Julius Caesar Watts Jr. est originaire de l’Oklahoma. Son père était un pasteur baptiste et a été
le premier policier noir de sa ville d’Eufaula, une communauté pauvre et
rurale.
Junior se mit plus tard au football, comme c’est très commun dans ce
coin de pays. En tant que quart-arrière,
il devint le premier noir de son école secondaire à occuper cette position.
Le chemin naturel pour Watts consista ensuite à se diriger vers les
Sooners de l’Université de l’Oklahoma, où il devint le deuxième quart de
l’équipe. Ne progressant pas au rythme
voulu, il abandonna deux fois, jusqu’à ce que son père le convainque de revenir
sur sa décision. Watts devint finalement
quart partant et il mena les Sooners à la victoire lors de l’Orange Bowl en 1979
et en 1980.
Au repêchage de 1981, il fut choisi en huitième ronde (213e
au total) par les Jets de New York, même si les quarts noirs étaient très rares
à ce moment. Il prit finalement le
chemin du Canada, en s’alignant avec les Rough Riders d’Ottawa.
Watts parvint à s’illustrer au sein d’une équipe faible, qui montra une
fiche de 5-11. Par contre, ce fut
suffisant pour se faufiler dans les séries.
À ce moment, les Riders causèrent la surprise en éliminant les champions
de l’est, les Tiger-Cats d’Hamilton.
Ottawa se retrouva donc en finale de la Coupe Grey, qui avait lieu au
Stade Olympique de Montréal, contre les puissants Eskimos d’Edmonton. Ces derniers, menés par Warren Moon (voir texte du 5 septembre 2012), étaient
en quête d’une quatrième Coupe Grey consécutive, ce qui aurait constitué un
record.
Watts a toutefois pris les choses en main et à la demie, les Riders
menaient 20-1.
Les Eskimos se sont par contre ressaisis en deuxième demie. Dave Cutler a effectué un botté de placement
dans les dernières secondes du match et les Eskimos l’ont emporté de justesse
26-23. L’année suivante, ils ont
remporté une cinquième Coupe Grey consécutive, une marque qui tient toujours.
Toutefois, malgré la défaite, les 209 verges obtenues par la passe et
les 29 autres qu’il a lui-même couru valurent à Watts d’être désigné joueur
offensif du match. Watts avait par
contre accordé un revirement inopportun en fin de match.
Suite à une dispute salaire, Watts rata la saison 1982 en entier.
Watts revint avec l’équipe en 1983.
À chacune des trois saisons suivantes, il accumula autour de 3000 verges
par la passe. Toutefois, il accordait
également beaucoup d’interceptions et les résultats de l’équipe étaient plutôt
moyens.
Au cours de la saison 1986, il fut libéré par Ottawa et réengagé par les
Argonauts de Toronto. Il prit ensuite sa
retraite du football.
Il retourna alors vivre en Oklahoma, devint pasteur baptiste comme son
père et démarra une entreprise de construction.
C’est dans ce contexte que, suite à sa frustration d’avoir à faire face
à des réglementations gouvernementales, qu’il décida de s’impliquer en politique
et de militer au sein du Parti républicain.
À noter que sa famille était traditionnellement très démocrate.
En 1994, il se porta candidat au Congrès avec des positions
conservatrices, entre autres en faveur de la peine de mort et contre l’avortement. Watts reçut l’appui de plusieurs noms
importants du parti et parvint à remporter l’élection contre un adversaire
démocrate plus connu que lui. Il devint
l’un des deux noirs au Congrès du côté républicain et le seul du sud en plus d’un
siècle.
Toujours associé à l’aile conservatrice du parti, il fut réélu en 1996,
1998 et 2000, sa dernière élection. Il a
également été co-président de la campagne présidentielle de Bob Dole en 1996.
Il a par la suite été lobbyiste, commentateur politique, membre de
conseils d’administration, en plus d’écrire sa biographie.
Sources : ″Another small crowd watches
Riders top Concordes″ de Dick Bacon, 23 juin 1982, Montreal Gazette, B-7, ″Super
Bowl XXIX; Former Football Stars Bring Game Plans to Capital″ de Paul Kuharsky,
28 janvier 1995, The New York Times (nytimes.com), cflapedia.com,
wikipedia.org.
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