Né en 1889, à Bourbonnais, en Illinois, Léo
Dandurand déménage au Canada avec sa famille à l’âge de 16 ans. Pendant ses
études au Collège Sainte-Marie, il joue au hockey, au baseball et à la crosse.
Après sa graduation, il s’implique d’abord dans l’immobilier et le commerce de
gros du tabac. Il est toutefois aussi fasciné par le monde du sport et décide
d’y investir. Son premier investissement sera la piste de course de Kempton Park
de La Prairie. Avec ses partenaires Joseph Cattarinich (un ancien joueur des
Canadiens) et Louis Létourneau, il a aussi acheté la piste de course De Lorimier
et une autre à Cleveland.
En 1921, il se porte acquéreur, toujours avec
les mêmes partenaires, des Canadiens de Montréal. Pour mettre la main dessus, le
trio verse la somme de 11 000$ à la veuve de George Kennedy. S’impliquant à fond
dans la gestion de l’équipe, cet ancien arbitre de la National Hockey
Association (NHA) occupe le poste d’entraîneur jusqu’en 1926 et de
directeur-gérant jusqu’en 1935. Sous sa gouverne, les Canadiens remportent trois
Coupes Stanley (1923-24, 1929-30, 1930-31). C’est d’ailleurs Dandurand et ses
partenaires qui ont suggéré de créer le Trophée Vézina, pour honorer la mémoire
de Georges Vézina, le gardien des Canadiens qui venait de mourir de la
tuberculose. Il est aussi à l’origine de la signature d’Howie Morenz avec
Montréal.
En 1932, c’est la piste de Blue Bonnets qu’ils
achètent. À un moment, ils ont possédé jusqu’à 17 hippodromes, au Québec, en
Ontario et un peu partout aux États-Unis. Dandurand a aussi été promoteur de
lutte et de boxe à Montréal, en plus d’être impliqué au baseball, en étant
directeur des Royaux.
Toutefois, les temps sont durs durant les
années 1930, où on tente péniblement de se relever de la grande dépression.
Létourneau vend ses parts de l’équipe en 1930. En 1934-35, les pertes des
Canadiens s’élèvent à 40 000$ pour cette seule saison. Dandurand et Cattarinich
décident de vendre à un groupe de propriétaires qui comprend Ernest Savard, un
courtier en valeurs mobilières et actionnaire des Royaux, pour la somme de 165
000$.
(Décidément, le monde financier du sport est
tissé serré à Montréal dans ces années. Un des partenaires de Savard avec les
Royaux est Athanase David, avocat, membre du gouvernement Taschereau à Québec et
futur grand-père de Françoise David de Québec Solidaire. C’est ce même David que
Dandurand et compagnie ont nommé président des Canadiens lors de l’acquisition
de l’équipe en 1921. Il occupera ce poste jusqu’à la vente en 1935.)
En 1946, « Monsieur Léo » (comme on l’appelle
souvent) se lance dans un nouveau projet. Après une période d’instabilité dans
le football montréalais, où plusieurs équipes tentent leur chance sous divers
noms (Indians, Bulldogs, Royals, etc.), Lew Hayman est abandonné par ses
partenaires propriétaires des Hornets (la dernière version du club de football).
Reconnaissant qu’il devait conquérir le marché francophone pour finalement avoir
du succès (le football était jusque là très anglophone), il convainc donc
Dandurand de s’associer au projet (avec également Eric Cradock). Monsieur Léo
devient donc fondateur des Alouettes (à noter le nom francophone). Ce sera
d’ailleurs Dandurand qui décidera d’établir l’équipe dans l’est, au Stade De
Lorimier. Il conserve ses parts de l’équipe jusqu’en 1952 et est donc là lors de
la conquête de la Coupe Grey de 1949.
Il est devenu membre du Temple de la Renommée
du Hockey comme bâtisseur en 1963. Il est décédé d’une crise cardiaque en 1964,
à l’âge de 74 ans.
Depuis 1974, la LCF remet annuellement le
Trophée Léo Dandurand au meilleur joueur de ligne de la division est.
Sources : Lemay, Daniel, Montréal Football, Un
siècle et des poussières, Les Éditions La Presse, 2006.
« Léo Dandurand, Sports équestres »
(rds.ca/pantheon), « Léo Dandurand (1892-1964), Homme d’affaires »
(bilan.usherbrooke.ca), wikipedia.org, sportslogos.net
Initialement publié sur pucktavie.blogspot.com
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