mercredi 26 novembre 2014

Le Fog Bowl


Fin des années 1950, début des années 1960.  Deux équipes dominent la Ligue Canadienne de Football : les Blue Bombers de Winnipeg dans l’ouest et les Tiger-Cats de Hamilton dans l’est.  La confrontation de 1962 était la cinquième en six ans entre ces deux équipes.  Les Bombers en ont remporté trois.
 
Le match de la Coupe Grey était prévu pour le samedi après-midi, à l’Exhibition Stadium de Toronto.
 
C’est Garney Henley (voir texte du 29 mars 2013) qui a ouvert le pointage pour Hamilton, avec un touché sur un jeu de 74 verges.  Le converti a par contre été raté par Don Sutherin.
 
 
 
Au début du deuxième quart, les Bombers ont répliqué avec un touché de Leo Lewis.  Charlie Shepard a suivi avec un autre pour donner l’avance à Winnipeg.  Hamilton revint avec deux touchés, mais un autre converti fut raté.  La marque était donc 19-14 Hamilton.
 
C’est alors qu’un épais brouillard venant du lac Ontario se leva, même si la chose était habituellement rare, surtout en après-midi.  Il est devenu très difficile aux spectateurs sur place et aux téléspectateurs de CBC et ABC de suivre l’action.
 
Sur le terrain, le jeu de passe devint presque impossible et le travail des retourneurs drôlement compliqué.  Garney Henley affirma qu’on pouvait voir les adversaires s’approcher, mais seulement de la taille vers le bas.
 
À la demie, les cheerleaders se cognaient entre elles.
 
 
Lewis et Henley marquèrent leur deuxième touché respectif.  Don Sutherin, qui définitivement eut un match difficile, marqua un simple sur une tentative de placement ratée.  Il faut dire que réussir un placement dans un tel brouillard ne devait pas être évident…
 
Avec une marque de 28-27 et un peu plus de cinq minutes à faire au quatrième quart, l’arbitre décida que la situation devenait intenable et décida de prendre une pause de 20 minutes.
 
Une fois terminée, le commissaire Syd Halter décida qu’il n’y avait rien à faire.  Le match fut suspendu jusqu’au lendemain.
 
À leur retour, aucune équipe n’a marqué.  Les points ratés de Sutherin ont mal.  Winnipeg l’a emporté 28-27.  Leo Lewis a été désigné joueur du match.
 
Le légendaire Jackie Parker, des Eskimos (voir texte du 16 février 2013), qui assistait au match comme spectateur, déclara alors qu’il s’agissait du meilleur match qu’il n’a jamais vu…
 
ABC n’a pas rediffusé de match de la LCF par la suite.
 
Sources :  « The Story of the 1962 Grey Cup » d’Alan Christie, 11 octobre 2008 (cfl.ca), wikipedia.org.

vendredi 14 novembre 2014

Le Ice Bowl


En 1977, les Alouettes sont dans une période heureuse.  Dirigés de main de maître par Marv Levy, l’équipe a remporté la Coupe Grey en 1974 et fait la finale en 1975.  Malgré une saison un peu décevante en 1976, l’équipe s’est bien reprise l’année suivante avec une fiche de 11-5 et une première place dans l’est.

Dans les estrades aussi les choses vont bien.  En fait, elles sont au sommet.  Suivant les Olympiques, les Oiseaux ont terminé leur saison 1976 dans le tout nouveau stade.  Il est vaste, moderne et confortable.  Finis le vent et le froid associés à l’Autostade, le mal aimé.  Alors que le stade était depuis quelques années un handicap pour les Alouettes, il devient depuis le déménagement un atout.  On veut le voir, tout comme on veut voir l’équipe sur le terrain.  Avec comme résultat que les foules sont considérables pour les matchs de football.  Au cours de la saison 1977, les Alouettes attirent en moyenne 59 067 spectateurs par match.

En finale de l’est, les Alouettes reçoivent Ottawa, qui leur donne une forte opposition.  Les Oiseaux l’emportent quand même, 21-18.

Comme par hasard, la Coupe Grey doit être disputée à Montréal.  De l’autre côté, on retrouve de vieilles connaissances.  Pour la sixième fois (incluant les deux dernières présences en finale de 1974 et 1975), les Alouettes disputeront la Coupe aux Eskimos d’Edmonton.

Les Eskimos ont de leur côté remporté la division ouest, mais avec une fiche légèrement inférieure aux Alouettes, 10-6.  Ils ont aussi perdu leur seul duel face aux Alouettes, 25-20.

En finale de division, ils ont écrasé les Lions, 38-1.

Le jour du match, il n’y a pas que le football qui retient l’attention.  D’abord, il y a grève des transports en commun dans la métropole.  Et comme si ce n’était pas encore assez, il y avait eu une tempête de neige deux jours auparavant.  La situation complique évidemment les déplacements des spectateurs, d’autant plus que ceux-ci sont plus nombreux que jamais.  Au total, 68 318 personnes franchissent les tourniquets.  Il s’agit encore à ce jour de la foule la plus importante pour un match de la Coupe Grey.

Mais la neige complique également l’aspect football.  Pour faire fondre la neige, du sel avait été répandu sur la surface.  Suite à la baisse de la température, la neige fondue a regelé, ce qui a créé une fine couche de glace sur la surface synthétique du Stade Olympique, et la rend aussi glissante qu’une patinoire.
 

Les joueurs se demandent alors quoi utiliser pour se chausser.  Différentes solutions sont envisagées, incluant différents types de crampons, et même des souliers de ballon balai.  Plusieurs se sont finalement tournés vers des crampons d’acier.

C’est alors que Tony Proudfoot, le demi défensif des Alouettes, aperçoit une brocheuse industrielle et qu’une idée lui passe par la tête.  En envoyant des broches dans ses crampons, il peut améliorer de beaucoup sa traction sur la surface, autrement peu praticable.  Comme son test est concluant, il refile le tuyau à ses coéquipiers.  Plus le match avance et plus la solution de Proudfoot fait ses preuves, et plus de joueurs l’adoptent.

En première demie, alors qu'il y a plusieurs revirements, les seuls points marqués sont l’œuvre des botteurs.  Don Sweet réussit trois placements et un simple pour les Alouettes.  Dave Cutler en réussit un pour les Eskimos.  La marque est 10-3.

 
 
De retour au jeu, la différence est frappante.  Pendant que les Eskimos glissent, les Alouettes parviennent à exécuter leurs jeux.

Le joueur du match (pour une troisième fois), Sonny Wade (voir texte du 7 août 2013) réussit des passes de touchés à Peter Dalla Riva (voir texte du 26 octobre 2013), John O’Leary et Bob Geddis.  Don Sweet ajoute trois placements et un simple.  Son total de 23 points lui vaut un record et le titre de joueur canadien du match. 

Finalement, c’est un massacre.  Les Alouettes remportent la Coupe Grey, 41-7.

Par contre, l’année suivante, tout est en place pour une revanche, puisque les deux mêmes équipes s’affrontent, toujours au Stade Olympique.  Par contre, Marv Levy, qui est maintenant avec les Chiefs à Kansas City, ne dirige plus les Alouettes. 

Le résultat est toutefois bien différent.  Les Eskimos l’emportent 20-13, dans ce qui sera la première de cinq Coupes Grey consécutives.
 
Sources : Januska, Michael, Grey Cup Century, Dundurn, 2012, p.163-167,
 
« Proudfoot, Alouettes staples Esks on icy home turf » (cfl.ca/greycupcentral), wikipedia.org.

 

mardi 28 octobre 2014

Carl Voss


Bien que né aux États-Unis, Carl Voss déménagea au Canada avec sa famille à l’adolescence.  Il alla ensuite étudier à l’Université Queen’s, à Kingston, où il s’illustra avec ses équipes sportives, au hockey et au football.

En 1924, il aida les Golden Gaels à se mériter la Coupe Grey.  (À ce moment, les équipes universitaires pouvaient aspirer à la Coupe Grey.) 

En 1926, c’est sur la glace qu’il se mit en évidence, alors que Queen’s atteignit la finale de la Coupe Memorial.  (À ce moment, les équipes universitaires pouvaient également aspirer à la Coupe Memorial.)  Ce sont toutefois les Canadians de Calgary qui l’emportèrent.

Après un passage au niveau junior avec les Marlboros de Toronto, il fut embauché par Conn Smythe pour s’aligner avec les Maple Leafs.  Ce premier arrêt dans la Ligue nationale d’une longue série ne dura que 14 matchs sur trois ans.

Il passa ensuite trois saisons dans la Ligue internationale avec les Bisons de Buffalo, avec qui il gagna un championnat et un titre de meilleur pointeur.


C’est à partir de 1932-33 que sa tournée de la Ligue nationale commença pour de bon. 

Il partagea d’abord sa saison entre les Rangers et les Red Wings.  Toujours éligible, ça ne l’empêcha pas de devenir le premier récipiendaire du titre de recrue de l’année avec une fiche de 23 points en 48 matchs.  (Ce n’est que quatre ans plus tard que ce titre deviendra le Trophée Calder.)

En 1933-34, c’est entre Détroit et Ottawa qu’il partagea sa saison.

Comme les Senators déménagèrent ensuite à St-Louis, il passa la saison 1934-35 avec les Eagles.  Au sein d’une équipe très faible, ses 31 points firent de lui le meilleur pointeur de l’équipe, et comme l’équipe cessa ses activités à la fin de la saison, de toute leur histoire.

Devant se trouver une nouvelle équipe pour 1935-36, il se retrouva avec les Americans de New York.

Avant que ne débute la saison suivante, il fut échangé aux Maroons de Montréal, avec qui il passa la saison 1936-37.

En 1937-38, c’est entre les Maroons et les Black Hawks de Chicago qu’il partagea son temps.  Les Hawks allèrent jusqu’au bout, ce qui fit de Voss le deuxième joueur à s’être mérité autant la Coupe Grey que la Coupe Stanley, après Lionel "Big Train" Conacher.

C’est sur cette note que s’est terminée sa carrière de joueur, puisqu’au camp des Hawks en 1938, Voss subit une blessure qui l’obligea à prendre sa retraite.

Sa tournée du monde du hockey se poursuivit tout de même, mais sous d’autres formes.  Il devint d’abord le représentant de CCM assigné aux diverses équipes de hockey aux États-Unis.

Pendant cette même période, il arbitra des matchs dans plusieurs ligues, incluant la Ligue américaine.

Gravissant les échelons, il devint pendant un moment le président de la United States Hockey League (USHL), un circuit mineur, jusqu’à la fin de ses activités en 1951. 

Il devint alors entraîneur et directeur-gérant des Flyers de St-Louis de la Ligue américaine, tout en conservant son poste de consultant envers les arbitres.  (Je suppose que ce n’était pas des arbitres de sa ligue…)

C’est tout de même du côté de l’arbitrage que lui vint son poste suivant, lorsque la LNH lui offrit le poste d’arbitre en chef.  Il conserva ce poste pendant quinze ans, période pendant laquelle il améliora la qualité de l’arbitrage.  Il recruta de nouveaux effectifs dans les ligues mineures et fit passer le nombre d’officiels de 10 à 23.

Il fut intronisé au Temple de la renommée du hockey en 1974, dans la catégorie des bâtisseurs.

Carl Voss est décédé en 1993, à l’âge de 86 ans. 
 
Sources :  legendsofhockey.net, wikipedia.org.

jeudi 9 octobre 2014

Gerry Dattilio


Après un passage dans la Ligue de Football Junior du Québec, c’est avec l’Université Northern Colorado que le lavallois Gerry Dattilio alla parfaire son apprentissage au poste de quart-arrière.
 
À son retour, il était considéré comme une exemption territoriale (une notion qui n’existe plus aujourd’hui) des Alouettes.  Par contre, il fut blessé et avant même de jouer un seul match dans leur uniforme, il fut réclamé par Toronto, avec qui il ne joua qu’une partie.
 
Les Alouettes refirent son acquisition en 1976, ce qui leur permit d’aligner un quart canadien, une rareté.  Par contre, il y avait Joe Barnes et Sonny Wade (voir texte du 7 août 2013) devant lui et il ne vit pas beaucoup d’action au cours de ses premières années.  Il fit tout de même partie de l’équipe gagnante de la Coupe Grey en 1977, alors qu’il fut utilisé comme receveur de passe.
 
 
En 1978, Barnes et Wade furent blessés, ce qui créa une opportunité pour Dattilio, qui amassa 1120 verges par la passe et 5 passes de touché.
 
Wade quitta à la fin de la saison, mais c’est Barnes qui vit le plus d’action en 1979.  Par contre, au cours de la saison 1980, il fut échangé à la Saskatchewan et Dattilio put enfin devenir quart numéro 1.  Il ne rata pas sa chance.  Il montra une fiche de 2892 verges par la passe et 19 passes de touché, en plus d’ajouter 324 verges et 2 touchés au sol.  Il fut de plus nommé au sein de l’équipe d’étoiles de l’est, le meilleur joueur canadien de la ligue, en plus d’être le finaliste de l’est pour le titre de meilleur joueur de la ligue.
 
La gloire fut par contre de courte durée pour Dattilio.  L’année suivante, les Alouettes offrirent un pont d’or à Vince Ferragamo, qui venait de mener les Rams de Los Angeles à la finale du Super Bowl.  Dattilio fut donc relégué au poste de numéro 2.
 
L’expérience s’avéra une catastrophe.  Incapable de s’ajuster aux formations à douze joueurs du football canadien, Ferragamo se mit à accumuler les interceptions à un rythme effarant.  C’est à ce moment que Dattilio reprit son poste de numéro 1 aux dépends de son dispendieux coéquipier.  Il se le fit par contre ravir par Ken Johnson, nouvellement acquis des Stampeders contre des considérations futures.  À la fin de la saison, les Alouettes montrèrent une fiche de 3-13 et Ferragamo retourna chez les Rams.  De son côté, Dattilio fut échangé aux Stampeders, puisque lui et le secondeur John Palazeti devinrent les considérations futures de l’échange de Ken Johnson.
 
C’est ce dernier qui eut comme tâche de relancer l’équipe en 1982, qui avait été renommée les Concordes suite à sa faillite, mais sans succès.
 
Une fois à Calgary, Dattilio connut une bonne saison comme quart numéro 1, avec 2788 verges et 11 touchés par la passe.  Toutefois, il accorda 22 interceptions.
 
 
Il passa une autre saison à Calgary, avant de revenir à Montréal comme quart numéro 2 en 1984 et 1985.
 
Ses 9952 verges par la passe en carrière le place au deuxième rang (derrière Russ Jackson, voir texte du 4 décembre 2012) parmi les quarts canadiens.
 
Il habite aujourd’hui à Calgary.  
 
En 2006, il fut honoré par la ville de Laval, qui donna son nom à un parc.
 
Sources :
“Its official : Als’ Dattilio traded to Stampeders”, CP, Ottawa Citizen, 8 décembre 1981, p.19,
 
“Laval pays tribute to Dattilio” de J. Meagher, Montreal Gazette, 28 septembre 2006 (canada.com),
 
linkedin, cflapedia.com, wikipedia.org.

jeudi 18 septembre 2014

Wally Buono


Né en Italie, c’est en bas âge que Pasquale "Wally" Buono déménagea à Montréal avec sa famille.  Son père étant décédé alors que Wally n’avait que huit ans, il grandit dans des conditions plutôt difficiles. 
 
Après avoir été initié à ce sport par Al Phaneuf, qui jouera plus tard pour les Alouettes, un parcours dans le football mineur le mena à gagner sa place avec les Bengals d’Idaho State University.
 
À l’issu de son stage universitaire, il retourna dans sa ville.  Il fit partie de la classe de 1972, alors que plusieurs autres recrues comme Larry Smith (voir texte du 29 septembre 2013), Junior Ah You (voir texte du 29 janvier 2013), Dan Yochum, Dickie Harris, Don Sweet et Glen Weir, se sont joints aux Alouettes en même temps que lui.
 
Buono, un secondeur et un botteur de dégagement, n’a jamais été un joueur étoile, mais il faisait son travail honnêtement.  Il n’a d’ailleurs jamais raté un match en dix ans.
 
Même si les choses n’allaient pas si bien à son arrivée, la majorité de sa carrière s’est passée pendant une période heureuse pour les Alouettes.  Il a donc fait partie de l’équipe qui a remporté la Coupe Grey en 1974 et 1977, en plus de participer à la finale en 1975, 1978 et 1979.
 
Buono a aussi eu l’occasion de jouer sous les ordres de Marv Levy. 
 
En bon étudiant, Buono a appris beaucoup et plusieurs coéquipiers étaient convaincus qu’il y avait un entraîneur en lui.
 
Buono a joué jusqu’en 1981, année catastrophique pour les Alouettes.  (voir texte du 8 septembre 2012)
 
Il ne prit par contre pas de temps à revenir dans le giron de l’équipe.  En 1983, il fut nommé assistant entraîneur de l’équipe qui portait dorénavant le nom de « Concordes ».  Il avait entre autres comme collègue Jacques Dussault.
 
En 1987, il se joignit aux Stampeders de Calgary, dans les mêmes fonctions.  Et c’est en 1990 qu’il devint entraîneur-chef.  À ce moment, l’équipe n’était pas mauvaise, mais il demeure qu’elle n’avait pas remporté sa division, ni gagné la Coupe Grey, ni même atteint la finale depuis dix-neuf ans.  Buono ne prendra pas de temps à changer les choses.
 
Dès sa première année, les Stamps terminèrent premiers de la division ouest.  En fait, ils termineront premiers de leur section huit fois en onze ans, incluant cinq saisons consécutifs (de 1992 à 1996).  À partir de 1992, il devint également directeur-gérant.
 
En treize saisons, son équipe participa à six finales de la Coupe Grey.  De celles-ci, ils en remportèrent trois, incluant celle de 2001 au Stade Olympique, où Buono a longtemps joué.  En fait, les équipes de Buono remportèrent plus de Coupes que toutes les équipes des Stampeders avant son arrivée réunies (deux Coupes en quarante-six ans).
 
Reconnu pour sa capacité à travailler avec les quarts, il en eut sous ses ordres au fil des ans d’excellents, comme Doug Flutie, Jeff Garcia et Dave Dickenson.
 
Suite à la saison 2002, Buono eut un différend avec le nouveau propriétaire et décida de quitter, lui qui montrait une fiche globale de 153-79-2.
 
Il se retrouva alors sur les lignes de côté des Lions de la Colombie-Britannique, en plus de cumuler les fonctions de directeur-gérant.  Encore une fois, le succès fut au rendez-vous.  Les Lions terminèrent premiers de la division ouest quatre fois consécutives (de 2004 à 2007).  Sous sa gouverne, les Lions firent trois apparitions à la Coupe Grey et en gagnèrent deux (2006 contre les Alouettes et 2011).
 
C’est à ce moment qu’il décida de laisser sa place comme entraîneur pour se concentrer sur son poste de directeur-gérant, poste qu’il occupe toujours d’ailleurs.
 
À ce moment, sa fiche était de 254-139-3.  Il s’agit toujours du plus haut total de victoires pour un entraîneur dans l’histoire de la LCF.
 
En plus de ses sept Coupes Grey, Buono a remporté quatre fois le Trophée Annis-Stukus (voir texte du 18 juillet 2014), remis à l’entraîneur de l’année.
 
Wally Buono deviendra membre du Temple de la renommée du football canadien cette année.  Les cérémonies auront lieu à Montréal, là où tout a commencé, les 20 et 21 septembre.
 
Sources : "Wally Buono’s unbelievable journey to Canadian Football Hall of Fame" de Cam Cole, 23 novembre 2013, Vancouver Sun (vancouversun.com), cflapedia.com, wikipedia.org.

dimanche 7 septembre 2014

Terry Evanshen

Originaire de Pointe-Saint-Charles, Terry Evanshen avait été recommandé par J.I. Albrecht, du personnel des Alouettes, à l’Université Utah State.  Suite à son stage universitaire, il revint dans sa ville natale et se tailla un poste avec l’équipe pour la saison 1965.  Il ne mit pas de temps à s’illustrer avec les Zoiseaux.  Malgré un physique peu imposant (5'10'' 185 lbs), il était fiable.  Il se mérita le titre de recrue de l’année dans la division est, en plus d’être nommé au sein de l’équipe d’étoiles de l’est, comme receveur de passes.

Par contre, les Alouettes étaient dans une période trouble, où l’administration prenait des décisions plutôt discutables.  Malgré que l’équipe venait d’afficher une fiche perdante pour une septième saison de suite où Evanshen représenta une rare attraction, elle échangea sa nouvelle sensation pendant le camp d’entraînement.  La direction ne voulait pas rencontrer les exigences salariales trop élevées de la part de son confiant jeune joueur.  De plus, apparemment qu’Evanshen ne s’entendait pas avec le nouvel entraîneur, Darrell Mudra. Il se retrouva ainsi dans l’uniforme des Stampeders de Calgary.  Tony Pajaczkowski, un joueur étoile d’origine montréalaise, mais en fin de carrière, prit le chemin inverse.
 
Sa nouvelle équipe l’utilisa plus que l’année précédente et Evanshen en profita.  Ses réceptions passèrent de 37 à 67 et ses verges accumulées, de 631 à 1200, un sommet dans l’ouest.
 
En 1967, Evanshen continua sur sa lancée, avec 96 réceptions (un record à l'époque), 1662 verges, 17 touchés, une nomination au sein de l’équipe d’étoiles de la ligue et le titre de meilleur joueur canadien.
 
L’année 1970 marqua un renouveau chez les Alouettes, avec un nouveau propriétaire (Sam Berger, voir texte du 5 novembre 2012), qui ramena les ancienne gloires Red O’Quinn (voir texte du 2 décembre 2013) comme dg et Sam Etcheverry (voir textes du 2 et du 6 juillet 2013) comme entraîneur.  La nouvelle administration s’affaira à corriger l’erreur de 1966 en rapatriant Evanshen, membre de l’équipe d’étoiles de sa division à chacune de ses cinq saisons.
 
L’équipe afficha un certain progrès, avant d’y aller de surprise en surprise en séries, jusqu’à gagner une première Coupe Grey en plus de vingt ans.  Il s’agissait de la deuxième de l’équipe.
 
La saison 1971 montra un retour aux vieilles habitudes.  Leur fiche de 6-8 fit rater les séries aux Alouettes.  Toutefois, ça n’empêcha pas Evanshen de s’illustrer.  Son total de 852 verges lui valut un deuxième titre de meilleur joueur canadien de la ligue.
 
Les années suivantes furent moins intéressantes pour Evanshen et ses performances allèrent en déclinant.  Pour la saison 1973, ses statistiques se limitèrent à 278 verges et un touché.  L’année suivante, il fut retranché pendant le camp, pour ensuite se retrouver avec Hamilton.  Il y fut pour quatre ans, incluant une très respectable saison 1975 (970 verges, 13 touchés et une autre nomination au sein de l’équipe d’étoiles de la division).

En 1978, il passa une dernière saison avec les Argonauts, avant de prendre sa retraite.  Au total, il capta 600 passes, pour 9670 verges et 80 touchés.
 
Il fut élu membre du Temple de la Renommée du football canadien en 1984.  À quarante ans, il était le plus jeune à recevoir cet honneur.
 
En 1988, Evanshen fut victime d’un grave accident d’automobile, lorsque sa jeep fut heurtée sévèrement.  Contre toute attente, il survécut.  Par contre, lorsqu’il sortit du coma deux semaines plus tard, il ne se souvenait de rien et ne pouvait même plus reconnaître son épouse et ses trois filles.  Le retour à la normale fut long et pénible.  Son parcours inspira un livre, “The Man Who Lost Himself”, qui fut adapté en téléfilm en 2005. 
 
Depuis 1992, il est conférencier, où il raconte son histoire.
 
En 1994, la LCF nomma le trophée récompensant le meilleur joueur de la division est le Trophée Terry Evanshen.
 
Sources: 
 
Lemay, Daniel, Montréal Football, un siècle et des poussières, Éditions La Presse, 2006, p.130 à 136, 181,
 
“Alouettes Get Pajaczkowski, Lose Evanshen In Trade” de Bob Scott, 20 mai 1966, Montreal Gazette, p.17,
 
cflapedia.com, terryevanshen.com, wikipedia.org.

jeudi 28 août 2014

Dwayne Johnson


Jouant sur la ligne défensive, Dwayne Johnson eut l’occasion de faire partie d’une équipe de l’Université de Miami au sommet.  En fait, en 1991, les Hurricanes partagèrent le titre national avec les Huskies de l’Université de Washington.  Par contre, au fil de sa carrière universitaire, il reçut une compétition intense de son coéquipier Warren Sapp.  Johnson dut donc développer sa versatilité pour compenser, d’autant plus qu’il subit des blessures. 
 
Les années qui suivirent confirmèrent le grand talent de Sapp.  Choix de première ronde en 1995, il aura une carrière de treize ans dans la NFL, principalement avec Tampa Bay, mais aussi avec Oakland.  Il jouera dans sept Pro Bowls, gagnera un Super Bowl, en plus d’être élu au Temple de la Renommée et de voir les Bucs retirer son numéro.  Il n’y a donc aucune honte pour Johnson d’avoir été dans son ombre. 
 
Par contre, Johnson ne fut pas repêché par aucune de la NFL.  Il tenta donc sa chance au nord de la frontière, avec les Stampeders de Calgary.  Cette destination était d’autant plus logique que son père est lui-même canadien.  Membre de l’équipe de réserve, il fut par contre libéré après deux mois du début de la saison 1995.  C’est ainsi que se termina sa carrière de football, à son grand désespoir.
 
C’est alors qu’il suivit d’une autre façon les traces de son père.  Rocky « Soulman » Johnson avait connu une longue carrière de lutteur, ce qui entraîna de nombreuses absences et déménagements à sa famille (et qui mena Dwayne à avoir une adolescence tumultueuse).  Il avait d’ailleurs rencontré son épouse (la mère de Dwayne) par l’entremise d’un collègue lutteur, puisqu’elle était la fille de « High Chief » Peter Maivia, originaire des Îles Samoa.  On retrouva également dans cette industrie ses oncles (Afa et Sika, « The Wild Samoans ») et de nombreux cousins (Yokozuna, Rikishi, Rosey et Umaga).  Il devenait donc pratiquement naturel pour lui de suivre cette voie.  Par contre, connaissant à quel point cette vie était dure, son père eut d’abord des réticences à l’entraîner, avant d’accepter.
 
Les débuts furent difficiles.  D’abord un « bon », son personnage ne fonctionnait pas vraiment.  Mais lorsqu’il se retrouva du côté des « méchants », sa carrière décolla.  Tout en se montrant arrogant et détestable, « The Rock » connut beaucoup de succès dans l’arène et se mérita plusieurs titres au sein de la WWF/WWE.
 
 
Vers 2000, sa carrière prit un tournant plutôt étonnant en faisant des présences à la télé (That 70’s Show, Saturday Night Live, Star Trek…), en plus de recevoir aussi des offres pour le cinéma.  Il se concentra d’abord sur des films d’action (The Mummy Returns, The Scorpion King…) avant de se diversifier.  Il participa aussi à des comédies (Be Cool, Tooth Fairy…) et fit des voix pour des dessins animés (Planète 51).  Sa présence semble avoir un effet plus que positif sur les recettes des films (nombreux) où il apparait.  Ses cachets sont donc en conséquence.
 
Après une absence du monde de la lutte pour se concentrer sur sa carrière d’acteur, il y fit un retour en 2011, jusqu’à ce qu’il fut blessé en 2013.
 
Sources : “How good was The Rock at football?” de Dan Fiedell, 12 novembre 2012, ESPN The Magazine (espn.go.com), “Hello, my name is Dwayne Johnson” de Allison Glock, Juin 2008, Men’s Journal, (mensjournal.com), “Johnson rocks a new image:  Family-film star” de Scott Bowles, 12 mars 2009, USA Today (usatoday30.usatoday.com), wikipedia.org.

jeudi 21 août 2014

Karl Hilzinger


Originaire de Montréal, Karl Hilzinger joua son football junior avec les Maple Leafs de Notre-Dame-de-Grâce.  En 1952, il fit le camp des Alouettes, mais pas l’équipe.
 
En 1953, il eut une seconde chance, avec les Roughriders de la Saskatchewan.  Il put alors jouer dans le champ arrière et sur les retours de botté.  Il accumula 211 verges au sol, 127 par la passe et 103 sur les retours.
 
Après avoir vu peu d’action en 1954, il se retrouva à Ottawa l’année suivante.  Il y passa quatre saisons.
 
Pendant sa carrière et par après, il passa ses hivers à travailler comme moniteur de ski au Mont-Tremblant.  Son physique avantageux lui permettait également de travailler comme mannequin, pour entre autres des présentations de maillots de bain.
 
 
Il semblait tout avoir pour lui.  Mais une partie de tout cela pris fin en 1964.  Alors qu’il était passager dans une auto décapotable, celle-ci heurta un poteau électrique.  Les quatre transformateurs qui y étaient accrochés tombèrent au sol.  Hilzinger se retrouva alors avec des fils à haute tension sur la poitrine, le bras droit et les jambes.  Comme ces dernières touchaient au sol, l’électricité les a traversées.  Étonnamment, Hilzinger n’est pas décédé.  Par contre, son bras et sa cage thoracique furent sévèrement brûlés.  Quant à ses jambes, elles durent être amputées.
 
Malgré cette difficile épreuve, il ne se laissa pas abattre.  Il trouva le moyen de continuer à skier, en plus de jouer au golf, de pratiquer la plongée, le ski nautique, la nage et le baseball.  Mais surtout, celui qu’on surnommait Karlo devint porte-parole des Amputés de guerre.  Au début des années 1980, les publicités où on le voyait skier sur ses moignons furent diffusées des centaines et des centaines de fois.  Cette campagne débuta une collaboration entre les Amputés de guerre et la Ligue Canadienne de Football qui demeure jusqu’à ce jour.
 
En 1984, il se mérita le Prix du progrès, pour sa contribution à la communauté.
 
Le 19 décembre 1988, à l’âge de 55 ans, Karl Hilzinger succomba à une crise cardiaque.
 
Sources :
 
“Chan likes Hilzinger” Ottawa Citizen, 28 juillet 1955, p.21,
 
“Hilzinger ’Fund’”, Ottawa Citizen, 2 octobre 1964, p.19,
 
“Friends wonder about Hilzinger” de Tim Burke, Montreal Gazette, 10 février 1984, p.C1,
 
“Sports Shorts”, Montreal Gazette, 21 septembre 1984, p.D4,
 
“Riders legend Jay Roberts left beautiful gift” de Earl McRae, Ottawa Sun, 9 octobre 2010 (ottawasun.com),
 
amputesdeguerre.ca, cflapedia.com.

jeudi 7 août 2014

Pierre Dumont


Après un passage avec les Carabins de l’Université de Montréal (première version), Pierre Dumont se présenta au camp de 1965 des Alouettes, mais il ne fit pas l’équipe.  L’année suivante fut par contre la bonne, alors que lui et Pierre Desjardins (voir texte du 18 octobre 2012) vinrent augmenter la délégation francophone dans l’équipe.
 
Utilisé principalement comme secondeur, il réalisa une interception dans une saison recrue écourtée par une blessure.
 
C’est une autre blessure qui lui fit rater la saison 1968 au complet.  Il revint en 1969, où il joua tous les matchs, en plus de réaliser une interception et un touché.  Il fut également le nominé de l’équipe pour le Trophée Jeff-Russel, remis au meilleur joueur de la division est.
 
Il faut dire par contre que les Alouettes venaient de connaître une saison horrible (2-10-2).  En fait, Dumont ne s’est pas retrouvé avec les Alouettes au cours de leur meilleure période.   Au cours de ses trois saisons avec le club (1966, 1967, 1969), il joua un total de 36 matchs.  Pendant ce temps, l’équipe cumula une fiche globale de 11-29-2.
 
En 1970, avec l’arrivée de Sam Berger comme propriétaire (voir texte du 5 novembre 2012), Red O’Quinn comme directeur-gérant (voir texte du 2 décembre 2013) et Sam Etcheverry comme entraîneur (voir texte du 6 juillet 2013), l’espoir renaît.  Et après une saison décente de 7-6-1, les Alouettes se faufilent et créent la surprise en remportant la Coupe Grey.  Mais à ce moment, contrairement à son coéquipier Desjardins, Dumont n’est plus avec l’équipe.
 
 
Il aura toutefois l’occasion de vivre des années plus heureuses d’une autre manière.  En plus d’être professeur d’éducation physique, Dumont a été pendant de longues années commentateur / analyste des matchs des Alouettes, autant à la radio de CKAC qu’à la télévision de Radio-Canada.  Et lorsque la situation le nécessitait, il n’hésitait pas à y aller de commentaires acerbes.  Dans la période pénible du début des années 1980, il pouvait arriver souvent que la situation le nécessite…
 
Il est aujourd’hui à la retraite.
 
Sources :   
 
Lemay, Daniel, Montréal Football, un siècle et des poussières, Éditions La Presse, 2006, p.136-137-146-147,
 
Turbis, Pierre et Bruneau, Pierre, La grande histoire des Alouettes de Montréal, Éditions de l’Homme, 2007, p.198,
 
« Une carrière lourde de conséquence » de Michel Marois, La Presse, 21 janvier 2012 (lapresse.ca),
 
cflapedia.com.