  Depuis, il investit dans l’immobilier de cette région et il y loue des propriétés.
 
Sources : ″Als’ Zapiec happier warrior now″ de Dick Bacon, 19 août 1978, Montreal Gazette, p.42, ″Veteran defenders Zapiec and Perry leaving Alouettes″ de Ian MacDonald, 7 février 1979, Montreal Gazette, p.72, ″Football hero Zapiec leaves″ de Ted Blackman, 5 juin 1984, Montreal Gazette, p.A3, cflapedia.com, wikipedia.org.

jeudi 24 septembre 2015

Trevis Smith


Trevis Smith est originaire d’un état où le football universitaire est roi : l’Alabama.  C’est donc sans surprise qu’il choisit de revêtir l’uniforme du Crimson Tide de l’université de l’endroit.
 
En 1999, une fois son stage universitaire terminé, il prit le chemin du Canada pour s’aligner avec les Roughriders de la Saskatchewan.
 
Hors du terrain, Smith était un coéquipier respecté, qui semblait mener une vie rangée.  Il était marié et avait deux enfants.  Par contre, il prenait avantage de certains "bénéfices" d’être un Rider.
 
Les athlètes, tout comme les acteurs et les musiciens populaires, ont toujours eu un attrait avéré pour certaines femmes.  Dans le cas des Riders, le phénomène est amplifié par rapport aux autres équipes de la LCF, car ils sont la seule équipe professionnelle à Régina. (voir texte du 5 avril 2013)
 
Utilisant sa gentillesse et son amabilité, il noua des relations avec plusieurs femmes.  Certaines étaient à Régina, d’autres dans d’autres villes de la ligue.  Certaines étaient au courant pour sa femme, d’autres pensaient être sa vraie copine.
 
En 2004, une d’entre elles trouva un livre dans ses affaires à propos de comment vivre avec le VIH.  Elle le confronta.  Il nia.
 
Et puis en 2005, une rumeur se mit à courir à l’effet que Smith avait contracté le VIH.  Certaines d’entre elles le confrontèrent  à sujet.  Encore une fois, Smith nia tout et ils continuèrent d’avoir des relations non protégées.  Pourtant, il savait depuis 2003 qu’il était porteur.
 
Heureusement, aucune d’elles n’a été infectée.
 
Deux d’entre elles portèrent plainte.  Étonnamment, d’autres continuèrent de le soutenir, incluant son épouse.  Une d’elles fut même accusée de l’avoir aidé à briser une de ses conditions de remise en liberté.  Suite à un procès, Smith fut reconnu coupable en 2007 de deux chefs d’agression sexuelle et de bris de condition.  Il écopa de 5 ans et demi de prison.  Le verdict fut confirmé en appel.
 
Libéré en 2009, il fut déporté aux États-Unis.  De retour en Alabama, il devint entraîneur de football dans une école secondaire.  En 2012, lorsque l’institution apprit son histoire, il perdit son poste.
 
Sources : "Trevis Smith : anatomy of sexual assault" de Dawn Walton et Allan Maki, 25 février 2007, The Globe and Mail (theglobeandmail.com), wikipedia.org.

jeudi 17 septembre 2015

John Harvey


Avez-vous dit étoile filante?
 
En 1973, les Alouettes ont joué de chance.  Ils ont recruté le demi offensif John Harvey, après qu’il eut été rejeté par Winnipeg et la Saskatchewan.  Celui-ci jouait auparavant au Tyler Junior College, au Texas.  (Les "Junior Colleges" n’ont pas le statut d’université et ne décernent pas de baccalauréats.)  Harvey est donc passé sous les radars de plusieurs et joua pour un salaire à peine plus que le salaire minimum de la ligue.
 
Harvey ne tarda pas à s’illustrer.  Au sein d’une équipe moyenne (fiche de 7-6-1), il accumula 1024 verges au sol, pour une incroyable moyenne de 7,5.  Il capta aussi 32 passes (pour 377 verges), en plus de marquer 3 touchés.
 
Sa performance impressionna suffisamment pour lui valoir le titre de joueur le plus utile à son équipe dans la division est.  (Étonnamment, il ne remporta pas le titre de recrue de l’année.  C’est plutôt son coéquipier Johnny Rodgers (voir texte du 19 juillet 2013) qui remporta la palme.)  Il fut également nommé au sein de l’équipe d’étoiles de la ligue.  La NFL lui porta également de l’attention, puisqu’il fut repêché au 7e tour (158e au total) par les Rams de Los Angeles.
 
Par contre, se préparait au sud de la frontière le lancement d’une ligue qui désirait concurrencer la NFL, la World Football League (WFL).  Pour attirer des joueurs de calibre, la nouvelle ligue offrit des salaires supérieurs et Harvey ne put résister à l’offre de 55 000$ qu’il reçut des Southmen de Memphis.  Harvey ne passa donc qu’une seule saison à Montréal.
 
Harvey eut une bonne saison au Tennessee, avec 945 verges au sol, 21 passes pour 275 verges par la voie des airs, 5 touchés, en plus de lancer 3 passes (dont une pour un touché).  Les Southmen terminèrent l’année avec une fiche de 17-3 dans une ligue qui s’est par contre avérée très instable financièrement.
 
La saison 1975 de la WFL débuta avec 11 équipes (une de moins que l’année précédente et plusieurs autres qui prirent la place d’équipes en faillite).  Non seulement les Southmen faisaient partie des survivants mais en plus, ils tentèrent un grand coup.  Ils offrirent un pont d’or à trois joueurs des Dolphins de Miami, les champions du Super Bowl, pour les signer.  C’est ainsi que Larry Csonka, Jim Kiick et Paul Warfield se retrouvèrent dans l’uniforme des Southmen.  Csonka et Kiick étaient des amis de longue date et étaient reconnus pour leur habitude de faire la fête.  Csonka signa un contrat de 1,4 million pour 3 ans, une somme énorme selon les normes de l’époque, ce qui incita Harvey à maugréer et demander une augmentation.
 
Comme les vedettes Csonka et Kiick jouaient également dans le champ arrière, le temps de jeu de Harvey s’en trouva grandement diminué.  Il faut dire que le fait d’avoir été impliqué dans une histoire de trafic de drogue n’a sûrement pas aidé…  Il n’accumula que 137 verges au sol et 107 par la passe en 11 matchs.  Par contre, l’instabilité financière finit par avoir raison de la WFL, qui ferma les livres avant même la fin de la saison.
 
En 1976, les trois ex-joueurs de la NFL y retournèrent, mais pas avec les Dolphins.  Ils prirent chacun des chemins séparés.  Quant à Harvey, il retourna dans la LCF, mais avec les Argonauts de Toronto.  En 10 matchs, il fut plus utilisé pour capter des passes (458 verges, 5 touchés) que pour courir (68 verges).
 
En 1977, après avoir raté des entraînements et affiché son habituelle attitude désagréable, Harvey finit par exaspérer les Argos et fut libéré.  Il joua un dernier match avec Hamilton avant de clore sa carrière de footballeur, qui s’était annoncée pourtant si prometteuse à peine cinq ans plus tôt. 
 
Sources : ″Cahill, Rams draft Harvey but Larks’ offer looks best″ de Ian MacDonald, 6 février 1974, Montreal Gazette, p.35, ″WFL’s job simple: finish season and stay solvent″ de John Crittenden, 30 juin 1975, The Miami News, p.1C, ″Ex-Lark Harvey demands $100,000 from Memphis″ 3 juillet 1975, Montreal Gazette, p.39, ″Absence of Orr from WHA puts stress on Howe return″ de Brodie Snyder, 17 septembre 1975, Montreal Gazette, p.15, ″Argos fed up with Harvey″, Canadian Press, 10 juin 1977, The Ottawa Citizen, p.14, cflapedia.com, wikipedia.org.