Avez-vous dit étoile filante?
En 1973, les Alouettes ont joué de
chance. Ils ont recruté le demi offensif
John Harvey, après qu’il eut été rejeté par Winnipeg et la Saskatchewan. Celui-ci jouait auparavant au Tyler Junior
College, au Texas. (Les "Junior
Colleges" n’ont pas le statut d’université et ne décernent pas de
baccalauréats.) Harvey est donc passé
sous les radars de plusieurs et joua pour un salaire à peine plus que le
salaire minimum de la ligue.
Harvey ne tarda pas à s’illustrer. Au sein d’une équipe moyenne (fiche de
7-6-1), il accumula 1024 verges au sol, pour une incroyable moyenne de
7,5. Il capta aussi 32 passes (pour 377
verges), en plus de marquer 3 touchés.
Sa performance impressionna suffisamment
pour lui valoir le titre de joueur le plus utile à son équipe dans la division
est. (Étonnamment, il ne remporta pas le
titre de recrue de l’année. C’est plutôt
son coéquipier Johnny Rodgers (voir texte du 19 juillet 2013) qui remporta la palme.) Il fut également nommé au sein de l’équipe
d’étoiles de la ligue. La NFL lui porta
également de l’attention, puisqu’il fut repêché au 7e tour (158e
au total) par les Rams de Los Angeles.
Par contre, se préparait au sud de la
frontière le lancement d’une ligue qui désirait concurrencer la NFL, la World
Football League (WFL). Pour attirer des
joueurs de calibre, la nouvelle ligue offrit des salaires supérieurs et Harvey
ne put résister à l’offre de 55 000$ qu’il reçut des Southmen de Memphis. Harvey ne passa donc qu’une seule saison à
Montréal.
Harvey eut une bonne saison au Tennessee,
avec 945 verges au sol, 21 passes pour 275 verges par la voie des airs, 5
touchés, en plus de lancer 3 passes (dont une pour un touché). Les Southmen terminèrent l’année avec une
fiche de 17-3 dans une ligue qui s’est par contre avérée très instable
financièrement.
La saison 1975 de la WFL débuta avec 11
équipes (une de moins que l’année précédente et plusieurs autres qui prirent la
place d’équipes en faillite). Non
seulement les Southmen faisaient partie des survivants mais en plus, ils
tentèrent un grand coup. Ils offrirent
un pont d’or à trois joueurs des Dolphins de Miami, les champions du Super Bowl,
pour les signer. C’est ainsi que Larry
Csonka, Jim Kiick et Paul Warfield se retrouvèrent dans l’uniforme des
Southmen. Csonka et Kiick étaient des
amis de longue date et étaient reconnus pour leur habitude de faire la
fête. Csonka signa un contrat de 1,4
million pour 3 ans, une somme énorme selon les normes de l’époque, ce qui
incita Harvey à maugréer et demander une augmentation.
Comme les vedettes Csonka et Kiick
jouaient également dans le champ arrière, le temps de jeu de Harvey s’en trouva
grandement diminué. Il faut dire que le
fait d’avoir été impliqué dans une histoire de trafic de drogue n’a sûrement
pas aidé… Il n’accumula que 137 verges au
sol et 107 par la passe en 11 matchs.
Par contre, l’instabilité financière finit par avoir raison de la WFL,
qui ferma les livres avant même la fin de la saison.
En 1976, les trois ex-joueurs de la NFL y
retournèrent, mais pas avec les Dolphins.
Ils prirent chacun des chemins séparés.
Quant à Harvey, il retourna dans la LCF, mais avec les Argonauts de
Toronto. En 10 matchs, il fut plus
utilisé pour capter des passes (458 verges, 5 touchés) que pour courir (68
verges).
En 1977, après avoir raté des
entraînements et affiché son habituelle attitude désagréable, Harvey finit par
exaspérer les Argos et fut libéré. Il
joua un dernier match avec Hamilton avant de clore sa carrière de footballeur,
qui s’était annoncée pourtant si prometteuse à peine cinq ans plus tôt.
Sources :
″Cahill, Rams draft Harvey but Larks’ offer looks best″ de Ian MacDonald, 6
février 1974, Montreal Gazette, p.35, ″WFL’s job simple: finish season and stay
solvent″ de John Crittenden, 30 juin 1975, The Miami News, p.1C, ″Ex-Lark
Harvey demands $100,000 from Memphis″ 3 juillet 1975, Montreal Gazette, p.39, ″Absence
of Orr from WHA puts stress on Howe return″ de Brodie Snyder, 17 septembre
1975, Montreal Gazette, p.15, ″Argos fed up with Harvey″, Canadian Press, 10
juin 1977, The Ottawa Citizen, p.14, cflapedia.com, wikipedia.org.
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