dimanche 29 septembre 2013

Larry Smith


En 1972, les Alouettes possédaient le tout premier choix du repêchage.  Leur choix se porta vers un demi offensif de l’Université Bishop’s qui sera longtemps associé à l’équipe, Larry Smith.
 
Initialement principalement utilisé au sol, il atteignit son sommet en 1973 lorsqu’on lui remit le ballon 104 fois pour 422 verges.  Par contre, au cours de sa carrière, son rôle changea et fut par la suite utilisé plus souvent avec la passe.
 
Au cours de ses neuf saisons, toutes à Montréal, il ne rata aucun match, démontrant ainsi une énergie et une ardeur au travail qu’il affichera encore au fil des années.  D’ailleurs, sa carrière de footballeur ne l’empêcha pas de compléter sa formation en droit à McGill, d’où il gradua en 1976.
 
Il fit partie de l’époque dorée des années 1970, où l’équipe participa à cinq finales de la Coupe Grey, la remportant en 1974 et 1977 (le fameux Ice Bowl).
 
Suite à sa retraite comme joueur en 1980, il alla travailler dans le monde des affaires, avant de refaire surface dans les cercles du football canadien, en devenant le commissaire de la ligue en 1992.
 
Il s’agissait d’une période difficile, où les finances des différentes équipes n’étaient pas toujours des plus solides et où certains sauvetages durent être faits.  C’est alors que Smith mena le projet d’élargir les cadres de la ligue vers les États-Unis.  De 1993 à 1995, des équipes furent installées à Sacramento, Baltimore, Birmingham, Memphis, Las Vegas, Shreveport et San Antonio.  L’expérience s’est en bout de ligne avérée chaotique.  Des propriétaires excentriques, des terrains et des fans peu adaptés aux particularités du football canadien et une compétition soutenue du football collégial furent le lot de l’expérience américaine.  Des équipes aux traditions centenaires durent alors côtoyer des équipes improvisées au manque de sérieux évident.  En bout de ligne, ce fut un échec, à l’exception de Baltimore, où le déménagement cavalier des Colts vers Indianapolis une décennie plus tôt avait laissé une rancœur envers la NFL et créa une opportunité.  Par contre, le retour de la NFL en ville força la LCF à battre en retraite du seul marché américain où elle connut du succès.    
 
L’expérience ne comporta néanmoins pas que du négatif.  Les frais d’expansion perçus apportèrent de l’argent frais.  De plus, l’élargissement des cadres amena un recrutement plus large qui agrandit le bassin de talent.  Suite à l’abandon de l’aventure américaine, des joueurs recrutés par ces franchises éphémères demeurèrent au sein de la ligue pour ensuite y connaître de belles carrières.  Anthony Calvillo, Neal Fort, Uzooma Okeke et Joe Montford en sont des exemples.
 
Un autre point positif fut le retour des Alouettes à Montréal, un projet que caressait Smith depuis un moment.  Les Stallions de Baltimore, toujours en vie, se cherchaient effectivement un nouveau domicile, et Montréal était la destination toute désignée.
 
Par contre, les Alouettes n’étaient pas attendues avec impatience.  Des matchs eurent lieu dans le caverneux Stade Olympique devant des assistances faméliques.  Smith quitta alors son poste de commissaire pour devenir président des Zoiseaux en 1997. 

L’équipe partait de loin.  Un nouveau propriétaire dut être trouvé.  Les finances étaient affreuses et les partisans durent être convaincus un à un.  Comme le reste de la (très petite) équipe, Smith dut se rouler les manches et s’impliquer dans pratiquement tous les aspects de l’administration.  Ses redoutables talents de vendeur et son intarissable optimisme furent mis rudement à l’épreuve.
 
C’est finalement U2 qui est venu, bien malgré lui, à la rescousse des Alouettes.  En prévision du match éliminatoire de 1997, l’organisation s’aperçut que le Stade Olympique avait déjà été réservé au populaire groupe irlandais, laissant les Alouettes sans domicile.  Devant trouver un site très rapidement pour le match, l’équipe dut se rabattre sur son ancienne enceinte (de 1954 à 1967 et en 1972), le Stade Percival-Molson de l’Université McGill.  Par contre, comme il était beaucoup trop grand pour les besoins de l’auguste institution, de grandes sections étaient pratiquement à l’abandon.  Encore une fois, le (peu nombreux) personnel des Alouettes dut en un temps record y apporter une cure de rajeunissement, à temps pour le match.
 
L’adversité eut un impact majeur sur l’équipe.  En remplaçant le trop grand Stade Olympique par l’intime Stade Molson, l’ambiance s’en est trouvée grandement améliorée.  Et le fait d’être en plein air, au centre-ville, au pied de la montagne rend l’expérience d’autant plus agréable.  Le stade a depuis été rénové et agrandi à quelques reprises et fait maintenant partie de la personnalité des Alouettes.
 
En 2001, Smith fut ensuite impliqué dans l’organisation du premier match de la Coupe Grey à Montréal depuis 1985.  Malgré l’absence des Alouettes, la foule de 65255 fut celle qui demeure aujourd’hui la troisième plus grande de l’histoire.
 
Il occupa ensuite de 2002 à 2004 le poste de président du quotidien montréalais The Gazette, avant de revenir aux Alouettes, qui connaîtront du succès autant sur le terrain qu’aux guichets.  Souvent présent dans les médias, Smith consolida son statut de figure emblématique des Alouettes.
 
La Coupe Grey fut encore tenue à Montréal en 2008 et ce fut un autre grand succès.  La foule 66308 constitue la deuxième plus importante de l’histoire.  Les Alouettes étaient présents, mais durent par contre baisser pavillon devant Calgary.  Ils se reprendront en 2009 et en 2010.
 
En 2010, c’est dans un climat plutôt froid et nébuleux qu’il quitta l’organisation pour tenter sa chance en politique.  Nommé au sénat du côté conservateur, il tenta de se faire élire à l’élection de 2011, mais sans succès.  Il retourna alors au sénat, où il siège toujours.

Sources : Turbis, Pierre et Bruneau, Pierre, La grande histoire des Alouettes de Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2007,

cflapedia.com, wikipedia.org.
 

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