C’est
à Montréal qu’est née la Coupe Grey, dans les ateliers de Birks & Sons,
pour être décernée pour la première fois en 1909. Pourtant, il faudra plusieurs années avant
qu’une équipe de la métropole mette la main dessus.
La
ville de Montréal n’a pas toujours été représentée par les Alouettes /
Concordes au football. Il y eut d’abord
le Montreal Football Club. Le club eut
toutefois un passage à vide au début du 20e siècle. Après plusieurs saisons médiocres au sein de
l’IRFU (Interprovincial Rugby Football Union ou « Big Four »,
aujourd’hui la division est de la LCF), le club cesse ses activités après la
saison 1915. Comme tous les autres, il
suspend ses activités en raison de la Première Guerre Mondiale.
À
la reprise des activités en 1919, ce sont toutefois les représentants du club
sportif Montreal Amateur Athletic Association (MAAA) qui prennent la place de Montréal
dans le « Big Four ». L’équipe
est surnommée les « Winged Wheelers ». Leur logo a d’ailleurs influencé James
Norris, un montréalais d’origine, lorsqu’il renomma son équipe de hockey les
« Red Wings », après l’avoir acheté d’un comité de créanciers. Le club MAAA existe toujours.
En
1931, la Canadian Rugby Union (CRU, aujourd’hui Football Canada) autorise
finalement la passe vers l’avant. La
tactique est déjà permise depuis quelques temps aux États-Unis. Ce n’est toutefois pas le cas dans la version
canadienne, plus près du rugby.
Au même moment, Warren Stevens, un américain issu de l’Université Syracuse, où il a excellé au baseball, au basketball et au football, s’inscrit à McGill, où il compte s’initier au hockey. Il se retrouve toutefois aussi au sein des Winged Wheelers, où il met à profit son habileté avec la passe avant. Montréal se retrouve alors avec un clair avantage par rapport aux autres équipes, puisque l’apprentissage de la technique y commence à peine. (Il faut se rappeler qu’à ce moment, les joueurs sont essentiellement des amateurs, même si certains reçoivent une forme de compensation, et que la présence d’américains est rarissime.)
Au même moment, Warren Stevens, un américain issu de l’Université Syracuse, où il a excellé au baseball, au basketball et au football, s’inscrit à McGill, où il compte s’initier au hockey. Il se retrouve toutefois aussi au sein des Winged Wheelers, où il met à profit son habileté avec la passe avant. Montréal se retrouve alors avec un clair avantage par rapport aux autres équipes, puisque l’apprentissage de la technique y commence à peine. (Il faut se rappeler qu’à ce moment, les joueurs sont essentiellement des amateurs, même si certains reçoivent une forme de compensation, et que la présence d’américains est rarissime.)
Les
Winged Wheelers font d’énormes progrès. Ils
terminent la saison avec une fiche de 6-0, au grand déplaisir des autres
équipes, qui ne trouvent pas la chose vraiment fairplay. À l’issu de leur parcours en séries, les
Winged Wheelers se retrouvent à la dix-neuvième Coupe Grey, qui comporte de
nombreuses premières.
Elle
est disputée pour la première fois à l’extérieur de l’Ontario, la seule fois où
elle fut disputée au Stade Percival-Molson.
Warren Stevens y lance la première passe de touché, à Kenny Grant. Et comme les Roughriders de Régina ne sont pas
de taille, il s’agit de la première victoire d’une équipe montréalaise, 22-0.
L’année
suivante, de moins en moins amateur, le Montreal Football Club n’est plus affilié au MAAA. Il conserve
toutefois le nom de Winged Wheelers. De son côté, Warren
Stevens quitte pour devenir entraîneur à l’Université de Toronto. L’équipe se maintient quelque peu pour
quelques années, mais en 1935, elle termine avec une fiche de 0-9 et ferme les
livres à la fin de la saison.
S’en
suit ensuite une série de clubs aux noms divers (Cubs, Indians, Royals,
Bulldogs) qui prennent la place de Montréal au sein du Big Four et qui sont
invariablement mauvais. De 1942 à 1944,
les activités sont suspendues en raison de la Deuxième Guerre Mondiale. La Coupe Grey est alors disputée par des
équipes de militaires.
En
1945, un autre mauvais club, les Hornets, représente Montréal. C’est finalement à partir de 1946 que la situation
se stabilise. L’ancien entraîneur,
directeur-géant et propriétaire des Canadiens, Léo Dandurand, s’implique et les
Alouettes sont fondées. (voir texte du 1er septembre 2012)
Sources : Currie,
Gordon, 100 Years of Canadian Football, Pagurian Press, 1968, p.88-98, Lemay, Daniel, Montréal Football, Un
siècle et des poussières, Éditions La Presse, 2006, p.35-42, legendsofhockey.com,
wikipedia.org.
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