Athlète aux multiples talents, Turner Gill
eut un choix à faire en 1980. Repêché en
2e ronde (36e au total) par les White Sox de Chicago, il
dut décider s’il allait poursuivre cette voie ou s’il allait se diriger vers
l’université. Ne voulant pas choisir
entre le baseball et le football, il opta pour l’Université du Nebraska, où on
lui permit de jouer autant comme arrêt-court que comme quart-arrière.
Il y eut une belle carrière collégiale. Sous sa gouverne, l’équipe cumula une fiche
de 30-2, fit deux présences à l’Orange Bowl (qu’elle perdit en 1982 et qu’elle
gagna en 1983) et s’approcha du titre national, sans toutefois le gagner. Il eut entre autres comme coéquipiers Roger
Craig et Mike Rozier (qui gagna le Trophée Heisman en 1983, la même année où Gill
termina quatrième).
L’heure des choix avait toutefois à nouveau
sonné. En 1983, les Yankees en avaient
fait leur choix de 18e ronde et l’option du baseball était toujours
valable. Encore frileux avec les quarts
noirs (malgré la signature récente de Warren Moon à Houston) et considérant qu’à
6’ il n’était pas si grand, les dépisteurs de la NFL discutèrent avec lui de la possibilité de
changer de position, une perspective qui ne l’enchantait pas.
Arrivèrent alors des offres des Gamblers de
Houston de la USFL
et des Concordes de Montréal. Ayant
connu de sérieux problèmes au poste de quart lors des deux saisons précédentes,
les Concordes prirent les moyens de régler leur problème en offrant 1,2 million
pour quatre ans à Gill (incluant un bonus à la signature de 200 000$). La générosité de l’offre et le fait que les
Gamblers pouvaient déjà compter sur Jim Kelly firent pencher la balance en
faveur de Montréal.
Sans causer une révolution, Gill fit quand
même sentir sa présence, apportant plus de constance au poste de quart. Il obtint 16 passes de touchés, en plus d’en
marquer 4 au sol. Il concéda toutefois
17 interceptions. De plus, en tant que
quart mobile, le grand terrain canadien l’avantageait.
Au niveau de l’équipe, sa fiche s’améliora un
peu (de 5-10-1 à 6-9-1), mais à la différence qu’elle accéda cette fois aux
séries pour une première fois en trois ans.
En 1985, l’amélioration fut plus probante,
alors que l’équipe joua pour ,500 (8-8) pour la première fois depuis 1980. Pourtant, les statistiques de Gill étaient
moins bonnes (7 passes de touchés et 15 interceptions, même si son pourcentage
passa de 53 à 60%). Son total de verges
baissa également de 2673 à 2255 par la passe et de 485 à 341 au sol.
Par contre, c’est à un autre niveau
statistique qu’il atteignit un sommet : quatre commotions. Les médecins furent formels. Sa carrière au football était terminée.
Il se tourna alors finalement vers le
baseball. Il signa un contrat avec les
Indians de Cleveland et passa trois ans dans leur réseau de filiale et dans celui
des Tigers de Détroit. En 1989, il
accrocha ses crampons, alla terminer ses études et devint entraîneur.
En 1992, il revint au Nebraska comme
entraîneur des quarts. Il y fut jusqu’en
2004. Pendant cette période, les
Cornhuskers gagnèrent trois titres nationaux et Gill eut sous son aile le
gagnant du Trophée Heisman en 2001, Eric Crouch.
Après un an avec les Packers de Green Bay, il
devint entraîneur-chef des Bulls de l’Université de Buffalo, un programme avec
peu de succès qui s’était contenté de dix victoires au cours des sept années
précédentes.
Sans nécessairement en faire un champion, le
programme connut une vive amélioration et parvint même à montrer une fiche gagnante
(8-6) en 2008. Les efforts de Gill ne
passèrent pas inaperçus et pour 2010, il se vit offrir la tête d’un programme
beaucoup plus prestigieux, celui des Jayhawks de l’Université du Kansas.
Le programme était toutefois sur une pente
descendante et Gill ne put la freiner.
Après deux ans (ce qui est tout de même peu pour effectuer un revirement
d’un programme universitaire) et une fiche de 5-19, et malgré un contrat
favorable, Gill fut congédié.
Il dut alors reculer dans l’échelle des programmes. Il est maintenant à la tête des Flames de
Liberty, une université basée en Virginie.
En 2012, Gill les mena à une fiche de 6-5.
Sources : « ‘Cordes land proven winner
in Gill » de Dick Bacon, 7 février 1984, Montreal Gazette, p.F1, «After
fallout at Kansas, Turner Gill looks to resurrect career at Liberty» de Coleman
McDowell, 27 septembre 2012, Sports Illustrated (SI.com), wikipedia.org.
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