Chester "Cookie"
Gilchrist n’est pas passé par l’université, ce qui n’est pas si courant pour un
joueur américain. Après l’école
secondaire, il fut recruté par Paul Brown, l’entraîneur des Browns de
Cleveland. Lorsqu’il fut statué que le
contrat contrevenait aux règles, Gilchrist décida d’aller jouer au nord de la
frontière, au niveau senior. Il passa
donc la saison 1954 avec les Imperials de Sarnia et la saison 1955 avec les
Dutchmen de Kitchener-Waterloo. Dans les
deux cas, il se mérita le titre de joueur le plus utile de son équipe, en plus
de mener les Dutchmen au championnat en 1955.
Ses performances parvinrent à
attirer l’attention des Tiger-Cats d’Hamilton de la LCF et il ne déçut
pas. Dans le champ arrière, il avait un
style particulièrement robuste, où il n’hésitait à se créer lui-même son propre
chemin. Dès sa saison recrue, il fut nommé au sein de l’équipe d’étoiles, chose qui
deviendra chez lui une véritable tradition.
Bien que principalement identifié comme champ arrière, il jouait aussi
en défense (ce qui était commun à l’époque).
Il excellait également comme secondeur, en plus de retourner des bottés
et d’être par moment botteur de précision.
Sa polyvalence ne se limitait pas
au terrain, puisqu’à l’extérieur, il démarra plusieurs entreprises. Il ouvrit entre autres le premier restaurant
d’Hamilton avec un service à l’auto.
À sa deuxième saison, il aida les
Ticats à remporter la Coupe Grey. Au
cours de la saison, il accumula 958 verges au sol, en plus d’en ajouter 82 par
la passe et 105 sur des retours de botté.
Suite à une dispute salariale, il
passa ensuite aux Roughriders de la Saskatchewan, avec qui il accumula 1254
verges, mais où il ne passa que la saison.1958.
Réputé pour avoir une personnalité difficile, il fut échangé aux
Argonauts de Toronto, avec qui il passa trois autres saisons. En 1960, il fut finaliste de la division est
au titre de meilleur joueur de la ligue.
En 1962, l’American Football League
avait complété deux saisons entières.
Pour la troisième, les Bills de Buffalo se cherchait un demi
offensif. Pour ce faire, ils avaient
repêché Ernie Davis, le gagnant du Trophée Heisman en 1961. Ce dernier choisit finalement la NFL, mais un
diagnostic de leucémie mit fin abruptement non seulement à sa carrière, mais
également à sa vie. Gilchrist, qui
constituait un plan B, hérita du poste et l’occupa avec brio.
Dès sa première saison dans l’AFL,
il termina au sommet de la ligue pour les verges au sol, avec 1096, en plus
d’être désigné le joueur le plus utile.
En 1963, il connut un match de 243
verges (un record à ce moment) et 5 touchés contre les Jets de New York.
En 1964, il termina encore en tête
pour les verges au sol (avec 981), en plus d’aider les Bills à se mériter le
titre de l’AFL. Malgré cela, les Bills
le laissèrent aller, ce qui lui laissa une certaine rancœur envers
l’organisation.
Il joua ensuite avec les Broncos de
Denver et les Dolphins de Miami. Au
cours de la saison 1965, il mena la charge pour un boycott des joueurs noirs du
match des étoiles. Comme des joueurs
noirs eurent de la difficulté être servis à l’hôtel et dans certains commerces
de la Nouvelle-Orléans, ils exigèrent que le match ait lieu ailleurs. C’est finalement à Houston qu’il fut disputé.
En 1968, il devait finalement jouer
sous les ordres de Paul Brown (depuis à la tête des nouveaux Bengals de
Cincinnati). Par contre, des problèmes
de genou mirent fin à sa carrière.
À ses dix premières saisons
professionnelles, Gilchrist fit partie de l’équipe d’étoiles à neuf reprises et
ce, dans deux ligues différentes et dans cinq uniformes distincts.
Il est le seul athlète à avoir
refusé d’être admis au Temple de la renommée du football canadien. À ses yeux, il a été exploité en étant
sous-payé, en plus d’être victime de racisme.
Il a de plus refusé de faire partie du "Wall of Fame" (mur
d’honneur) des Bills, parce qu’il voulait qu’on le paie pour sa présence. Il finit par changer d’idée, mais son cancer de la
gorge finit par l’emporter en 2011, avant que le tout ne se concrétise.
Conscient qu’il était possible qu’il
souffre d’encéphalopathie traumatique chronique, Gilchrist avait fait don de
son cerveau. L’autopsie confirma le
diagnostic, ce qui pourrait expliquer certains de ses comportements.
Sources :
″Cookie Gilchrist dies at 75 after battle with cancer″, Canadian Press, 10
janvier 2011 (cfl.ca), ″Cookie Gilchrist, Early Star of the A.F.L., Dies at 75″
de Richard Goldstein, 10 janvier 2011, The New York Times (nytimes.com),
cflapedia.com, wikipedia.org.
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