lundi 4 mars 2013

Art Schlichter


Parfois, les étoiles semblent parfaitement alignées.  On s’attend à un résultat extraordinaire et puis… tout déraille.
Art Schlichter semblait avoir tout pour lui.  Extrêmement talentueux, bras puissant, très intelligent, il s’illustra comme quart-arrière des Buckeyes d’Ohio State, son état natal.  Sérieux aspirant au Trophée Heisman, il fut choisi quatrième au total du repêchage de la NFL 1982 par les Colts de Baltimore, tout juste devant Jim McMahon, des Bears.  Il reçut un bonus à la signature de 350 000$, qu’il alla brûler entièrement au jeu, en pariant sur divers événements, incluant des matchs de la NFL (mais pas de match des Colts).  Au cours de la saison, il se retrouva avec des dettes de plus de 700 000$.

Au printemps 1983, il avait tellement de dettes que ses preneurs au livre le menacèrent de le dénoncer (puisque la NFL interdisait à ses joueurs de parier sur quoi que ce soit).  Craignant qu’on le force à perdre des matchs, il alla au FBI, qui posa des accusations contre eux.  Il demanda également l’aide la ligue pour se défaire de son problème.  Il fut toutefois suspendu pour la saison 1983.
Il revint en 1984, mais après quelques matchs en 1985, il fut libéré par les Colts.  En trois saisons, il ne joua que treize parties, avec des résultats très mitigés.  Ses paris l’obsédaient complètement, même sur le terrain, et accaparaient son attention.  Il tenta un retour en 1986, avec les Bills de Buffalo, mais il ne fit pas l’équipe.
En 1987, il fut arrêté pour son implication dans une structure de paris illégaux de plusieurs millions de dollars.  Pete Rozelle, le commissaire de la NFL refusa alors de le réintégrer dans sa ligue.  Une autre demande fut faite en 1988, avec la même réponse.  Il se tourna alors vers la LCF.
Les Rough Riders d’Ottawa venaient de connaître deux horribles saisons de trois victoires chacune.  Désespérés, ils tendirent une perche (et un contrat de 100 000$) à Schlichter, qui venait tout juste de déclarer faillite, dans l’espoir de le voir se réhabiliter et de les sortir du pétrin.  Peine perdue.  Au mois d’octobre, il fut libéré, laissant derrière lui une équipe qui ne récolta finalement que deux victoires et de nouveaux ennemis, floués.

Côté football, il parvint à jouer trois saisons d’aréna football et ce, avec un certain succès.  Il gagna au passage l’Arena Bowl avec Détroit en 1990.  Il quitta toutefois en 1992, admettant qu’il avait fait une rechute avec son problème de jeu et devait s’en occuper.
Après avoir travaillé comme animateur d’une émission de radio, il déménagea en 1994 à Las Vegas.  Cette même année, sa femme  partit avec ses deux filles, après avoir reçue à leur domicile la visite d’agents du FBI qui cherchaient à retracer de l’argent qu’il avait volé.
Le reste ne fut qu’une suite de stratagèmes pour obtenir de l’argent et parier.  Très charismatique, pratiquement tout son entourage y passa.  Sa famille, sa belle-famille, des amis.  Il fut accusé à de multiples reprises de vol, de fraude et fabrication de faux.  De 1995 à 2006, il passa l’équivalent de 10 ans dans 44 prisons différentes.  En 2004, il fut mis en isolement après avoir été pris à parier avec d’autres détenus.
Une fois libéré, il s’impliqua dans une fondation pour mettre en garde contre les dangers du jeu, mais son retour sur le droit chemin ne dura pas.
En mai 2012, il fut condamné à onze ans de prison pour bris de conditions et fraude totalisant des millions de dollars, en plus d’avoir été testé positif à la cocaïne.  Toujours en utilisant son grand charisme, il a prétendu à de nombreuses personnes qu’il pouvait leur procurer des billets d’événements sportifs (incluant le Super Bowl) dans le seul but de leur soutirer de l’argent.
Une de ses victimes fut Anita Barney, la veuve de l’ancien président de Wendy’s.  Après s’être fait délester de plus d’un million de dollars par son « ami » Art, celle-ci est devenue sa complice, arrachant un demi-million de dollars à ses amis et à ses employés.
Sources :  “Art Schlichter:  Bad bets and wasted talent, Gambling Addiction leads quarterback to a cell” de Scott MacGregor, 2 juillet 2000, The Cincinnati Enquirer (enquirer.com), “Art Schlichter sentenced to 11 years”, 4 mai 2012, Associated Press (espn.go.com), “Woman involved with Art Schlichter pleads guilty to theft” de Kathy Lynn Gray, 2 juillet 2012, The Columbus Dispatch (dispatch.com), wikipedia.org.

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