En
1946, Jackie Robinson devint le premier joueur de baseball professionnel noir à
jouer avec les blancs, en s’alignant avec les Royaux de Montréal, le club AAA
des Dodgers de Brooklyn.
1946,
c’est aussi la première saison des Alouettes.
Devant le succès remporté par Robinson, les propriétaires Lew Hayman et
Léo Dandurand (voir texte du 1er septembre) décidèrent également d’embaucher
des joueurs noirs.
(À
titre de comparaison, la NFL avait déjà eu quelques noirs, avant de les bannir
de 1934 à 1945. Les Rams
furent forcés en 1946 d’en embaucher au moins un par les autorités locales, pour
pouvoir déménager à Los Angeles et louer le Coliseum. La ligue rivale
de la NFL de l’époque, l’AAFC, formée en 1946, se montra un peu plus proactive
à ce niveau.)
Hayman
et Dandurand portèrent leurs choix vers John Moody et Herb Trawick (qui signa
pour un an, pour un montant de 1600$). Ils devinrent ainsi
les premiers noirs de l’Interprovincial Rugby Football Union (IRFU, surnommé « Big
Four », qui deviendra la division est de la LCF). Leur arrivée ne fit toutefois pas l’unanimité. Ottawa et Toronto menacèrent initialement de
boycotter les matchs impliquant les Alouettes, avant de se raviser.
Moody
ne fit que passer, mais Trawick laissa sa marque. Jouant autant sur la ligne offensive que
défensive (ce qui était commun à l’époque), Trawick fut nommé sur l’équipe d’étoiles
du « Big Four » dès sa saison recrue, ainsi que pour les quatre
années suivantes, pour un total de sept au cours de sa carrière. Pendant les douze saisons qu’il joua, toutes
à Montréal, il participa à quatre finales de la Coupe Grey, incluant la
victoire de 1949, où il marqua un touché.
Il fut nommé capitaine en 1951.
À
sa dernière saison, en 1957, il demeurait le dernier joueur de l’édition
originale des Alouettes.
Originaire
de la région de Pittsburgh, il s’établit en permanence à Montréal, où il décéda
en 1985, à l’âge de 64 ans.
Il
fut élu au Temple de la Renommée du Football Canadien en 1975 et au Panthéon
des Sports du Québec en 1995. Les
Alouettes ont retiré son numéro 56, qu’il porta la majeure partie de sa
carrière.
Depuis
1997, un parc porte son nom dans le quartier de la Petite-Bourgogne, à Montréal,
au coin des avenues Richmond et Lionel-Groulx.
Sources :
Lemay, Daniel, Montréal Football, Un siècle et des poussières, Éditions
La Presse, 2006, p.46,
« Panthéon des Sports
du Québec : Herb Trawick, Football » de Paul Foisy, septembre 2008
(rds.ca), cfhof.ca, wikipedia.org.
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